Africa-Press – Cameroun. Dans une lettre ouverte rendue publique ce matin, l’intellectuel engagé exhorte l’ancien mbombog à se désister, l’accusant d’être « l’otage d’un gang » dans cette controverse qui secoue l’opposition camerounaise.
L’affaire MANIDEM prend une nouvelle tournure avec la publication d’un message percutant d’Aristide Mono, intellectuel engagé et militant du changement, adressé directement à Dieudonné Yebga. Dans cette lettre ouverte diffusée ce matin, Mono interpelle avec véhémence l’ancien mbombog et figure influente du paysage sociopolitique camerounais, l’exhortant à se retirer de cette controverse qui agite l’opposition.
« Il faut rapidement sortir de cette histoire ! Il faut rapidement te désister, mon père ! », lance Aristide Mono dans son message. L’intellectuel va plus loin en proposant une protection à Yebga: « Nous allons assurer ta sécurité face à ceux qui te tiennent en otage dans cet hôtel de Yaoundé. Désiste-toi devant le conseil constitutionnel ! »
Cette intervention publique intervient dans un contexte tendu où la candidature de Maurice Kamto fait l’objet de contestations, impliquant directement Dieudonné Yebga dans une procédure qui divise l’opposition camerounaise.
Dans sa lettre, Aristide Mono n’hésite pas à pointer du doigt ce qu’il considère comme une manipulation: « Je suis convaincu que tu es aujourd’hui l’otage d’un gang qui t’a mis sur écoute et pourrait te faire subir des conséquences difficiles si tu revenais sur ta décision de nuire au peuple du changement qui croit en Maurice Kamto. »
L’intellectuel évoque également l’implication d’un « journaliste syndicaliste » et d’un « homme politique de Douala » qu’il accuse d’avoir « engagé [Yebga] dans cette affaire mafieuse », précisant: « Ils auront leurs millions et nominations, mais toi, tu n’auras rien ! »
Aristide Mono tente une approche empathique envers Yebga, qu’il présente comme une victime des circonstances: « Mon père Yebga, je continue de penser qu’au fond de toi, tu n’es pas un traître. Tu as juste cru régler des comptes à Anicet EKANE que tu soupçonnais d’avoir pris pour lui seul des millions pour l’investiture de Maurice Kamto. »
Il poursuit en décrivant l’état psychologique supposé de l’ancien mbombog: « Je sais qu’en ce moment précis, tu te sens utilisé. Tu as des regrets, des remords et des craintes pour ta famille et toi-même. Tu es entre le marteau du peuple enragé qui t’en veut amèrement et l’enclume d’un gang violent qui t’a embarqué dans l’affaire. »
La lettre d’Aristide Mono oscille entre l’appel à la raison et l’ultimatum. D’un côté, il propose une « protection bénévole » des « en-bas d’en-bas » si Yebga accepte de se désister. De l’autre, il laisse entrevoir une confrontation directe: « J’espère te le dire en face, au conseil constitutionnel, au cas où tu ne te désistes pas avant. »
L’intellectuel conclut son message par un appel aux valeurs: « L’humanisme et la dignité humaine sont largement au-dessus des millions, en plus des millions promis par des malhonnêtes très rusés. »
Cette intervention publique illustre la complexité de l’affaire MANIDEM, qui dépasse le simple cadre juridique pour révéler les tensions internes au sein de l’opposition camerounaise. Entre accusations de manipulation, soupçons de corruption et appels à la réconciliation, cette controverse met en lumière les défis de l’unité oppositionnelle à l’approche de l’élection présidentielle d’octobre 2025.
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