Anouar CHENNOUFI
Africa-Press – Togo. Le sommet 2024 du Forum sur la coopération sino-africaine (FOCAC) qui s’est ouvert le 4 septembre 2024, s’est terminé le vendredi 6 du mois courant, à Pékin, la Capitale de la République populaire de Chine, et semble avoir été un succès complet, selon le ministre chinois des Affaires étrangères Wang Yi.
Le FOCAC s’intéresse au développement de la coopération entre deux « géants », à savoir la Chine et l’Afrique:
• Avec près d’environ 1,5 milliards d’habitants, la Chine occupait déjà la première place des pays les plus peuplés de la planète,
• Quant à la population actuelle de l’Afrique, elle aurait dépassé celle de la Chine et serait exactement de 1 521 161 374 habitants au mardi 3 septembre 2024, selon les dernières estimations des Nations Unies.
Conférence de presse post-Forum
C’est au cours d’une conférence de presse commune, que le Chef de la diplomatie chinoise, Wang Yi, a commenté les principaux résultats du sommet, déclarant à ce propos que les relations bilatérales entre la Chine et tous les pays africains entretenant des relations diplomatiques avec la Chine ont atteint le niveau de relations stratégiques, expliquant également que la description générale des relations sino-africaines est devenue une communauté de destin en toutes circonstances entre la Chine et l’Afrique, dans la nouvelle ère.
Six propositions majeures ont été avancées pour faire progresser la modernisation en Chine et en Afrique, et un plan d’action a été élaboré pour faire progresser la coopération sino-africaine, dont les 10 mesures de partenariat de modernisation visant à approfondir la coopération sino-africaine au cours des trois prochaines années, annoncées par le président chinois, Xi Jinping.
Rappelons que le sommet relatif au neuvième Forum pour la coopération sino-africaine (FOCAC), qui se tient tous les trois ans, a été lancé cette année sous le titre « S’unir pour faire progresser la modernisation et construire une communauté de destin sino-africaine de haut niveau », avec la participation de 350 représentants de la Chine et des pays africains (50 pays africains ont été présents), ainsi que les organisations régionales.
• Présence chinoise « notable » en Afrique
D’un point de vue stratégique, la présence de la Chine en Afrique représente une étape importante vers le renforcement de son influence géopolitique, remettant ainsi en question l’hégémonie traditionnelle des puissances occidentales dirigées par les États-Unis. Le processus d’établissement de partenariats stratégiques en Afrique permet ainsi à la Chine de sécuriser son accès aux matières premières primaires ainsi que son accès aux marchés africains. En outre, ce partenariat aide Pékin à établir des bases militaires qui protègent ses intérêts à l’étranger et renforcent ses capacités en tant que puissance mondiale montante.
C’est bien dans ce contexte que la création du Forum sur la coopération sino-africaine (FOCAC), en 2000 à Pékin, est vue comme l’un des outils les plus importants que la Chine ait utilisés pour atteindre ses objectifs économiques sur le continent africain. Le forum tient sa réunion régulière tous les trois ans, alternativement entre la Chine et un pays africain, pour une coordination politique et économique, qui représente le début d’une nouvelle ère de coopération entre les deux parties.
Il importe de noter qu’un lien étroit existe entre l’initiative chinoise « la Ceinture et la Route (Belt and Road) », annoncée en 2013, et le Forum sur la coopération sino-africaine. L’initiative est considérée comme l’un des outils importants pour renforcer la participation de la Chine sur le continent africain, et le nombre de pays qui ont exprimé leur désir d’en faire partie a atteint plus de 150 pays de différents continents du monde, soit les deux tiers de la population mondiale et 40 % du produit intérieur brut mondial.
