Africa-Press – Togo. L’arrestation de Sokpor Sitsopé Honoré, alias Affectio ou Koffi Agbenoxevi Godwin sur les réseaux sociaux, continue de faire couler beaucoup d’encre. Cet entrepreneur et père de famille, connu pour ses publications critiques sur Facebook, est aujourd’hui au cœur d’une polémique nationale, accusé d’atteinte à la sécurité intérieure de l’État.
Le 12 janvier dernier, Sokpor Sitsopé a été interpellé dans des circonstances jugées brutales par des témoins. Au carrefour « La Pampa » d’Adidogomé, des policiers en civil auraient tendu un guet-apens à l’activiste. Ils l’auraient agressé physiquement avant de l’embarquer dans un véhicule non identifié, rappelant des pratiques d’enlèvement.
Selon plusieurs sources, cette arrestation serait liée aux publications engagées de Sokpor Sitsopé, notamment un poème intitulé « Fais ta part ». Inspiré du message de feu Monseigneur Nicodème Barrigah, ce texte appelait les citoyens à « fissurer les murs de ce pouvoir austère » et à lutter pacifiquement contre l’injustice.
Deux jours après son arrestation, Sokpor Sitsopé a été présenté au Tribunal de Grande Instance de Lomé. Le Doyen des juges d’instruction a rapidement ouvert une enquête, inculpant l’activiste pour atteinte à la sécurité intérieure. Dès le 15 janvier, il a été placé sous mandat de dépôt et transféré à la prison civile de Lomé.
Les organisations de la société civile (OSC) ont vivement condamné l’arrestation de Sokpor Sitsopé, qu’elles qualifient d’arbitraire. Pour elles, cet acte constitue une atteinte flagrante à la liberté d’expression. Elles rappellent que le droit de critiquer les autorités est un pilier fondamental de toute démocratie.
« Sokpor Sitsopé n’a fait qu’exprimer, de manière pacifique, les préoccupations que partagent de nombreux Togolais », souligne un communiqué conjoint des OSC. Les organisations insistent également sur l’ironie d’une telle arrestation, alors que le président Faure Gnassingbé lui-même a reconnu, lors de ses vœux du 31 décembre 2024, l’ampleur des difficultés socio-économiques auxquelles le pays est confronté.
Face à cette situation, les OSC appellent à la libération immédiate de Sokpor Sitsopé et à l’abandon des charges retenues contre lui. Elles exhortent également les autorités à garantir un climat propice au dialogue et au respect des libertés fondamentales, plutôt qu’à réprimer les voix dissidentes.
Pour les défenseurs des droits humains, l’arrestation de Sokpor Sitsopé est un nouveau test pour le Togo sur la scène internationale. « L’avenir d’une nation ne peut se construire sur la répression des idées, mais sur l’écoute et le respect des opinions divergentes », conclut une militante des droits humains.
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