Africa-Press – Togo. Le Togo vit des perturbations inquiétantes de l’internet dans la foulée des manifestations des 26, 27 et 28 juin 2025 initiées par des influenceurs togolais de la diaspora.
Plusieurs applications notamment YouTube, Tiktok et Facebook sont sérieusement touchées par une restriction inimaginable. Selon une enquête des chercheurs de l’Université Georgia Tech basée aux États-Unis, à travers la plateforme IODA sur la période du 16 au 30 juin 2025 , les données indiquent une dégradation progressive, puis une perturbation sévère de l’accès à YouTube à partir du 26 juin, avec une chute brutale de la connectivité et un signal devenu erratique. Cette situation suggère que la couche application du réseau est désormais visée: filtrage, throttling ou coupures ciblées sont des hypothèses sérieuses.
Selon les données de l’enquête, sur la période du 16 au 25 juin, on observe une activité normale avec des pics journaliers atteignant environ 70 % de connectivité.
À partir du 26 juin, la situation change brusquement:
• Le 27 juin, un pic anormalement élevé proche de 100 % est suivi d’une chute brutale et d’un signal irrégulier.
• Les 28, 29 et 30 juin, la connectivité reste très faible (entre 20 et 40 %) et instable, ce qui suggère une perturbation volontaire ou un filtrage ciblé sur YouTube.
Ces données confirment que la couche application de l’Internet est menacée, en particulier les services comme YouTube, souvent utilisés par les jeunes, les journalistes et les acteurs de la société civile.
Sur la base de leurs analyses, les chercheurs américains précisent qu’Il s’agit de restrictions d’accès à Internet d’une nature particulièrement « sophistiquée », qui ne relèvent pas d’une interruption complète du service, mais d’une forme évoluée de limitation ciblée. Ces restrictions prennent la forme de censures applicatives, affectant sélectivement certaines plateformes comme YouTube, de ralentissements intentionnels du trafic (throttling) réduisant significativement la qualité de l’accès, ainsi que de blocages spécifiques par filtrage DNS ou IP.
A ce 21 ème siècle, l’internet est incontournable dans le quotidien de la population. Restreindre les applications Facebook , Tik Tok et Youtube de façon unilatérale est une violation de droits fondamentaux en ligne, la liberté d’informer et d’être informé. La dégradation de la connectivité Internet dans le pays affecte dangereusement des activités socio-économiques, politiques, sanitaires, éducatives…
Silence complice de l’ARCEP
L’Autorité de Régulation des Communications Électroniques et des Postes (ARCEP) créée en 2020 dans le cadre de la mise en œuvre de la déclaration de politique sectorielle du ministère de l’économie numérique et de la transformation digitale, est chargée de mettre en place les conditions d’une concurrence saine et équitable sur le marché des communications électroniques tout en favorisant l’accès au plus grand nombre à un service de qualité et à des prix accessibles. Pour cela, l’ARCEP fixe aux opérateurs des obligations de couverture et se donne les moyens d’en contrôler le respect tout en informant les utilisateurs en vue de mieux orienter leurs choix.
Depuis lors, elle a été un peu regardante dans une série de réformes avec les téléphonies mobiles au bénéfice des consommateurs. Mais depuis plusieurs jours que la connexion est plombée par le pouvoir de Gnassingbé Faure , l’ARCEP est restée de marbre. Pourtant, il revient au Directeur Général de l’ARCEP Michel Yaovi Galley de situer les abonnés méprisés et lésés par cette répression numérique digne des régimes despotiques et autoritaires. Doit-on conclure que les sanctions de l’ARCEP sont à la tête du client? Triste Togo!
Kokou AGBEMEBIO
Le Correcteur
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