Ce Forum représente le cadre général dans lequel les projets sont discutés, en particulier les projets d’infrastructures, car il constitue la principale pierre angulaire de l’initiative « la Ceinture et la Route », une initiative qui est en fait la réponse chinoise à la stratégie américaine de « Pivot vers l’Asie (The Strategy of the American Pivot to Asia) » lancée par l’administration Obama en 2011, en redessinant les cartes commerciales du monde entier, avec l’Afrique comme point central, de manière à placer la Chine dans une position géopolitique avancée aux dépens des États-Unis ou de l’Europe.
• Le volume des prêts chinois en augmentation
Depuis la création du Forum sur la coopération sino-africaine en 2000, le volume des prêts chinois destinés au financement des secteurs d’infrastructure, notamment les routes, les chemins de fer, les ports et les centrales électriques, a augmenté.
Il est connu qu’investir dans des projets d’infrastructures a des répercussions positives en termes d’intégration des économies africaines et d’amélioration des échanges commerciaux entre celles-ci et le reste du monde. En outre, les investissements dans les infrastructures ont un rôle à jouer pour attirer les investissements étrangers, contribuant ainsi à une croissance durable à long terme en Afrique.
Précision oblige: Le volume des prêts chinois au cours de la période 2006-2021 a atteint environ 195 milliards de dollars.
Par ailleurs, depuis la création du Forum sur la coopération sino-africaine, plus de 10 000 kilomètres de voies ferrées, 100 000 kilomètres d’autoroutes, 1 000 ponts et environ 100 ports ont été construits ou modernisés dans plusieurs pays du continent brun.
• La Chine se défend contre ce dont on la qualifie de « Diplomatie du piège de la dette »
L’escalade de la crise de la dette en Afrique pourrait compromettre le progrès et la stabilité économiques et politiques du continent, et la gravité du problème s’est aggravée avec les répercussions économiques persistantes de la pandémie de COVID-19 et de la guerre russo-ukrainienne.
Ce qui est peut-être surprenant, c’est que la Chine n’est pas la principale cause de la crise de la dette en Afrique, mais les inquiétudes liées à l’utilisation des prêts chinois comme outil de contrôle des économies africaines ne peuvent être ignorées, surtout que le montant de la dette publique en Afrique s’élève à 1 800 milliards de dollars américains. Ce qui est encore plus inquiétant, c’est que ce taux est environ 300 % supérieur au taux de croissance du PIB de l’Afrique.
Contrairement à l’impression générale, ce sont plutôt les créanciers privés, en particulier les prêteurs privés occidentaux, (notamment les banques commerciales, les gestionnaires d’actifs et les négociants pétroliers occidentaux), qui sont les plus grands prêteurs aux pays africains dans le contexte de la crise actuelle de la dette, et non la Chine.
Pour comprendre un peu mieux, sachez que le terme « diplomatie du piège de la dette » a été inventé pour la première fois par Brahma Chellaney, penseur stratégique et auteur indien, Professeur d’études stratégiques au Centre for Policy Research basé à New Delhi, (un think-tank indépendant, subventionné par des fonds privés), dans son article publié en 2017 « La diplomatie du piège de la dette en Chine ».
Le terme s’est depuis répandu et a été utilisé pour la propagande politique anti-Chine par les gouvernements, les médias et les services de renseignement occidentaux. Le terme indique que la Chine pourrait utiliser ces prêts pour imposer des orientations politiques et économiques spécifiques, ce qui pourrait conduire à une perte de souveraineté pour les pays africains.
Néanmoins, en allant plus en profondeur, nous découvrons qu’en termes de taux d’endettement, les créanciers privés occidentaux détiennent environ 35 % de la dette extérieure de l’Afrique, ce qui est bien plus élevé que les 12 % dus aux prêteurs chinois. En conséquence, le débat sur la manière dont les Occidentaux, menés par les États-Unis, perçoivent l’idée du piège de la dette chinoise reste une question et une recherche incontournables pour les étudiants en développement économique et en relations internationales.
Par ailleurs, et ce qui est déjà remarquable, c’est que ces accusations et la détérioration de la situation des économies africaines n’ont pas dissuadé la Chine d’avancer dans son partenariat avec l’Afrique.
