Africa-Press – Cameroun. La polémique enfle autour de l’envoi présumé de 50 agents de la Direction Générale de la Recherche Extérieure (DGRE) en France pour cibler des opposants au régime de Yaoundé. Ce lundi 17 novembre 2025, l’ancien commissaire des renseignements généraux, Albert Léopold Ebene, lui-même visé par ces menaces, a rompu le silence pour corroborer ces rumeurs d’assassinat. Ses déclarations apportent un crédit troublant à une affaire qui secoue la diaspora camerounaise depuis plusieurs jours.
L’ex-commissaire ne s’est pas embarrassé de précautions oratoires. « Vous envoyez 50 personnes en France faire quoi », s’est-il interrogé, avant d’être plus direct sur les intentions supposées des services secrets camerounais: « Pour faire assassiner un Ebene en France. Il faut que les services secrets français aient donné leur accord ». Cette prise de parole intervient après la révélation par le journaliste Morgan Palmer d’une « Alerte Diaspora » affirmant que le clan Biya aurait décidé de « faire assassiner toute une liste de personnalités médiatiques camerounaises de la diaspora ». Parmi les cibles citées figurent, outre Albert Léopold Ebene, le professeur de médecine Aimé Bonny, la romancière Calixthe Beyala, la journaliste Marie-Roger Biloa, ainsi que des représentants du FSNC et un certain « Mr. Moda ». Selon Morgan Palmer, « 50 éléments de la DGRE sont déjà partis du Cameroun vers vos destinations respectives. Un autre escadron de la mort en préparation va les rejoindre dans quelques jours ».
Ces accusations graves divisent les observateurs. L’universitaire Mathias Eric Owona Nguini a estimé que les personnes listées par Morgan Palmer « ne représentent rien », tandis que Le Courrier du Cameroun, qui avait initialement relayé l’information, précisait n’avoir « pas pu corroborer ces informations ». Toutefois, ces allégations surviennent dans un climat de tensions post-électorales, où l’opposition dénonce des « arrestations massives » et une « répression intolérable » au Cameroun. Par ailleurs, Albert Léopold Ebene s’est également prononcé sur l’arrivée annoncée du Pape Léon XIV au Cameroun, estimant que le pouvoir chercherait à ce que le souverain pontife « vienne calmer les esprits » dans ce contexte explosif. Entre confirmations partielles et démentis, cette affaire soulève des questions préoccupantes sur les méthodes employées par le régime de Yaoundé pour museler ses opposants, même au-delà de ses frontières.
Pour plus d’informations et d’analyses sur la Cameroun, suivez Africa-Press





