Africa-Press – Togo. Réunis le mardi 5 août 2025 à Lomé, les syndicats du secteur de la santé, emmenés par le SYNPHOT, ont tenu deux rencontres stratégiques pour faire le point sur les blocages persistants et relancer la dynamique des réformes sanitaires. À l’ordre du jour: recrutement, ordres professionnels, convention collective et mobilisation syndicale.
C’est à la Maison de la Santé à Lomé que les principales organisations syndicales et corporatistes du secteur sanitaire togolais ont convergé ce mardi, dans un contexte de réformes inachevées et de doléances récurrentes. À l’initiative du SYNPHOT (Syndicat national des praticiens hospitaliers du Togo), deux réunions cruciales ont permis de dresser un état des lieux sans détour et de poser les jalons d’un nouveau souffle pour la santé publique au Togo.
Parmi les préoccupations soulevées figure en bonne place le retard dans la publication des résultats du dernier concours de recrutement des agents de santé. À cela s’ajoute l’absorption attendue des contractuels des budgets autonomes, la nécessité d’opérationnaliser la Convention collective sectorielle, et la mise en place des ordres paramédicaux, encore inexistants.
« Il y a une série de problèmes qui nous ont poussés à ces rencontres », a expliqué le Dr Gilbert Tsolenyanu, secrétaire général du SYNPHOT. Pour lui, la situation actuelle exige une réponse collective et structurée, fondée sur la cohésion entre les différentes corporations.
L’absence d’ordres professionnels pour les métiers paramédicaux constitue l’un des principaux freins à la professionnalisation du secteur. « C’est une réforme indispensable pour clarifier les rôles, les responsabilités et renforcer l’éthique », a souligné le Dr Tsolenyanu.
Autre point de crispation: la non-application de certains arrêtés ministériels, notamment celui sur le code vestimentaire dans les structures de santé, mesure jugée essentielle pour lutter contre les usurpations d’identité dans les hôpitaux.
Les syndicats entendent désormais jouer un rôle plus central dans les décisions affectant le secteur. « Nous avons décidé de reprendre le pouvoir d’action syndical », a lancé le Dr Tsolenyanu. Concrètement, ils exigent que tout recrutement d’agent de santé passe par les structures ordinales et associatives compétentes, et que chaque professionnel soit affilié à une organisation représentative.
Le message est clair: les syndicats veulent devenir des acteurs incontournables de la gouvernance sanitaire.
Malgré des efforts consentis par l’État — plus de 6000 agents recrutés en cinq ans, revalorisation des primes de garde, régularisation de certains avancements — les représentants syndicaux estiment que la réforme reste partielle et incomplète. Pour Dr Sébastien Plakoo, présent à la rencontre, les priorités sont connues: de meilleures conditions de travail et de vie, et une meilleure coordination entre les professions.
Ces rencontres syndicales marquent une volonté de refondation globale du secteur, tant sur le plan administratif que social et déontologique. « La modernisation est en marche », a insisté Dr Tsolenyanu. « Et c’est ensemble que nous allons garantir la réussite de la Couverture Santé Universelle. »
Avec ces prises de position fermes et la recherche d’une unité d’action, le secteur de la santé au Togo pourrait amorcer un virage décisif, porté par une mobilisation syndicale renforcée.
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