Africa-Press – Togo. Dans une déclaration adressée aux médias, aux organisations internationales, institutions de défense des droits humains et au peuple togolais, le détenu politique, Abdoul Aziz Goma, Irlandais d’origine togolaise, incarcéré depuis 2018 à la prison civile de Lomé, annonce une grève de la faim aux fins d’exiger la libération des prisonniers politiques et la fin des violations des droits humains.
Aziz Goma dénonce par ailleurs les conditions exécrables de détention et les actes de torture dont lui et ses co-détenus ont été victimes.
Déclaration d’Abdoul Aziz Goma, détenu politique au TogoJe me nomme Abdoul Aziz Goma, citoyen irlandais d’origine togolaise, actuellement détenu de manière arbitraire à la prison civile de Lomé au Togo. À partir du 27 août 2025, j’entame une grève de la faim illimitée pour dénoncer la répression systématique subie par les prisonniers politiques au Togo, et pour réclamer:
* La libération immédiate et inconditionnelle de tous les détenus politiques.
* La fin des actes de torture et des traitements inhumains dans les lieux de détention.
* L’ouverture d’enquêtes indépendantes sur les nombreuses violations des droits humains.
* L’intervention urgente des institutions nationales et internationales compétentes.
Un combat collectif
Je ne suis pas seul dans cette lutte. De nombreux autres détenus politiques subissent les mêmes persécutions, certains depuis des années. Plusieurs d’entre nous sont gravement malades y compris moi même, sans accès aux soins, et d’autres sont morts dans le silence.
Voici ce que nous vivons:
* Arrestations arbitraires sans mandat ni charges légales.
* Tortures physiques et psychologiques: coups, électrocutions, isolements prolongés.
* Procès inéquitables ou absence totale de jugement.
* Conditions de détention inhumaines: prisons surpeuplées, insalubres, sans soins médicaux. Exemple: Je suis l’un des prisonniers, arrêté en 2018, et j’ai actuellement perdu l’usage de mes jambes suite à des séances de torture. D’autres, pères de famille, dont le dernier au nom de Karrou Wawim est décédé en date du 07 février 2025.
Mes revendications sont légitimes et fondées en droit
Mes demandes s’appuient sur les textes juridiques que le Togo a ratifiés:
* Déclaration Universelle des Droits de l’Homme (DUDH):
– Article 5: Interdiction de la torture
– Article 9: Interdiction de la détention arbitraire
– Article 10: Droit à un procès équitable
* Pacte International relatif aux Droits Civils et Politiques (PIDCP)
* Convention contre la Torture (ONU)
* Charte Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples (CADHP)
* Cour de Justice de la CEDEAO, Comité contre la torture (ONU)
Conséquences humaines désastreuses
* Santé détruite: fractures, maladies aggravées, dépression.
* Familles brisées: enfants sans repères, perte de revenus, stigmatisation.
* Avenir anéanti: exclusion professionnelle et sociale.
Appel à une mobilisation immédiate
Nous lançons un appel solennel à:
* l’ONU, à la CEDEAO, à l’Union Africaine, à l’Union Européenne, et aux ONG de défense des droits humains:
– Envoyez d’urgence des missions d’observation dans les prisons togolaises.
– Exigez des comptes aux autorités.
* Au peuple togolais:
– Restez debout. Refusez la peur. Soutenez vos frères injustement emprisonnés.
* Aux médias internationaux et aux gouvernements démocratiques:
– Ne détournez pas le regard. Chaque silence est complice. Chaque jour compte.
Ce que nous attendons dans les 72 heures:
1 – La libération sans conditions de tous les détenus politiques.
2 – L’ouverture d’enquêtes impartiales sur les actes de torture.
3 – Une prise de position publique des autorités compétentes.
4 – L’accès immédiat à des soins médicaux pour les détenus.
Conclusion
Je sacrifie mon corps pour alerter le monde sur l’injustice que nous vivons. Ce combat n’est pas seulement le mien, il est celui de tous ceux qui refusent l’arbitraire. Je vous appelle à ne pas détourner le regard.
Je vous appelle à l’action. Maintenant.
Abdoul Aziz Goma
Prison civile de Lomé au Togo
Le 20 août 2025
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