Africa-Press – Togo. En Politique il faut avoir l ́esprit de compromis en plaçant l ́intérêt du pays au-dessus des intérêts des partis politiques. C ́est ce sacrifice qui fait les grands hommes. Au sein d ́un parti politique, les ténors peuvent avoir le courage de dire au premier dirigeant du parti ce qui est convenable ou logique de faire, non seulement dans l ́intérêt de ce parti mais surtout dans celui du pays. Il en est de même pour le dirigeant d ́un pays lorsque c ́est l ́intérêt de ce pays qui l ́exige.
Quand on prend par exemple le cas du président américain Joe Biden, rien ne l ́oblige constitutionnellement à renoncer à sa candidature à quelques mois seulement des élections présidentielles de novembre 2024. Mais vu son âge qui constitue un obstacle pour sa victoire, les tenors du parti démocrate lui ont demandé poliment de céder à un autre qui pourra battre son adversaire Donald Trump. Finalement il a écouté les voix qui se sont levées au sein de son parti. Il a eu le grand courage d ́abandonner cette course pour le second mandat à la maison blanche, d ́abord dans l ́intérêt de son parti politique et ensuite dans celui de son pays. Les Américains l ́ont beaucoup apprécié pour cet acte patriotique très fort. Aura-t-on ce courage dans un pays en Afrique, surtout au Togo dans son propre camp? C ́est ce courage qu ́il faut apprendre à avoir.
Au Togo, les tenors du parti UNIR ne peuvent-ils pas conseiller leur chef du parti qui est aussi président de la république dans l ́intérêt de leur parti UNIR et surtout dans celui du pays, le Togo, de renoncer au poste du président du conseil des ministres quand les institutions de la 5è république seront mises en place?
Je dis ceci par rapport à la nouvelle constitution qui régira désormais le pays après la période de transition. Personnellement je ne suis pas contre le régime parlementaire. D ́ailleurs, je suis un grand partisan du système parlementaire. Je suis le premier même à le suggérer au Président de la République en mars 2015 à la veille des élections présidentielles de 2015 car je connais les vertus du système parlementaire en Allemagne et je l ́ai souhaité pour mon pays d ́origine. Malheureusement cela n ́était pas pris en compte. Mais si aujourd ́hui en 2024, c ́est-à-dire 9 ans après, à ma grande surprise, ce système parlementaire est adopté par une nouvelle constitution, je ne peux que m ́en réjouir. Mais ce que moi, je condamne, ce sont les procédés peu démocratiques par lesquels il a été mis en place et non le régime parlementaire lui-même. C ́est autour de son fonctionnement que j ́aimerais que les compromis de part et d ́autre soient trouvés.
Maintenant que c ́est mis en place, peronnsellement j ́aurais souhaité que ceux qui exigent son abandon, changent de stratégie pour arracher un compromis en exigeant que le chef de l ́Etat abandonne son désir pour le poste du président du conseil des ministres pour prendre le poste du Président de la république avec les pouvoirs honorifiques. Ce serait un compromis à faire de part et d ́autre. Après tout, il faut savoir que si certains ne veulent pas le régime parlementaire, c ́est parce qu ́ils considèrent que ce régime parlementaire permettra à Faure Gnassingbé de se maintenir au pouvoir au-delà de 2030 s ́il devenait Président du conseil des ministres. Donc, qu ́il accepte de faire des compromis ou que les ténors de son parti le lui conseillent. Le pays a besoin d ́avancement.
Le régime parlementaire est un bon régime pour un pays car il limite les pouvoirs que détient le président de la république dans un régime semi-présidentiel ou présidentiel en renforçant les pouvoirs des députés. Economiquement, c ́est aussi bon car au lieu de deux élections à coups des milliards, on fera désormais une seule élection.
Par contre, pour qu ́on puisse jouir des bienfaits du régime parlementaire, il faudrait mettre des conditions de démocratie irréprochables pour le faire fonctionner.
Par exemple, il faut que de nouvelles élections législatives soient organisées sous cette nouvelle constitution car l ́autre a été faite sous le régime semi-présidentiel. Les députés actuels ne sont pas des députés de la 5è république puisqu ́ils sont issus des élections de la constitution de 1992, et que surtout le président actuel de la république accepte de renoncer au poste du président du conseil des ministres pour occuper le poste du président de la république avec les pouvoirs honorifiques, bien évidemment si le parti UNIR arrivait en tête lors de ces nouvelles élections. Ce serait un compromis pour faire avancer le pays.
Mais si les partis d ́opposition demandent d ́abandonner ce régime parlementaire, ils n ́auront pas gain de cause. Il ne faut pas se leurrer. Il faut être objectif. Tel que je connais ce régime, il ne vas pas revenir en arrière. Seul un compromis va se trouver dans son mode de fonctionnement comme je l ́ai suggéré plus haut afin qu ́on puisse avancer et ce compromis est que le chef de l ́Etat renonce au poste du président du conseil des ministres. Le pays est très en retard dans tous les domaines. Il y a manque de bonne volonté. Les ténors du parti au pouvoir doivent accepter des compromis et placer l ́intérêt du pays au-dessus de celui de leur parti politique. Il en est ainsi pour les partis d ́opposition. Chacun doit mettre un peu de l ́eau dans son vin, surtout le parti au pouvoir.
Dr. Christian Spieker
Président de l ́association GERMANY IS BACK
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