Africa-Press – Togo. Lettre ouverte à Son Excellence Monsieur Faure Essozimna Gnassingbé
Président du conseil des misinistres du Togo
Excellence, Monsieur le Président,
C’est avec un profond respect et une humilité sincère que je me permets de m’adresser à vous, non en tant que politicien, ni en tant que juge, mais en tant qu’artiste, frère, citoyen togolais, et surtout fils de ce pays que vous gouvernez avec l’autorité d’un père et la sagesse de l’expérience.
Par cette lettre, je viens humblement vous demander pardon au nom de mon ami, mon frère, mon collègue Aamron. Nous savons tous, sans détour, qu’il a franchi certaines limites — des mots, des gestes, des expressions qui ont pu blesser, choquer ou paraître irrespectueux. Mais je vous en supplie, Excellence, considérez cette démarche non pas comme une excuse légère, mais comme une main tendue, le cœur ouvert, pour implorer votre indulgence.
Aamron est avant tout un fils du Togo. Il est père, époux, frère, fils. Il est aussi une voix qui, même lorsqu’elle se perd, cherche à se faire entendre. Nous ne venons pas nier l’écart, mais solliciter la grâce — la vôtre.
Un adage africain dit: « L’enfant qui casse le pot n’est pas pour autant banni de la cuisine. » Oui, il a peut-être cassé le pot, mais l’exclure de la maison commune serait un châtiment dont les répercussions dépasseraient sa seule personne. Car derrière lui, il y a des enfants qui ont besoin de leur père, une épouse qui a besoin de son soutien, une famille qui garde encore l’espérance, et un peuple qui connaît la valeur du pardon.
Je parle aussi avec les cicatrices de celui qui a grandi un temps sans l’ombre protectrice d’un père. Et je peux affirmer sans crainte que ce vide façonne, fragilise, et parfois brise les cœurs les plus vaillants. Nous savons tous que rien ne remplace un père. Alors, permettez, Excellence, que votre cœur de père l’emporte sur le poids des fautes.
Aamron a peut-être crié trop fort, mais c’est peut-être aussi parce que ses silences ne suffisaient plus. Offrez-lui la chance de réparer, d’apprendre, et de grandir à nouveau dans la lumière du pardon.
Puisse votre grandeur se refléter dans cet acte de clémence. Le peuple vous regardera non pas comme un homme qui punit, mais comme un père qui tend la main.
Avec tout le respect qui vous est dû,
Edem DRACKEY
Artiste et fils du Togo.
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