Africa-Press – Cameroun. C’est l’histoire d’une énorme avancée scientifique et de la vie d’un homme que rien ne semblait prédestiner à cette réussite. Mère tunisienne, père polonais, chef de chantier, fratrie nombreuse: Franck Zal, ovni dans une famille où il sera le premier à obtenir le bac, est docteur en biologie marine, découvreur des propriétés extraordinaires de l’hémoglobine des vers marins. Arenicola marina, ou buzuk pour les Bretons, est un champion de l’apnée.
De cette espèce abondante sur l’estran de la station biologique CNRS de Roscoff (Finistère) au sein de laquelle il travaillait, le scientifique a tiré une molécule désignée par le code M101. Cette hémoglobine marine qui fixe 40 fois plus d’oxygène que l’hémoglobine humaine, s’est avérée être un formidable transporteur d’oxygène universel.
M101 a été employée avec succès
Depuis sa mise au point en 2007, lorsque le chercheur quitte le CNRS pour créer sa start-up, Hemarina, jusqu’à l’autorisation de mise sur le marché en 2022, M101 a été employée avec succès, notamment pour oxygéner plus durablement les greffons avant les transplantations, ou pour favoriser la cicatrisation en cas de grandes brûlures.
Ce récit de vie articulé autour de chapitres de vulgarisation scientifique révèle aussi le parcours d’un chercheur objet de jalousies et d’espionnage, reconnaissant à l’égard de l’institution et de ses mentors, mais critiquant un système fondé sur la séparation entre recherche fondamentale et appliquée, dominé par la politique, et par un principe de précaution qui freine l’innovation. Des points de vue que Franck Zal assume en affirmant son désir d’être utile à la société.
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