Repli identitaire: des députés du Sud dans la stigmatisation

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Repli identitaire: des députés du Sud dans la stigmatisation
Repli identitaire: des députés du Sud dans la stigmatisation

Africa-PressCameroun. Ressortissants de la région du Sud, une dizaine de députés de l’Assemblée nationale avait condamné il y a deux ans les manifestations organisées contre le président Paul Biya à Genève par un groupuscule qualifié de “désœuvrés et de voyous à la solde d’un parti politique” jugé “irresponsable” et ayant “un projet tribal de prise de pouvoir par des méthodes non démocratiques”.

Proférant des menaces sérieuses en écrivant que «nul n’a le monopole de la violence tant sur la place internationale qu’à l’intérieur des frontières nationales», un groupe de dix députés tous ressortissants de la région du Sud avaient rendu public début juillet 20219 un texte qui donne encore des frissons à ceux qui croient en la liberté d’expression et la liberté d’opinion.

Évoquant les manifestations récurrentes de la diaspora camerounaise contre le président Paul Biya lors de ses déplacements à Genève, ces députés dénoncent des « agissements moyenâgeux (qui) sont de groupuscules disséminés à travers une certaine diaspora (…)».

Ces députés ressortissants du Sud du pays ont condamné cette diaspora camerounaise en parlant «de comportements barbares et surannés faits de menaces ouvertes, d’invectives et des insultes infamantes en direction du président de la République, de sa digne «épouse et de leur famille».

Sans tenir compte de la liberté de manifester qui existe dans une société démocratique, ces députés indexent la «Brigade anti-sardinards» (Bas) qu’ils qualifient de «conglomérat désœuvrés et de voyous à la solde d’un parti politique irresponsable et indigne puisque se . réclamant ouvertement de son leader», d’après ces députés.

Lesquels cachent mal leur haine vis-à-vis de celui qui, selon eux, réclame en vain, avec ses partisans, une «pseudo élection volée » et « une alternance dont ils détiennent et connaissent seuls les contours et les successeurs».

S’offusquant de ce que «ces groupuscules viennent de pousser l’outrecuidance le 29 juin 2019 en mettant à exécution un dessein dont les contours ont été dessinés et révélés dans les réseaux sociaux leur tribune par excellence en se retrouvant à Genève pour soit disant déloger et capturer le Chef de l’État qui y séjourne depuis peu », ces députés ont exhorté «les ressortissants de la région dont se réclament les principaux agitateurs à se désolidariser davantage de ceux-ci comme ils ont commencé à le faire pour que la haine ne se diffuse à travers tout le pays et ne le gangrène».

Cohésion sociale et unité nationale en danger

Ces députés fustigent ainsi de manière à peine voilée une communauté appartenant à une région à laquelle, selon eux, les membres de la Brigade Anti-sardinards «se réclament». Ce qui est à la fois faux et dangereux. Pire, ces députés font des* ‘ accusations graves en soulignant, sans aucune preuve* le dévoilement d’un projet tribal de prise de pouvoir par des méthodes non démocratiques».

La sortie de ces députés ressortissants de la région du Sud et par ailleurs militants du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc, le parti au pouvoir), continue de nourrir une réelle polémique au sein des institutions, y compris à l’Assemblée nationale et dans l’opinion publique nationale et internationale.

Les membres de la Brigade Anti-sardinards proviennent de toutes les régions du Cameroun. Sans exception. La déclaration signée par ces députés de l’Assemblée nationale ressortissant de la région du Sud à l’exception d’un seul qui est malade et dont les prises de positions sur la bonne gouvernance et la transparence sont connues donne des frayeurs sur le vivre-ensemble.

Un célèbre député du Social democratic front (Sdf) Jean -Michel Nintcheu a réagi pour dénoncer cette déclaration au contenu dangereux pour la cohésion sociale et l’unité nationale.

Car, les membres de l’Assemblée nationale sont surtout des députés de la nation après leurs élections dans leurs circonscriptions respectives. Ils ne sont pas des députés des ethnies ou des tribus.

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