Des OSC africaines dénoncent « l’escalade de la répression contre les journalistes et les activistes de la société civile » au Togo

8
Des OSC africaines dénoncent « l’escalade de la répression contre les journalistes et les activistes de la société civile » au Togo
Des OSC africaines dénoncent « l’escalade de la répression contre les journalistes et les activistes de la société civile » au Togo

Africa-Press – Togo. L’arrestation des journalistes Ferdinand Ayité de L’Alternative, Joël Egah de Fraternité et de l’activiste handicapé Fovi Katakou continue de susciter de la réprobation, même au-delà des frontières. Samedi 18 décembre 2021, ce sont des organisations de la société civile qui ont fustigé ces faits et réclamé la libération de ces compatriotes. Ces organisations appellent « la Commission africaine des droits de l’homme et des peuples à exhorter le Togo à se conformer à ses obligations légales en vertu des instruments internationaux et africains des droits de l’homme, tels que le Pacte international relatif aux droits civils et politiques et la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples ». Lire ci-dessous la déclaration conjointe rendue publique à cet effet.

18 décembre 2021 Togo : Il faut mettre fin à la répression contre les journalistes et les activistes de la société civile

Déclaration conjointe sur

l’escalade de la répression contre les journalistes et les activistes de la société civile au Togo

Le gouvernement togolais a pris de nouvelles mesures pour faire taire les voix critiques en arrêtant plusieurs journalistes et un défenseur des droits humains ces derniers jours. Nous, organisations de la société civile soussignées, condamnons les récentes arrestations des journalistes Ferdinand Ayité, directeur de publication du journal L’Alternative et de Joël Egah, directeur de publication du journal Fraternité qui ont été placés en détention provisoire suite à une accusation d’«outrage à l’autorité et diffamation». Arrêtés le 10 décembre 2021, ils sont accusés de propos tenus dans L’autre journal, une émission d’actualité et de débats populaire diffusée sur Youtube par la web-TV du journal L’Alternative. Isidore Kouwonou, le présentateur de l’émission a également été placé sous contrôle judiciaire.

Ces arrestations ont eu lieu alors que le Code de la Presse du Togo ne prévoit plus de peine privative de liberté depuis 2004, mais dans ce cas, les procureurs ont considéré que les faits relevaient du droit commun car ils se sont déroulés sur un réseau social.

Le 11 décembre 2021, l’activiste Fovi Katakou, en situation de handicap moteur, membre du mouvement Nubueke et de Togo Debout, connu pour ses prises de positions et écrits sur les réseaux sociaux, a également été arrêté manu militari à son domicile pour « apologie de crimes et délits et incitation à la révolte contre l’autorité de l’Etat » et déféré à la Prison Civile de Lomé.

La détention arbitraire de ces journalistes et défenseur des droits humains viole leur droit à la liberté d’expression, tel que consacré par l’article 19 de la Déclaration Universelle des Droits de l’homme et les dispositions de l’article 9 de la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples, dont le Togo est partie.

Ces récentes arrestations ont eu lieu dans un contexte de restriction de l’espace civique et de répression croissante contre les journalistes et les activistes de la société civile cherchant à marquer leur désaccord avec la gouvernance du pays. A la suite de la réélection de Faure Gnassingbé pour un quatrième mandat en février 2020, les autorités ont accentué la répression à l’encontre de certains journalistes et activistes de la société civile à travers des campagnes de diffamation et de harcèlement judiciaire, notamment. Des activistes et militants politiques ont aussi été mis en détention à plusieurs reprises les douze derniers mois à la suite de rassemblements pour dénoncer les résultats de l’élection présidentielle et le harcèlement judiciaire auquel sont confrontés certains opposants politiques. Il est inacceptable que les autorités aient invoqué des raisons liées à la pandémie de COVID-19 pour interdire la manifestation.

Les sanctions contre les journaux critiques du pouvoir en place se sont aussi multipliées depuis le début de l’année au Togo. En mars 2021, le journal L’Alternative a fait l’objet d’une suspension de quatre mois, suite à la décision de la Cour suprême de confirmer une précédente suspension imposée en février par la Haute Autorité de l’audiovisuel et de la communication (HAAC) prise à la suite d’une plainte déposée par un ministre à propos d’un article alléguant qu’il aurait falsifié des documents.

Dans ce contexte, nous, représentants des organisations de la société civile soussignées, appelons le gouvernement togolais à :

Nous appelons également la Commission africaine des droits de l’homme et des peuples à exhorter le Togo à se conformer à ses obligations légales en vertu des instruments internationaux et africains des droits de l’homme, tels que le Pacte international relatif aux droits civils et politiques et la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples.

Signé par les organisations suivantes :

source: Le Tabloïd Togo

DE L’INFOX… CELA ETONNERAIT QUE DES ORGANISATIONS SERIEUSES, PLUS EST DE DROITS DE L’HOMME, FASSENT LA DECLARATION CI-DESSUS (CONSIDERATION DE LA FORME ET DU FONDS)…

Certains journalistes demandent une relecture du code de la presse. A bien voir, les journalistes et l’ensemble des acteurs des médias devraient un tant soit peu cherchent à renforcer les organisations corporative entre autres les syndicats des journalistes et surtout des organisations comme l’OTM (observatoire togolais des médias) encore appelé tribunal des pairs. Ceci, donnerait plus de crédibilité et et de pouvoir à ceux-ci, afin qu’ils puissent jouir d’une certaine confiance de la part des autorités. Les journalistes soi-disant de “combat” doivent arrêtent un de défier l’autorité publique et faire leur travail de façon professionnelle, c’est-à-dire conformément à leur déontologie et les lois de la République.

L’activiste politique Fovi Katakou a recouvré lundi sa liberté. Déposé le 13 décembre dernier à la prison civile de Lomé, ce togolais en situation de handicap sévère a été remis en liberté sur décision du procureur de la République.

Suite aux dénonciations et indignations ayant suivi l’emprisonnement de M. Katakou, le procureur de la République, près le Tribunal de première instance de Lomé, Talaka Mawama a décidé de le remettre en liberté.

L’activiste a été arrêté le 11 décembre dernier et conduit au Service central de recherches et d’investigations criminelles (SCRIC) de la gendarmerie nationale.

Il a été accusé ensuite pour « apologie de crime, crime et délits, incitation à la révolte contre l’autorité de l’Etat ».

Il avait été placé sous mandat de dépôt le 13 décembre. Le lendemain, 14 décembre, Fovi Katakou a été déféré à la prison civile de Lomé.

Neuf jours après son arrestation, ce jeune togolais à mobilité réduite peut regagner sa famille.

Toutefois, il est placé sous contrôle judiciaire.

“Apologie du crime”, pendant que les vrais criminels circulent librement? Oh togo mon pays.

Pour plus d’informations et d’analyses sur la Togo, suivez Africa-Press

LAISSER UN COMMENTAIRE

Please enter your comment!
Please enter your name here