Africa-Press – Cameroun. On se rappelle très bien les conditions dans lesquelles le journaliste camerounais Arsène Mbani Salomon Zogo dit Martinez a été assassiné à Yaoundé. La confrontation des suspects a donné des révélations qui font froid au dos. L’homme avait d’abord disparu. Il ne donnait plus aucune nouvelle, ni à sa famille nucléaire ni à celle professionnelle. Ensuite, les rumeurs sur sa mort ont commencé par circuler, jusqu’à ce qu’on trouve son corps sans vie et en état de putréfaction à Ebogo, un quartier de la capitale.
La même chose semble se produire, toujours dans le cadre d’une dénonciation politique, comme ce fut le cas de Martinez. Ce dernier avait en sa possession des documents qui montrent que des personnalités du pouvoir en place pillent de l’argent de l’État dans une totale impunité. Dans des sorties publiques, il pointait du doigt le régime et citait beaucoup de noms comme l’homme d’affaires milliardaire Jean-Pierre Amougou Belinga, les ministres Louis Paul Motaze et Laurent Esso, le secrétaire général de la présidence de la République Ferdinand Ngoh Ngoh, etc.
Loin des terres camerounaises, une situation identique est visible. En Côte d’Ivoire, pays ayant de multiples ressemblances avec le 237, un cyber activiste proche de l’opposition et tout particulièrement du couple Gbagbo a disparu. Zigui Ibrahim n’a plus donné aucun signe de vie depuis plusieurs jours.
Au Cameroun, la nouvelle de son silence inquiétant inquiète plus d’une personne et fait rappeler le cas Martinez Zogo. De sources proches de sa famille, Ibrahim aurait été enlevé à son domicile par des personnes non identifiées et armées jusqu’aux dents pour une destination inconnue, depuis le 1er septembre 2025.
L’activiste camerounais Zang informe par exemple que les proches de Zigui Ibrahim ont fait le tour des services de sécurité jusqu’aux serveuses de haute sécurité, mais sans succès. Officiellement, il est nulle part. « Après des dénonciations massives des leaders politiques proches de l’opposition et des organisations des droits de l’homme sur le silence de l’État des jours durant, le procureur de la République a fait une sortie officielle pour indiquer que l’État n’est en rien responsable de sa disparition », fait savoir la source.
Actuellement et ce depuis le 1er septembre, personne ne sait où se trouve l’activiste, ni s’il est vivant ou non. Zigui critiquait vertement le pouvoir, notamment la énième candidature d’Alassane Ouattara à l’élection présidentielle. Quelques jours avant son kidnapping, il avait même appelé les Ivoiriens à manifester devant le Conseil constitutionnel le jour de la proclamation des résultats, se rappelle Zang.
Loin de vouloir être un oiseau de mauvaise augure, l’affaire Zigui se retrouve étrangement très similaire à celle de Martinez Zogo. Le monde espère qu’elles n’aient pas le même dénouement.
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