• Les Etats-Unis avancent une « stratégie opposée »
L’Initiative « pour une Afrique prospère » est la pierre angulaire de la stratégie américaine de coopération avec l’Afrique, qui vise à renforcer la coopération mutuelle et la croissance économique des deux parties. L’objectif le plus important de cette initiative est peut-être d’accroître les échanges commerciaux et les investissements entre les États-Unis et le continent africain, en tirant parti des atouts et des opportunités disponibles des deux côtés de l’Atlantique.
Dans ce contexte, le gouvernement américain coordonne les efforts et l’expertise de 17 agences gouvernementales pour soutenir cette tendance, sachant que l’initiative a été introduite pour la première fois en 2019 pour contrer l’initiative du Forum sur la coopération sino-africaine qui se préparait à être lancée en l’an 2000. Cette initiative a été officiellement présentée sous forme de projet de loi par le président de la commission des relations étrangères de la Chambre des représentants des États-Unis en 2022, Michael McCaul, républicain de Texas, et la députée Stephanie Murphy, de Floride. Mais il n’a pas obtenu suffisamment de soutien pour devenir une loi et fonctionne désormais comme une initiative du pouvoir exécutif, s’appuyant sur les directives présidentielles et la coordination interinstitutionnelle.
Cela signifie que, bien qu’il bénéficie d’un soutien important de la part du pouvoir exécutif, sa continuité et son financement pourraient être affectés par tout changement survenant au niveau de la Maison Blanche.
• Un fait à ne pas oublier: La Chine et les Etats-Unis demeurent en compétition stratégique
Nous devons admettre que la Chine est en avance sur les États-Unis dans le contexte de leur compétition stratégique pour le contrôle et l’influence mondiaux, notamment en ce qui concerne la communication économique avec le continent africain. Depuis plus de deux décennies, elle s’efforce de renforcer et de construire des ponts de communication avec les pays africains à travers le Forum de coopération sino-africaine, en échange d’une stratégie américaine qui n’a pas été approuvée par le Congrès, ce qui fait que l’initiative américaine manque des ressources nécessaires pour la faire avancer.
La Chine bénéficie quant à elle de sa capacité à agir avec flexibilité, dans laquelle elle n’est pas liée par le bilan en matière de droits de l’homme, ni par l’établissement de règles de bonne gouvernance et de promotion de la démocratie comme l’une des conditions les plus importantes qui restreignent la liberté de mouvement des Américains dans leurs relations avec les pays africains.
Et entre la volonté américaine de propager la démocratie en Afrique et d’y promouvoir les droits de l’homme sans répondre aux exigences de développement, qui sont l’épine dorsale de toute transformation politique et sociale, et entre la volonté chinoise d’influence et de contrôle sans adhérer aux normes minimales de bonne gouvernance, l’intégrité et la transparence, et leur volonté de corrompre et de soudoyer ceux qui font obstacle à leur accès à la richesse et à l’influence, une question se pose:
-/- Quelles sont les options dont disposent les pays du continent pour parvenir au progrès économique, à la stabilité politique et au bien-être sociétal de leurs populations ?
La réponse à cette question pourrait déterminer la faisabilité de cette coopération à l’avenir.
• Une audacieuse insistance chinoise
Il est étrangement ironique que l’idée du Forum sur la coopération sino-africaine comme cadre pour le partenariat stratégique entre la Chine et le continent africain ait été lancée la même année où l’article de l’Economist « Desperate Africa » a été publié le 11 mai 2000. L’idée principale de cet article est que l’Afrique est considérée comme un « continent en faillite », embourbé dans un état de désespoir et de retard et souffrant de pauvreté, de maladie, de corruption, de conflits et de mauvaise gestion. L’article présentait un sombre tableau de l’avenir de l’Afrique, et les puissances occidentales ont commencé à retirer leur aide et leurs investissements du continent, ce qui a plongé l’Afrique dans une détresse financière et un ralentissement économique majeur.
