Accord De Paix De Ndjamena Controversé Par Le G-16

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Accord De Paix De Ndjamena Controversé Par Le G-16
Accord De Paix De Ndjamena Controversé Par Le G-16

Africa-Press – CentrAfricaine.

Le Groupe d’Action des Organisations de la Société Civile pour la Défense de la Constitution du 30 mars 2016 (G-16) rejette l’accord de paix signé le 19 avril 2025 à N’Djamena entre le gouvernement centrafricain et les mouvements rebelles UPC et 3R. Dans un communiqué daté du 15 juillet, signé par Ludovic Ledos et Blague Karl, respectivement coordinateur international et national, l’organisation dénonce le manque de transparence qui entoure cet accord de paix.

Le G-16 rappelle que la population centrafricaine a découvert l’existence de cet accord de paix par les réseaux sociaux, sans aucune communication officielle préalable des autorités. Cette situation alimente les interrogations sur les conditions de négociation et le contenu réel des engagements pris par les parties.

L’organisation exprime ses doutes sur la sincérité des groupes armés, évoquant les violations répétées de l’Accord politique pour la paix et la réconciliation en République centrafricaine (APPR-RCA) signé à Khartoum en février 2019. Ces mêmes formations rebelles ont depuis lors multiplié les exactions contre les populations civiles, causant des centaines de morts et commettant de graves violations des droits humains.

Le 10 juillet 2025, une délégation tchadienne comprenant Ali Darassa, chef de l’UPC, et Oumar Abdelkader alias Bobo Sende, dirigeant des 3R, s’est rendue à Bangui pour finaliser l’accord de paix. Selon Gassim Cherif Mahamat, ministre porte-parole du gouvernement tchadien, le gouvernement centrafricain s’engage à protéger les rebelles et à les intégrer dans l’administration publique et les Forces Armées Centrafricaines, avec possibilité de reconnaissance de leurs grades militaires.

En échange, les groupes armés promettent de déposer les armes et de se dissoudre. Toutefois, le G-16 déplore l’absence totale de dispositions relatives à la justice dans cet accord de paix pour les crimes présumés commis par ces formations, notamment les crimes contre l’humanité, les violences sexuelles et les massacres de civils.

L’organisation s’inquiète également de l’absence de mesures concernant le rapatriement des combattants étrangers présents dans les rangs rebelles, malgré l’existence du programme de désarmement, démobilisation, réintégration et rapatriement (DDR-R). Cette lacune dans l’accord de paix pose des questions sur la durabilité des engagements pris.

Le G-16 pose des questions directes: que devient la justice pour les victimes? Comment les familles endeuillées peuvent-elles obtenir réparation? L’organisation exige la publication intégrale du contenu de l’accord de paix et demande une rencontre entre les autorités et les familles des victimes.

Le mouvement citoyen s’oppose fermement à l’intégration de rebelles, particulièrement étrangers, dans les forces armées nationales. Il considère que l’armée centrafricaine doit demeurer un corps d’élite patriotique, composé uniquement de citoyens centrafricains loyaux.

L’implication du Tchad dans ce processus de négociation de l’accord de paix fait également l’objet de critiques. Le G-16 y voit une forme d’ingérence dans les affaires intérieures centrafricaines et une potentielle agression indirecte contre la souveraineté du pays.

Dans sa conclusion, l’organisation appelle la population à la vigilance et annonce des actions futures, incluant une demande de démission du président Faustin-Archange Touadera, qualifié de “traître” dans ce contexte. Le communiqué se termine par un appel à la protection divine pour la République Centrafricaine face aux défis que pose cet accord de paix….

Source: Corbeau News Centrafrique

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