Africa-Press – Togo. Après des mois d’incertitudes, certains établissements scolaires du Kpendjal s’apprêtent à rouvrir leurs portes pour la rentrée 2025-2026. Si la situation sécuritaire semble s’améliorer, la peur reste présente. Entre soulagement et appréhension, la reprise des classes devra se faire sous haute vigilance.
À l’aube de cette nouvelle année scolaire, les regards se tournent vers le Kpendjal, dans l’extrême nord du Togo. Plusieurs établissements fermés après des attaques de groupes armés au cours de l’année écoulée pourront rouvrir leurs portes dès ce lundi 15 septembre. L’accalmie observée depuis plusieurs mois redonne un souffle d’espoir aux parents, élèves et enseignants, impatients de renouer avec le rythme de l’école.
La grande saison pluvieuse, souvent marquée ces trois dernières années par une recrudescence des attaques, a été moins meurtrière cette fois-ci. Depuis la dernière incursion armée survenue en juin dans le village de Kpenkinkandi, aucun incident majeur n’a été enregistré. Le 5 juin 2025, plusieurs terroristes avaient été neutralisés après avoir tenté d’attaquer une position de l’armée togolaise.
Depuis, l’on constate une relative accalmie. Celle-ci est attribuée par certains observateurs aux nouvelles dispositions sécuritaires: la construction d’un fossé anti-intrusion le long de la frontière avec le Burkina Faso et l’installation de postes opérationnels avancés dans des localités sensibles comme Kouampanté, Djibontoti ou encore Tambibongou.
Ces mesures ont contribué à rassurer partiellement les populations et à permettre une reprise progressive des activités.
Cependant, l’inquiétude est loin de disparaître. Dans plusieurs villages frontaliers, les groupes armés continuent de rôder, et la menace reste diffuse et imprévisible.
Les infrastructures sociales, notamment les écoles, ont souvent été prises pour cibles afin de semer la peur et désorganiser les communautés. Ce fut le cas dans le village de Batimondjoaré, où l’école primaire avait été attaquée dans la nuit du 23 octobre 2024: tous les documents avaient alors été incendiés.
La réouverture des classes dans ces localités, aussi réjouissante soit-elle, doit donc s’accompagner d’un dispositif sécuritaire renforcé. Pour de nombreux parents, envoyer leurs enfants à l’école dans ce climat demeure un pari risqué.
Les enseignants, eux aussi, reprennent le chemin des classes avec appréhension. Leur sécurité, au même titre que celle des élèves, doit être garantie afin d’éviter une nouvelle fermeture forcée.
La rentrée 2025-2026 s’annonce ainsi comme un moment d’espoir fragile. Elle doit être soutenue par une vigilance de tous les instants, pour que les cahiers, une fois ouverts, ne soient plus jamais refermés sous la menace des armes.
François BANGANE
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