Africa-Press – Togo. Dans un pays en manque de résultats pour sa sélection nationale, tout le monde peut être à fleur de peau. Mais, les derniers événements portent à penser qu’il s’agit d’un autre combat.
Au moment où on devrait faire l’union sacrée autour des Eperviers et du sélectionneur, une campagne nauséabonde de déstabilisation est de nouveau enclenchée. A quelle fin véritable? Rappel des faits.
Le 14 octobre, en conférence de presse après Togo-Algérie (0-1). Un journaliste interroge le sélectionneur Daré Nibombé indiquant ne pas comprendre son système. Ce qui serait une des raisons, selon lui, du manque de résultats de l’équipe. Pour simple réponse le technicien répond qu’il serait difficile à des journalistes de comprendre son système, tant ce n’est pas leur métier. Ceux qui sont censés comprendre le système ce sont les joueurs et lui estime qu’ils le comprennent. Patratra. L’ancien défenseur semble avoir mis les pieds dans le plat.
Sûrement une campagne enclenchée avant la fin du match eu égard aux visages et tons aggressifs de plusieurs journalistes dans la salle le soir-là. Comment un journaliste qui n’a pas étudié les systèmes de jeu, les principes de jeu ou encore les variables d’une tactique voudraient comprendre le système d’un sélectionneur. Si ce dernier devrait expliquer son système aux journalistes, quelle énergie lui resterait pour l’expliquer à ses joueurs qui sont les premiers acteurs pour l’appliquer sur le terrain ? Une nouvelle fois, la presse sportive togolaise semble avoir pris le mauvais chemin. Comme à son habitude, elle aime bien être du mauvais côté de l’histoire. Elle est bien loin l’époque d’un semblant d’union qui a amené les Eperviers vers la double qualification CAN-Mondial 2006. Encore qu’à l’époque, la presse sportive se réduisait à une dizaine de personnes qui pouvait encore se mettre ensemble pour le bien commun. Aujourd’hui avec les nouveaux médias, ils sont nombreux les journalistes du digital qui confondent critiques et attaques de personnes et observations et remarques.
A quel moment un entraîneur demande à un journaliste de revoir son papier? Et quelle serait la réaction du journaliste dans un tel cas? Ou le journaliste est exempt de reproches mais doit fouiner partout au prétexte que le sélectionneur est payé par le contribuable ? Cette phrase magique. C’est l’argent du Togo. Il est payé par le contribuable, notre argent. Encore que des entraîneurs expatriés sont passés sans avoir autant cristallisé l’attention de cette presse soudainement si sévère envers un technicien local qui ne fait qu’à peine 2 mois en poste. Le dernier exemple est patent.
Paulo Duarte, le sélectionneur démissionnaire en juillet dernier a passé 3 ans à la tête dès Eperviers. Malgré des résultats pas forcément à la hauteur des attentes, il n’a jamais fait la cible d’insultes sur ses compétences. Pire on lui trouvait même des circonstances atténuantes sur sa langue. Mais Duarte maîtrisait bien le français et a fait toutes ses conférences de presse dans la langue de Molière sans jamais se perdre. A quel moment, un fils du pays ne peut obtenir la période moratoire qu’on accorde à des expatriés qui travaillent dans les mêmes conditions ?
La presse sportive togolaise a souvent cette étiquette d’une presse aux ordres. Il suffit d’un bienfaiteur qui lui fait les yeux doux et il devient son compère et prêt à réaliser les basses besognes pour lui. Les exemples sont aussi légion. C’est ce qui a occasionné les nombreuses années de crise à la tête de la Fédération togolaise de football, avec son lot d’élections tronquées, de bureaux déstabilisés et de Comités de Normalisation. Et on retrouve encore ses mêmes journalistes aux baguettes de ces dernières manœuvres. Sans hésiter, ils emballent de jeunes confrères qui s’identifient à eux comme des modèles. Quelle tristesse !
A quel moment la presse sportive togolaise va comprendre qu’elle est aussi tributaire de tous les maux du sport national et du football en particulier. Mais jamais les journalistes ne reconnaissent leur culpabilité. La presse est-elle irréprochable ? Le journaliste est-il au-dessus de la loi? Et pourquoi elle aime se ranger du côté du mal que du côté du bien? Comment une presse sans grands moyens et qui a plus besoin de son équipe nationale que du contraire se permette de cracher dans son attieke ? Si d’un heureux hasard, les choses tournent en faveur de Daré Nibombé et les Eperviers se qualifient pour la CAN 2025, quels visages aurions nous? Tenterons nous de figurer dans les délégations officielles pour le Maroc? Serions nous aux côtés de la fédération pour le voyage? Après avoir vilipendé le sélectionneur, craché sur ses diplômes et réduit à néant ses efforts de nombreuses années juste parce que le Togo a été battu par l’Algérie ? Quel scandale y a t’il à ce que l’Algérie batte le Togo en 2024? Quel est le dernier gros adversaire de taille que les Eperviers ont dominé ? Une sélection dans la situation actuelle des Eperviers peut battre véritablement les Fennecs? Ouvrons nos yeux et soutenons Daré Nibombé.
D’ailleurs les chiffres ont montré que le Togo a connu ses meilleurs moments ou réalisé de belles performances sous les entraîneurs togolais ou africains.
Banna Tchanile qui qualifie le Togo pour la CAN 2002 ou encore le regretté Stephen Keshi, nigérian de nationalité mais togolais de coeur. Le Français Didier Six qui a emmené les Eperviers en quarts de finale d’une CAN en 2013 faisant l’exemption. Est ce qu’il serait pas beau de voir Daré Nibombé emmener le Togo à la CAN en tant que sélectionneur et pourquoi pas à la Coupe du monde?
L’on ne se contente jamais du fétiche de son village, dit l’adage. Il y a une part de vérité. Il n’y a pas longtemps, un journaliste togolais s’est fait remonter les bretelles exactement dans les mêmes circonstances par Aliou Cissé,ex sélectionneur du Sénégal dans une conférence de presse à Lomé. Mais cette presse n’a jamais bronché face à l’étranger qui le renvoyait à ses chères études. Mais le fils du pays est l’arrogant, l’irrespectueux aux yeux de cette presse. Pour une fois, il faudrait qu’on se regarde dans la glace et posons les vrais actes de relance de notre équipe nationale. Il est temps de faire vraiment bloc derrière Daré et les Eperviers. Le renouveau passe par là.
Surtout que l’on est incapable d’obtenir des dirigeants les vrais moyens pour développer complètement notre football. Combien de journalistes font des articles de fond sur les raisons du blocage du lancement du championnat professionnel. Pourquoi on semble oublier les vrais combats qui donnent de la notoriété à la presse dans un pays pour se concentrer sur des broutilles, de la méchanceté gratuite?
Pour plus d’informations et d’analyses sur la Togo, suivez Africa-Press