Africa-Press – Togo. Dernière étape de sa tournée en Afrique centrale après le Gabon, l’Angola et le Congo Brazzaville, le séjour d’Emmanuel Macron en République Démocratique du Congo (RDC) a été marqué par des échanges sans ménagement entre celui-ci et son hôte congolais Félix Tshisékédi devant la presse. Le moins qu’on puisse dire est que la parole entre les deux hommes d’Etats était très libre.
Le séjour du président français en RDC étant placé sous le signe de « l’histoire », c’est dans un lieu symboliquement historique que la conférence de presse entre Emmanuel Macron et Félix Tshisékédi a été organisée. Il s’agit du même lieu ou Patrice Lumumba avait prononcé l’indépendance du pays.
Devant les journalistes, les deux Chefs d’Etats se sont livrés à une sorte de joute verbale dont on saurait dire le vainqueur.
Prenant le Français à ses propres mots déclarant un nouveau partenariat avec l’Afrique, F. Tshisekedi n’a pas hésité à lui affirmé clairement : « Si la France veut être aujourd’hui en compétition avec tous les autres partenaires de l’Afrique, elle doit se mettre au diapason de la politique africaine et de la manière dont les peuples africains regardent désormais les partenaires de coopération ». Et d’insister : « Regardez-nous autrement, sans regard paternaliste ». A ceci, E. Macron a répondu : « On part d’un nouveau pas! ».
Sur la question du Rwanda, les deux présidents ne se sont pas fait de cadeaux. « Je reste dubitatif quant à la bonne fois de ceux qui nous ont agressés. Il n’y avait aucune raison, je le rappelle, qui justifiait cette agression. Si ce n’est des raisons économiques propres au Rwanda, instigateur de cette agression. Maintenant, la question est de savoir : Est-ce que le Rwanda peut se passer de ce pillage systématique de la RDC, qui date maintenant d’une vingtaine d’année ? Et si c’est le cas, ça se vérifiera, à travers ce processus. Et si ce n’est pas le cas, c’est là que je vérifierai les propos et les engagements du président Macron, par rapport aux sanctions à prendre contre le Rwanda », a déclaré F. Tshisékédi. En retour son interlocuteur français lui a répondu : « Depuis 1994, et ce n’est pas la faute de la France, pardon de le dire dans des termes aussi crus, vous n’avez pas été capables de restaurer la souveraineté, ni militaire, ni sécuritaire, ni administrative, de votre pays. C’est aussi une réalité. Il ne faut pas chercher des coupables à l’extérieur de cette affaire ».
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