Si l’on considère le slogan du sommet du Forum sur la coopération sino-africaine de cette année: « Unir nos forces pour faire progresser la modernisation et construire une communauté sino-africaine de haut niveau avec un avenir partagé », l’étendue de la détermination de la Chine à remporter l’intense bataille géopolitique avec les États-Unis et l’Occident, et de ne pas accepter la logique de l’article publié par The Economist, devient donc évidente.
• Retour sur ce que souhaitent les pays africains
Il importe de relever que les pays africains recherchent des solutions de financement plus rapides à la crise croissante de la dette à travers le continent, dans le Plan d’action de Pékin du FOCAC pour 2025-2027, ainsi que de nouvelles promesses d’investissement pour la création d’emplois et des garanties d’achèvement des projets déjà proposés auparavant.
Dans ce contexte, et à titre d’exemple, le président sud-africain a déclaré que son pays souhaite réduire le déficit commercial avec la Chine, une ambition partagée par presque tous les pays africains et à laquelle les dirigeants espèrent que Pékin répondra en offrant de meilleures conditions pour leurs exportations agricoles et de ressources naturelles.
Les délégués des pays africains ont cherché également des garanties que l’engagement pris lors du sommet de 2021, selon lequel la Chine achèterait des produits africains pour une valeur de 300 milliards de dollars, soit toujours tenu.
En plus, les analystes affirment que les barrières d’accès au marché phytosanitaire de Pékin sont trop strictes, empêchant les exportateurs africains de produits alimentaires de vendre sur le puissant marché de consommation de 1,5 milliard de personnes.
A noter que quelques jours avant la tenue du Forum, les dirigeants africains ont pu rencontrer des entreprises chinoises pour les encourager à établir des centres de fabrication dans leur pays, afin de contribuer à faire progresser leurs secteurs industriels dans la chaîne de valeur.
• Quand Pékin utilise le « développement » pour contester l’influence de Washington sur le continent africain
La Chine a promis lors de l’ouverture du neuvième Forum de coopération Chine-Afrique, plus de 50 milliards de dollars pour soutenir des projets d’infrastructures sur le continent africain, et des promesses de soutenir les échanges commerciaux communs et de créer d’énormes opportunités économiques et d’investissement sur le continent africain, en plus des projets agricoles et industriels.
Ceci a provoqué un choc positif parmi les dirigeants africains participant au forum, ainsi qu’un grand nombre de responsables des Nations Unies, conduits par le secrétaire général António Guterres.
Ainsi, nous constatons que la Chine a offert au continent africain une nouvelle perspective de développement, différente de la perspective occidentale, car la Chine, qui à son tour a souffert du pillage colonial, a réussi à briser le « paradoxe de modernisation » et a éliminé l’erreur liant le développement à l’adoption des valeurs occidentales.
La Chine, deuxième économie mondiale, reste le plus grand partenaire commercial de l’Afrique et, au cours des dernières années, elle a accordé des milliards de dollars de prêts aux pays africains, contribuant ainsi à la construction et à la modernisation d’un certain nombre de projets d’infrastructure.
Ce à quoi, lors de l’ouverture, le président chinois Xi Jinping a déclaré aux dirigeants africains que « Les relations sino-africaines traversent actuellement la meilleure période de leur histoire », précisant à cet effet qu’« Au cours des trois prochaines années, le gouvernement chinois est prêt à fournir un soutien financier s’élevant à 360 milliards de yuans (50,7 milliards de dollars) », tout en promettant également que plus de la moitié de ce montant serait constitué de prêts, avec 11 milliards de dollars « sous forme d’aide » en plus des 10 milliards de dollars destinés à encourager les entreprises chinoises à investir, promettant entre-autres de « créer au moins un million d’opportunités d’emploi pour l’Afrique ».
La Chine prévoit de multiples projets de développement de l’électricité, du chemin de fer, des routes, de l’agriculture, et autres pour le Continent africain.
