Africa-Press – Togo. L’Association des Victimes de la Torture au Togo (ASVITTO) tire une fois de plus la sonnette d’alarme sur les traitements inhumains et dégradants infligés aux détenus dans les prisons togolaises. Selon l’organisation, au moins 11 prisonniers auraient trouvé la mort entre 2020 et 2025 après avoir subi des actes de torture et des sévices cruels. Parmi eux, 10 seraient des prisonniers politiques.
Le cas le plus récent est celui de Karrou Wawim, décédé ce week-end des suites d’une longue maladie contractée en détention. Âgé de 40 ans, cet électronicien, père de deux enfants et militant de la Coalition des 14 (C14), un regroupement de partis d’opposition, avait été arrêté en 2018 lors des manifestations contre le pouvoir en place. Détenu sans procès pendant plus de six ans, il n’a été jugé que le 3 février 2025 avec 13 autres codétenus. Tous ont été condamnés à 10 ans de prison.
Dans un message publié sur sa page X, l’ASVITTO dénonce ce qu’elle qualifie de politique systématique de répression par la torture. « Au regard de ces faits et vu l’indifférence, l’insouciance et l’insensibilité du Chef de l’État et du Gouvernement, il est permis de conclure que la torture est érigée en méthode de gouvernance pour la conservation du pouvoir », martèle l’association.
Cette déclaration fait écho aux multiples rapports d’organisations de défense des droits humains sur la situation carcérale au Togo. Déjà en 2019, le Comité contre la torture des Nations unies avait recommandé la fermeture de la prison civile de Lomé et l’amélioration des conditions de détention dans le pays. Pourtant, la situation semble loin de s’être améliorée.
Face à ce qu’elle considère comme un mépris total des droits fondamentaux, l’ASVITTO en appelle désormais à la communauté internationale. L’organisation exhorte les puissances occidentales à exercer des pressions diplomatiques sur les autorités togolaises afin de mettre fin à ces pratiques qu’elle qualifie de « déshumanisantes ».
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