Africa-Press – Cameroun. Sans changements profonds et sérieux, 2025 s’annonce très compliquée pour les Camerounais. Les perspectives économiques du Cameroun semblent bonnes, selon le FMI et la Banque Mondiale. Mais il y a un problème, le Cameroun n’attire plus ses plus grands partenaires financiers: la Chine.
La Chine et ses entreprises ont augmenté leurs investissements en Afrique de près de 400% cette année, selon un rapport de l’université australienne Griffith.
Lancées il y a plus de 10 ans, le continent africain est en 2025 le premier bénéficiaire des nouvelles routes de la soie.
Le Nigeria est devenu le principal bénéficiaire des investissements, avec 21 milliards de dollars.
Mais au Cameroun, à Madagascar, au Zimbabwe ou encore en Afrique du Sud, la Chine n’a pas injecté un seul centime dans de nouveaux projets d’infrastructure cette année, contrairement à 2024.
La Chine détient, à elle seule, 64,8% de la dette bilatérale du Cameroun évaluée à environ 2 968 milliards de FCFA, avec des créances s’élevant à 1 923,4 milliards de FCFA. Selon la note conjoncture rendue publique le 31 octobre 2024 par la Caisse autonome d’amortissement (CAA), ce montant équivaut à 22,4 % de l’encours total de la dette extérieure du pays, qui s’élève à 8 596 milliards de FCFA. La France, autre principal créancier bilatéral, suit avec un encours de 768,3 milliards de FCFA, soit 25,9 % de la dette bilatérale et 8,9 % de la dette extérieure totale.
Le Cameroun a considérablement emprunté auprès de la Chine pour financer divers projets. Cette situation a pris de l’ampleur au début des années 2010, avec le lancement de grands projets dits structurants. La Chine a financé la construction des barrages hydroélectriques, de ponts, de routes ou encore du port en eau profonde de Kribi, notamment à travers la Banque d’exportation et d’importation de Chine (Eximbank China), la banque publique chinoise spécialisée dans le commerce extérieur. La Chine se renforce par ailleurs dans le secteur minier au Cameroun, où elle est présente depuis quelques années à travers Sinosteel, le tout premier opérateur minier à décrocher un permis d’exploitation du minerai de fer dans le pays.
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