Jinping a appelé également à la création d’un « réseau Chine-Afrique comprenant des liaisons terrestres et maritimes et un développement coordonné ».
• Aperçu sur la déclaration de clôture du forum PACAC 2024
Les participants ont conclu une déclaration finale établissant les fondements et les chartes de la coopération sino-africaine, qui repose sur un ensemble de références, à savoir une communauté de destin pour l’humanité, une bonne coopération dans le cadre de l’Initiative la Ceinture et la Route, de l’Initiative de développement mondial, de l’Initiative de sécurité mondiale, de l’Initiative de civilisation mondiale et de l’Agenda 2063 de l’Union africaine et d’autres. Dans la déclaration finale, les deux parties ont souligné une fois de plus leur accord sur des questions sensibles et cruciales pour elles.
L’Afrique a affirmé son attachement au principe d’une seule Chine et au fait que Taiwan fait partie intégrante de la Chine, tandis que Hong Kong, le Xinjiang et le Xizang sont considérés comme des affaires intérieures chinoises dans lesquelles aucune partie n’a le droit d’intervenir. En retour, la Chine soutient le droit de la partie africaine à maintenir l’indépendance, l’unité nationale, l’intégrité territoriale, la souveraineté, la sécurité et les intérêts de développement, ainsi que l’esprit de respect mutuel de coopération et de développement dans les relations des deux parties conformément aux principes chinois de coexistence pacifique, qui célèbre aujourd’hui soixante-dix ans depuis sa déclaration, avec l’accent mis sur le principe de non-ingérence et de résolution pacifique des différends et de ne pas lier les relations des deux parties et les projets de coopération avec elles à toutes conditions préalables, qu’elles soient politiques, économiques ou de toute autre nature.
En ce qui concerne les positions des deux parties sur l’état actuel du système mondial, ils ont renouvelé leurs efforts pour construire un monde multipolaire caractérisé par l’égalité et l’ordre, fondé sur des institutions internationales légitimes et ouvertes aux diverses valeurs, idées et règles du droit international, s’opposant aux formes de néocolonialisme et d’exploitation économique internationale, et rejetant toute politisation de questions nobles telles que les droits de l’homme, avec le plein soutien de la partie chinoise, pour approfondir le rôle de l’Afrique dans la gouvernance mondiale et rejoindre les organismes et institution mondiaux, notamment l’obtention d’un siège permanent au Conseil de sécurité et l’ouverture de l’adhésion au groupe BRICS au profit de nouveaux pays africains, et réformer les institutions financières internationales pour qu’elles soient plus à l’écoute des aspirations des peuples en développement, en particulier des peuples africains, et parvenir à une mondialisation économique globale et rentable pour tous.
La déclaration comprenait également tout ce qui concernait le renforcement de la coopération qualitative dans le cadre de l’initiative « la Ceinture et la Route », la construction d’une plate-forme de modernisation avec une large consultation, une contribution conjointe et des avantages partagés, et faire de ce projet une passerelle vers la mise en œuvre des engagements et des ambitions de l’Union africaine. L’Agenda 2063, la Vision de coopération sino-africaine 2035 et le soutien à l’intégration commerciale des pays du continent, notamment dans le cadre du projet de zone de libre-échange en Afrique et la Chine, comprend les profondes préoccupations du continent concernant le problème du financement des projets de zone de libre-échange en Afrique, soutenir les exportations africaines à l’étranger, résoudre les problèmes d’industrialisation et de développement agricole, faire face au changement climatique, à la sécurité de l’eau et de la nourriture, etc., le tout dans le cadre d’initiatives de référence présentées par la Chine et adoptées par les pays du continent africain, telles que l’Initiative de civilisation mondiale, l’Initiative de développement mondial et l’Initiative de sécurité mondiale.
