Biya Menace Avec Discipline et Ordre

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Biya Menace Avec Discipline et Ordre
Biya Menace Avec Discipline et Ordre

Africa-Press – Cameroun. Le président sortant a publié un message sur Facebook quelques heures avant la validation de sa candidature par ELECAM. Une sortie qui intervient dans un climat de militarisation sans précédent de la capitale pour une simple publication de liste électorale.

« Un grand pays se construit avec des citoyens engagés, épris d’ordre, de discipline, et respectueux des lois. » C’est par ces mots que Paul Biya s’est exprimé ce samedi matin sur sa page Facebook officielle, quelques heures après la publication par ELECAM de la liste des candidats retenus pour la présidentielle d’octobre, où il figure en première position.

Cette déclaration, accompagnée des hashtags #Biya2025, #PaulBiya et #Cameroun, résonne particulièrement dans le contexte tendu de cette journée électorale. L’insistance du président sortant sur les notions « d’ordre », de « discipline » et de « respect des lois » semble adresser un message implicite à ses opposants et à l’opinion publique.

Le timing de cette publication n’est pas anodin. Elle intervient au moment précis où l’exclusion de Maurice Kamto de la course présidentielle fait déjà réagir sur les réseaux sociaux et dans les milieux politiques, soulevant des questions sur l’équité du processus électoral.

Ce qui frappe davantage les observateurs de la scène politique camerounaise, c’est le dispositif sécuritaire exceptionnel déployé ce samedi dans la capitale. Pour la première fois depuis 1990, le régime de Paul Biya a procédé à une véritable militarisation de Yaoundé pour une simple publication de liste de candidats.

Des véhicules blindés, des forces anti-émeutes et un déploiement massif des forces de l’ordre ont été observés dans plusieurs quartiers stratégiques de la capitale, notamment autour du siège d’ELECAM et dans les zones sensibles.

Cette militarisation sans précédent pour un acte administratif aussi routinier qu’une publication de liste électorale trahit les inquiétudes profondes du pouvoir en place. Selon plusieurs analystes politiques, ce déploiement sécuritaire révèle que « le régime sait déjà qu’il peut tomber à tout moment ».

Un tel dispositif pour une cérémonie qui, en temps normal, ne nécessite qu’une sécurité de routine, suggère que les autorités anticipent des réactions populaires importantes ou redoutent une déstabilisation de l’ordre public.

Le contraste est saisissant entre le message lisse de Paul Biya sur Facebook, appelant au respect des lois et à la discipline, et cette démonstration de force militaire dans les rues de Yaoundé. Cette contradiction illustre parfaitement les tensions qui traversent le Cameroun à quelques mois d’une élection déjà controversée.

Alors que le président sortant affiche une sérénité de façade sur les réseaux sociaux, le terrain révèle une tout autre réalité: celle d’un pouvoir inquiet, qui ne prend plus aucun risque et militarise préventivement la capitale face à toute éventualité.

Cette militarisation pour une simple formalité électorale constitue un précédent inquiétant pour la suite du processus. Si le régime déploie de tels moyens pour une publication de liste, qu’en sera-t-il le jour du scrutin ou lors de l’annonce des résultats?

Cette approche sécuritaire maximale témoigne d’une crispation du pouvoir et d’une méfiance croissante envers sa propre population. Elle pose également des questions sur la capacité du régime à organiser un scrutin apaisé et démocratique.

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