
Africa-Press – Cameroun. Aucune date n’est avancée. Mais à en croire les responsables du Port autonome de Douala (PAD), le déguerpissement des populations illégalement installées depuis des décennies sur son domaine public d’Essengue, vaste de 1000 hectares environ, est imminent. L’opération de marquage des édifices et de recensement des populations a débuté le 4 juin dernier.
En prélude à ce déguerpissement, « le Comité inter-administration chargé des opérations de libération des emprises du domaine public portuaire illégalement occupées par les populations invite les représentants des collectifs à confirmer dans de brefs délais le fichier des populations identifiées sur les voies de contournement et de desserte à construire », précise un communiqué publié le 9 juillet 2021.
En guise d’accompagnement social, le PAD va offrir à ces déguerpis l’équivalent de 8 mois de loyer. Une consolation pour ces derniers qui ont tout à perdre dans cette opération de démolition, à cause de leur installation illégale. Cet accompagnement social intervient à la suite du séjour d’une mission interministérielle à Douala du 8 au 12 février 2021, à la demande du Premier ministre, afin d’examiner les contestations nées de la délimitation du domaine foncier du port de Douala-Bonabéri.
La délégation interministérielle a constaté qu’en dépit du décret du 3 juillet 1975 portant classement au domaine public portuaire de Douala-Bonabéri, les limites et la superficie du PAD ont continué à faire l’objet de contestations, en particulier de la part des chefs traditionnels du canton Bell et des populations d’Essengue.
Afin de lever toute ambiguïté, la mission a procédé, en présence de tous les acteurs concernés, à la reconstitution numérique par système géodésique des limites du domaine portuaire, sur la base des coordonnées cadastrales. À l’issue de cette reconstitution, il est apparu que la localité d’Essengue se situe effectivement dans le domaine public portuaire.
La mission interministérielle a recommandé de réaffirmer les droits du PAD sur l’ensemble de son domaine public. Après avoir constaté que les différentes contestations sont juridiquement infondées, la mission a aussi recommandé d’autoriser le port à poursuivre le projet de sécurisation physique du domaine portuaire, afin de mettre un terme aux empiètements observés sur le terrain. Le port entend construire dans les brefs délais deux voies de contournement et des aires de stationnement pour désengorger son enceinte.