Africa-Press – Cameroun. Trois mois après sa mise à l’écart controversée de la direction générale de BNews1, Ernest Obama fait sa première sortie officielle publique. L’ancien patron de la chaîne de télévision et probable candidat à la présidence de la Fecafoot a été reçu ce mardi à Yaoundé par Son Excellence Volkan Öskiper, Ambassadeur de Turquie au Cameroun. Une rencontre diplomatique qui marque symboliquement le retour sur la scène publique de celui qui ambitionne de succéder à Samuel Eto’o à la tête du football camerounais.
Depuis sa sortie fracassante de BNews1 en juillet dernier, Ernest Obama avait fait profil bas, se contentant de rares déclarations et d’interventions mesurées sur les réseaux sociaux. Cette rencontre avec le diplomate turc constitue donc sa première apparition officielle d’envergure, soigneusement orchestrée et médiatisée.
« Dans une atmosphère conviviale, nous avons échangé sur des sujets d’intérêt commun », a déclaré Ernest Obama sur ses réseaux sociaux, accompagnant son message d’une phrase philosophique caractéristique de son style: « Le temps demeure le véritable tribunal de l’histoire. »
Cette formule, loin d’être anodine, semble faire écho aux turbulences qu’il a traversées depuis son éviction de BNews1, remplacé par Joly Koum dans un contexte de tensions autour de ses ambitions politico-sportives.
Le choix de l’Ambassade de Turquie pour cette première sortie n’est pas fortuit. Ankara entretient des relations croissantes avec le Cameroun, notamment dans les domaines économique et sportif. La Turquie, pays émergent sur la scène footballistique internationale, pourrait représenter un partenariat stratégique intéressant pour une future direction de la Fecafoot.
Son Excellence Volkan Öskiper, diplomate expérimenté, a reçu Ernest Obama dans le cadre de ces échanges bilatéraux réguliers que mène l’Ambassade avec les personnalités camerounaises influentes. Les sujets abordés n’ont pas été détaillés, mais cette rencontre s’inscrit dans la dynamique de coopération turco-camerounaise.
Cette apparition publique intervient à un moment charnière pour Ernest Obama. Écarté de BNews1 dans des circonstances troubles – officiellement pour « restructuration », officieusement en raison de tensions avec le propriétaire Lucas Owona et de ses ambitions présidentielles à la Fecafoot – l’ancien journaliste doit désormais « se trouver un nouveau point de chute » avant les élections fédérales prévues en décembre.
Sa trajectoire récente illustre les difficultés rencontrées par quiconque ose défier l’establishment du football camerounais. Ancien porte-parole du président de la Fecafoot, homme de médias influent, Ernest Obama s’était progressivement émancipé de l’ombre de Samuel Eto’o pour construire sa propre légitimité politique et sportive.
La phrase conclusive de son message – « Le temps demeure le véritable tribunal de l’histoire » – résonne comme un message subliminal à ses détracteurs. Elle suggère une vision à long terme, celle d’un homme qui compte bien que l’avenir lui donne raison, malgré les obstacles actuels.
Cette stratégie de communication, mêlant diplomatie internationale et positionnement politique intérieur, témoigne d’une approche sophistiquée de son retour sur la scène publique. Ernest Obama semble vouloir démontrer qu’il dispose encore d’un carnet d’adresses international et d’une crédibilité diplomatique, atouts précieux dans la perspective d’une candidature à la présidence de la Fecafoot.
Bien qu’aucune déclaration de candidature n’ait encore été officialisée, cette sortie diplomatique s’apparente aux premiers pas d’une campagne officieuse. En choisissant le cadre prestigieux d’une ambassade et en communiquant de manière mesurée mais visible, Ernest Obama envoie un signal à la fois à ses soutiens et à ses adversaires: il n’a pas renoncé à ses ambitions.
Les prochaines semaines seront déterminantes pour mesurer l’impact de cette stratégie de retour progressif sur la scène publique, dans un contexte où l’élection à la Fecafoot s’annonce déjà comme un enjeu majeur de la fin d’année 2025.
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