Africa-Press – Togo. Les élections se passent et se ressemblent drôlement au Togo. Des pratiques abjectes qui ternissent gravement l’image du pays: des bourrages d’urne, des dérogations injustifiées, des votants qui dépassent largement le nombre d’inscrit, des violences gratuites sur des résistants contre les fraudes, voilà un peu le tableau des dernières élections au Togo. Devant ces anomalies innommables, une constante récurrente: une très faible affluence.
Même si le pouvoir a déjà commencé à jeter à la figure du monde que le faible taux de participation notamment aux élections municipales est une tendance en vogue sur le contient africain en avançant les exemples de la Côte d’Ivoire, de l’Algérie et de la Tunisie, on peut facilement lui opposer d’autres contre exemples surtout dans les pays où la démocratie n’est pas ankylosée.
A la vérité, la démocratie enrhumée du Togo est la source principale du faible taux de participation aux élections dont celles municipales. Tout est fait pour dévoyer l’essence de compétition. Tout est fait pour que les élections n’aient plus de sens au Togo.
Dans un pays où les libertés de manifestations sont confisquées et les populations sont désintéressées des élections, quelles alternatives pour exprimer leurs désaccords? Les répressions sauvages et inhumaines, les privations de libertés et les coups de force permanents ne peuvent faire taire éternellement un peuple.
Dans un pays où la gouvernance n’offre aucune perspective, par quelle alchimie le pouvoir gagne-t-il toutes les élections? Au lieu de faire face à l’évidence, les aigrefins du régime multiplient les contorsions pour adapter leur conscience à l’ignominie et à l’infamie. Or, il patent partout dans le monde que la réaction d’un peuple qui n’a plus d’issue est une véritable bombe à retardement. Persister dans la politique de l’autruche est préjudiciable à la paix et au vivre ensemble.
Honoré Adontui
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