Togo : Vie chère au Togo, de mal en pire

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Togo : Vie chère au Togo, de mal en pire
Togo : Vie chère au Togo, de mal en pire

Africa-Press – Togo. Ça va mal, très mal dans les foyers togolais. La vie chère a atteint des proportions qui laissent pantois les Togolais. Et pourtant, lors de son discours à la nation du 27 Avril, le chef de l’Etat Faure Gnassingbé avait annoncé des mesures conservatoires pour préserver les couches les plus vulnérables de la disette qu’elles vivent en ce moment.

Peine perdue. Toujours plus haut… En effet, les prix ne font que flamber dans les boutiques et marchés du Togo. Le plafonnement des prix annoncé par le ministre du commerce semble n’être qu’une vue de l’esprit, tant la réalité sur le terrain ne concorde avec aucune des décisions prises par le gouvernement.

C’est ce que craignaient les associations de défense des consommateurs qui tiraient déjà la sonnette d’alarme sur le contrôle des prix. Aujourd’hui, les faits leur donnent raison.

Le sac de farine de blé est vendu à 30000 F CFA. Mieux, les véreux grossistes font de la spéculation. Ce qui a fait bondir l’Association togolaise des consommateurs (ATC) qui dénonce cet état de chose.

Selon les investigations menées par l ‘ATC, il ressort que la production a considérablement baissé auprès des 2 principaux moulins du pays sans aucun motif officiel.

De plus, certains grossistes qui devraient normalement fournir la farine de blé aux détaillants habituels ont mis à profit la période de pénurie pour détourner le produit vers de nouveaux circuits auxquels ils revendent plus chers la farine de blé.

Ceci prive les détaillants et bon nombre de boulangers de la farine de blé. Aussi, malgré que les boulangers aient augmenté d’une manière unilatérale le prix du pain, on constate également, une diminution du poids (grammage) de la baguette et des autres pains.

L’Association Togolaise des Consommateurs dénonce cette situation et demande expressément au Ministère en charge du commerce d’accentuer les discussions avec l’ensemble des acteurs impliqués dans la production, la commercialisation et la transformation de la farine de blé pour trouver des solutions idoines au problème de spéculation et de pénurie de ce produit qui ne cesse de pénaliser davantage les consommateurs.

Même son de cloche chez la ligue des consommateurs (LCT), qui menace d’aller au boycott des produits issus de la farine de blé. Elle appelle aussi le gouvernement à prendre ses responsabilités et à passer à la phase de contrôle pour soumettre les auteurs d’actes de spéculation à la rigueur de la loi.

La grande défaillance… brute, tomate concentrée en boite de 70 g. Le ministre évalue tout ceci à des dizaines de milliards de FCFA. Mais pour les opérateurs économiques, l’abandon de la TVA seule ne saurait être la solution.

Une goutte d’eau dans la mer puisque des entreprises comme la SGMT et la SM MT ont jugé ces mesures insignifiantes, ne pouvant pas leur permettre de maintenir le prix du sac de la farine de blé de 50 kg comme il l’était avant la crise.

Les mêmes propos sont tenus par des importateurs de biens et services. Imaginons alors, ceux dont les produits ne sont pas sur la liste. La boite de sardine a dépassé 500 F CFA.

Que citer encore, au risque d’énerver les lecteurs qui ne savent plus où donner de la tête ? Il faut souligner aussi que la double hausse des produits pétroliers en l’espace de 40 jours a plombé tout désir des commerçants de vouloir se conformer aux exigences du gouvernement.

Le prix de l’essence est passé de 545 F CFA à 625 F CFA en ce laps de temps, au grand dam du pouvoir d’achat des Togolais. Le maïs, le mil, le haricot… Sur le plan des produits locaux, les plafonnements des prix indiqués par le gouvernement au début du mois de mai sont un vœu pieu.

Rien de ce qui est annoncé, n’est respecté sur les marchés locaux. Que Vie chère au Togo, de mal en pire Faure Gnassingbé saluant des militaires Le peut-il ? C’est la grande question que se posent beaucoup de Togolais.

Et pour preuve, depuis que les mesures ont été annoncées et que les commerçants n’en font qu’à leur tête, aucune action d’envergure du gouvernement n’est observée.

Aucune descente dans un marché ou dans un magasin ou supermarché pour le contrôle de prix. Certes ces derniers jours, on a vu des inspecteurs du commerce faire des sorties inopinées dans quelques marchés.

Pour quels résultats, rien n’a filtré. Le ministre du commerce Adédzé a visité quelques grandes entreprises productrices de farine de blé ou d’huile. Comme ont pu l’entendre à la Télévision nationale, les patrons de ces structures ont affirmé qu’ils respectent les décisions du gouvernement.

Sauf que sur le marché, les grossistes ou les revendeurs font des spéculations. La colère manifeste du ministre Adédzé lors d’une rencontre avec les patrons des usines et des grossistes témoignent de la situation qui prévaut sur le terrain. Le ministre de l’économie et des finances a pris un arrêté indiquant des produits exonérés de la TVA.

On y retrouve pêle-mêle, le lait concentré sucré en boîte de 160g, le lait non sucré en boîte de 1kg, Farine de blé en sac de 50 kg uniquement sorti des usines de la SGMT et SM MT, huile de palmece soit le maïs, le mil ou le haricot, les prix changent au jour le jour.

Les Togolais préfèrent user de l’humour dans cette situation de vie chère que de s’énerver au risque de provoquer un AVC. C’est ainsi que ceux qui aiment les beignets de haricot trouvent que ceux vendus habituellement à 25 F CFA l’unité peuvent être mis dans une narine, tant ils sont très petits.

Alors qu’avant, 4 beignets de 25 francs et une poignée de gari peuvent faire l’affaire et tenir pendant toute une matinée. C’est aussi le cas des buveurs de Aklui Zongbon , la bouillie de maïs ou de ‘’ koko’’, la bouillie de mil.

Il faut en prendre au double ou au triple de la quantité antérieure pour pouvoir se satisfaire. Pour l’igname, n’en parlons même pas. Un petit tas de 3 tubercules s’échangent à 5000 FCFA.

La rareté des intempéries en cette période qui devrait être celle de la grande saison de pluies va encore compliquer la situation des consommateurs. Ceux qui voyagent le long de la nationale N1 de Lomé à Cinkassé peuvent témoigner.

Il y a du retard dans la culture des produits vivriers. Tout comme l’année dernière, la situation sera compliquée pour les Togolais dans les mois à venir.

Les trois justificatifs qu’avance le gouvernement pour augmenter les prix des produits pétroliers ou expliquer la situation de la vie chère demeurent : La conjoncture économique internationale ne s’améliore pas.

Le prix du baril du pétrole ne baisse pas. La guerre entre les russes et leurs frères ukrainiens s’enlise. Pour un moment donc, les Togolais vont encore faire corps avec la vie chère. On leur souhaite bien du courage.

L’intelligent

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