En plus de tout ce qui précède, le sommet a adopté le Plan d’action de Pékin 2024-2027, qui définit les axes d’action et de coopération qui doivent être suivis et mis en œuvre entre le sommet de Pékin de 2024 et le prochain sommet de 2027. Elle est considérée comme une feuille de route qui peut guider la Chine et l’Afrique pour clarifier les priorités et mettre en avant les préoccupations fondamentales. Elle suit le processus de mise en œuvre des résultats du sommet de 2024 et de préparation de l’agenda du sommet de 2027, en s’appuyant sur le travail des comités mixtes. Des groupes de travail, des réunions d’universitaires et une coopération entre entrepreneurs africains et chinois, le tout sous la supervision des hauts dirigeants des deux parties, ainsi que de la Commission de l’Union africaine, qui est un partenaire majeur dans les travaux des forums de coopération sino-africains.
La tenue de ce 9ème Sommet sur la coopération africaine à Pékin s’inscrit dans la continuité des succès de ce forum qui se tient depuis 24 ans, alors que, par exemple, les travaux du Sommet « États-Unis d’Amérique – Afrique » ont été suspendus pendant 4 ans, et le Forum de coopération Chine-Afrique est devenu un modèle pour d’autres puissances comme la Russie et les États-Unis, qui ont suivi l’exemple de la Chine en organisant des sommets avec les dirigeants africains après avoir découvert les grands succès de la Chine qui ont fait du Forum du FOCAC un véritable modèle, un forum de coopération multilatérale qui a réussi à consolider les relations entre les parties chinoise et africaine et à devenir une plate-forme de rencontre et de coordination et de traitement des questions urgentes qui les intéressent, sachant que l’institutionnalisation des relations entre la Chine et l’Afrique reflète l’importance et la profondeur des relations entre les deux parties et l’unité de leur destin, qui est cohérente avec l’unité de leurs origines, souffrant d’un passé colonial détestable et attendant avec impatience un avenir radieux, caractérisé par la prospérité, l’ouverture et une coopération mutuelle constructive.
• Nouveau: La Chine cherche désormais à limiter les dégâts avec les emprunteurs étatiques « en difficulté »
Il faudrait prendre en considération le fait que « La réorientation des prêts vers des emprunteurs multilatéraux africains permettrait aux prêteurs chinois d’être liés avec des entités qui bénéficient d’une bonne cote de crédit », notamment auprès des agences de notation, et non avec des emprunteurs étatiques qui soient « en difficulté ».
D’ailleurs, dans le même contexte, beaucoup d’articles de presse ont critiqué les grands projets chinois en Afrique, assurant que leur financement paraissait toujours opaque et les bénéfices pour la population locale sont jugés « limités ».
Il faut avouer de facto que la Chine a changé sa stratégie ces dernières années, selon l’avis des analystes, comme ce qu’a indiqué l’Université de Boston que « Pékin dirige désormais davantage l’argent vers des chantiers plus modestes, d’une petite ferme solaire au Burkina Faso à un projet hydroélectrique à Madagascar ».
Selon Mme Zainab Usman, Directrice du programme Afrique à la fondation américaine Carnegie Endowment for International Peace, cela ne signifie pas que Pékin « réduit de manière permanente ses investissements et son financement du développement » en Afrique, mais que « les flux de financement du développement, en particulier les prêts, commencent à augmenter à nouveau ».
Par ailleurs, des voix critiques, notamment occidentales, accusent régulièrement le géant asiatique d’engluer les pays en développement dans une dette insoutenable, dans l’unique but de pouvoir exercer sur eux une pression diplomatique, voire même de saisir leurs actifs.
Mais la Chine a su bien se défendre contre ses détracteurs occidentaux.
Les dirigeants africains présents à Pékin cette semaine ont ainsi conclu des accords avec la Chine dans plusieurs domaines comme les infrastructures, l’agriculture, ou l’énergie.
En marge du forum, les dirigeants africains ont tenu des réunions avec leurs homologues chinois qui ont abouti à un large éventail d’engagements et de projets.
La grande salle du peuple ayant abrité les travaux du Forum sino-africain
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