Africa-Press – Togo. Les principales enseignes de restauration rapide en France, McDonald’s, Burger King, KFC et Quick, manquent de transparence sur les additifs utilisés dans leurs recettes et seules deux d’entre elles affichent un Nutri-Score, pointe mercredi 16 juillet 2025 l’association de défense des consommateurs UFC-Que Choisir.
L’association souligne les « limites criantes du volontariat » en matière d’information aux clients et demande aux autorités européennes « de rendre obligatoire la mention du Nutri-Score et des listes complètes des ingrédients », selon un communiqué.
« S’agissant de la composition précise de leurs produits, les quatre enseignes font preuve ici d’une regrettable opacité avec de vagues compositions très génériques sans intérêt pour le consommateur », estime l’UFC.
L’association indique ainsi que dans des pays hors UE où la législation contraint ces enseignes à lister précisément leurs ingrédients, comme en Suisse, le hamburger de base de McDonald’s contient 44 ingrédients et additifs quand en France ne sont listés que six ingrédients principaux.
31 ingrédients dans les « Chicken nuggets » suisses
De la même façon, chez Burger King, les « Chicken nuggets » sont composés de 31 ingrédients en Suisse, mais « aucun n’est indiqué pour les +King nuggets+ français », ajoute-t-elle.
Problème, selon l’UFC: parmi les additifs listés à l’étranger, certains « sont suspectés d’augmenter selon le cas les risques de problèmes digestifs, d’inflammations de l’intestin, de diabète ou de cancer du côlon ».
Burger King France déclare à l’AFP être « en totale conformité avec la réglementation INCO liée à l’information des consommateurs en vigueur » et assure que « tous les burgers, frites, snacks et desserts de Burger King France sont sans colorants, arômes et conservateurs artificiels ».
Un observatoire pour plus de transparence sur l’offre alimentaire en France
Créé en 2008, l’Observatoire de la qualité de l’alimentation (Oqali) collecte et analyse la composition nutritionnelle des produits vendus en supermarché. Son objectif: mieux comprendre l’évolution de l’offre alimentaire en France, dans un contexte où la majorité des produits disponibles sont issus de l’industrie agroalimentaire. Grâce à ses données, on sait aujourd’hui que 77 % des aliments transformés – y compris des plats salés, des sauces ou même du pain – contiennent au moins un ingrédient sucrant ou vecteur du goût sucré.
Mais ces travaux de recherche, aussi essentiels soient-ils, ne remplacent pas la nécessité d’une meilleure information du consommateur sur ce qu’il achète pour se nourrir. Or, la réglementation européenne actuelle ne permet pas une transparence complète sur la composition réelle des denrées alimentaires.
McDonald’s France indique de son côté « respecter scrupuleusement la réglementation en vigueur sur l’information du consommateur que ce soit au sujet des ingrédients, des allergènes et des valeurs nutritionnelles ».
L’enseigne se targue d’aller « plus loin que la réglementation » en affichant « les valeurs nutritionnelles de (ses) produits, ce qui n’est pas obligatoire pour les denrées non préemballées ».
Peu d’indication du Nutri-Score
L’enquête de l’UFC s’est aussi penchée sur l’affichage du score nutritionnel des différents burgers et salades vendus dans ces enseignes et relève que Quick et Burger King font l’impasse sur le Nutri-Score. « Une bonne information nutritionnelle est d’autant plus indispensable dans les fast-food que l’offre y est globalement très déséquilibrée », pointe l’UFC.
Enfin, l’UFC a regardé l’affichage des allergènes.
Si McDonald’s et Burger King font figure de bons élèves, l’association déplore que chez McDonald’s cette information soit cantonnée aux bornes de commande et que Burger King propose un étiquetage de précaution « susceptible de créer la confusion entre les allergènes à l’état de traces potentielles et ceux véritablement ajoutés dans la recette ».
« Nous faisons le choix de l’hyper précaution et nous l’assumons. Des traces ou résidus d’aliments, même potentiels, peuvent présenter un risque en fonction des degrés d’allergie variables de nos clients », a réagi Burger King.
En bas du classement sur ce critère, Quick « ne donne pas la moindre information sur les allergènes en bornes, ce qui oblige à demander l’information au personnel et, pour son appli et son site, se contente de renvoyer vers un tableau général ». KFC, lui, « renvoie à un tableau général très complexe » sur ses bornes.
KFC France explique qu' »avec l’évolution récente du Nutri-Score, en avril 2025, son algorithme est devenu plus strict dans sa méthode de calcul » et que ses équipes « redoublent d’efforts pour faire progresser la qualité nutritionnelle des produits, avec des objectifs clairs sur la gamme permanente: proposer davantage de produits classés entre A et C et plus aucun produit noté E ».
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