Africa-Press – Togo. Face à l’adoption de la nouvelle Constitution qu’ils jugent illégitime, plusieurs partis d’opposition et organisations de la société civile lancent un appel à la mobilisation générale. Objectif: un grand meeting populaire le 23 mars 2025 à Lomé pour dire *NON* à la 5e république.
Le 3 mars, un collectif composé de partis politiques, dont l’Alliance Nationale pour le Changement (ANC) et les Forces Démocratiques pour la République (FDR), ainsi que des OSC comme Togo Debout, a signé à Lomé une « charte de résistance » dénonçant ce qu’ils qualifient de « coup d’État constitutionnel » orchestré par le régime en place. Cette nouvelle constitution, adoptée sans référendum, est perçue comme une manœuvre visant à pérenniser l’emprise du pouvoir en place, au mépris du choix populaire exprimé en 1992, lors d’un référendum qui avait validé l’ancienne Constitution à 98,11 %.
Dans leur appel, les organisateurs dénoncent une confiscation du pouvoir depuis six décennies et invoquent l’article 150 de la Constitution de 1992, qui reconnaît le droit à la résistance en cas de coup de force contre l’ordre démocratique. Pour eux, il est temps d’agir collectivement pour stopper cette dérive institutionnelle.
Jean-Pierre Fabre, leader de l’ANC, fustige les incohérences du texte imposé: « Un chef de parti, non élu par le peuple, peut dissoudre des ceux qui sont « élus ». Et ça fait partie des incongruités de cette nouvelle Constitution. »
Paul Dodji Apévon, des FDR, insiste sur l’urgence de la mobilisation: « Qu’est-ce qu’on fera demain pour sortir de la bêtise, si ce n’est pas par des actions de ce genre, pour réveiller la conscience des Togolais ? »
David Ekoué Dosseh, professeur et figure de la contestation, se veut clair: « Il faut stopper cette machine infernale qui a détruit la dignité du peuple. »
Le meeting du 23 mars s’annonce comme un test grandeur nature pour les forces de l’opposition. Il rappelle les grandes mobilisations de 2017-2018, lorsque des centaines de milliers de Togolais avaient manifesté contre le régime.
Cependant, le contexte est plus complexe: répression accrue, lassitude populaire et exil de plusieurs figures de la contestation. Mais les organisateurs restent confiants et appellent à une dynamique collective pour faire vaciller le régime.
« Que chaque Togolais, de Lomé à la diaspora, entende cet appel. C’est l’ultime combat pour la liberté », martèle un militant.
Reste à savoir si cet appel sera entendu et si le peuple répondra présent à ce rendez-vous de la résistance.
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