Africa-Press – Togo. Il nous en souvient que le 02 septembre dernier Joseph Amegan précédemment directeur par intérim de la chaîne publique nationale la TVT a été relevé de ses fonctions et remplacé le lendemain par arrêté ministériel par Désiré Koumou. Tout le monde se posait des questions sur les raisons d’un tel limogeage puisque l’arrêté qui nommait Koumou à ses nouvelles fonctions a simplement précisé que son prédécesseur était appelé à d’autres fonctions.
Si Joseph Amegan a été limogé les raisons relèvent simplement d’une atmosphère torride à la TVT et d’un excès de zèle de la part de l’ex directeur et de son rédacteur en chef.
Les faits
Tout était parti d’un reportage sur la visite du Président du Conseil à Yokohama au Japon tout dernièrement. Le directeur de la TVT auteur d’un papier sur cette visite a gardé le silence sur ce document et a refusé de le communiquer à son rédacteur en chef sous prétexte que son élément qui doit passer à la télé dans le journal de la nuit de 22h30 le 1er septembre devrait être approuvé par la direction de la communication de la présidence du conseil. Après 22h quitus a été donné pour que l’élément passe et c’est à cet instant que tout bascule. Le Rédacteur en chef responsable de tous les contenus qui doivent passer sur la chaîne nationale exige de voir le reportage en question. Le directeur refuse et confie le papier au présentateur du soir qui est prêt à obéir aux ordres qui lui seront donnés. Le Rédacteur en chef appelle le présentateur et lui oppose son veto que tant qu’il ne regardera pas tout ce qu’il dira, la bande ne passera pas. Le présentateur à 22h30 passe à l’antenne et normalement le reportage sur le Président du Conseil devrait être la primeur des infos du soir. Dès qu’il constate que son élément ne passe pas, Joseph Amegan l’ex directeur rentre dans le studio et fait arrêter le journal. C’est un scandale. Et on constate là qu’il était hors de lui et en colère. Car son geste peut être interprété autrement car la TVT et au-delà les chaînes publiques nationales dans tout pays au monde n’est pas seulement un média lambda. Il est un instrument politique. Et dans le cas d’espèce du Togo et avec les soubressauts socio-politiques qu’on connaît cela pourrait s’interpréter différemment.
Convoquées par le ministre de tutelle à savoir Florence Yawa Kouigan pour explications, les deux parties (le Rédacteur en chef et l’ex Directeur) y étaient allées chacune avec ses arguments et c’est sur l’ex directeur que l’accusation la plus grave a été portée. Car en interrompant volontairement et de façon autoritaire un journal télévisé alors que le motif ne le présageait pas il a outrepassé les compétences de sa fonction. Les observateurs et la population pourrait penser à un fait majeur dans le pays. Et tout le monde connaît la sentence.
Il faut le dire. Ceux qui arpentent les allées de la TVT ne cessent de déclamer sur le caractère délétère de l’ambiance qui y prévaut entre sabotages, médisances, commérages, autoritarismes, les promotions imaginaires. Chaque clan comptant sur son parapluie pour se protéger et garder ses privilèges or c’est un service public au sein duquel l’ordre doit régner.
N’est-il pas temps de nettoyer les écuries d’augias et de rendre propre cette télévision au sein de laquelle tout le monde a tendance à faire sa loi?
Anani Sossou
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