Africa-Press – CentrAfricaine. À Zemio, les Zandé accusent le président Touadera de laisser les mercenaires Wagner et les soldats FACA s’en prendre aux civils, provoquant une vive colère.
Dans la ville de Zemio, tout comme dans toute la préfecture du Haut-Mbomou, au sud-est de la République centrafricaine, la communauté Zandé est bouleversée par les violences attribuées aux mercenaires russes du groupe Wagner et aux éléments de Forces armées centrafricaines (FACA). Les habitants, en particulier les femmes et les familles, se sentent visés et abandonnés par le président Faustin-Archange Touadera alias Baba Kongoboro, qu’ils tiennent pour responsable de leurs souffrances.
Ainsi, au petit matin du 3 mai 2025, une mère de famille Zandé a partagé sa colère sur WhatsApp dans un message qui s’est vite répandu sur les réseaux sociaux. Elle a exprimé le désespoir de sa communauté, demandant pourquoi les Zandé sont attaqués et ce qu’ils ont fait pour mériter cela. Elle a accusé Baba Kongoboro d’envoyer les mercenaires russes du groupe Wagner et les soldats FACA, qu’elle dit proches de sa famille, pour tuer des civils. Elle a décrit la peur causée par les armes lourdes, les hélicoptères et les tirs qui détruisent les maisons et terrorisent les habitants de Zemio et d’ailleurs.
Cette mère a posé des questions directes. Elle a demandé pourquoi les assaillants n’affrontent pas les jeunes Zandé à mains nues, au lieu d’utiliser des armes puissantes pour bombarder les villages. Elle a dénoncé les morts, la destruction et la panique infligées à sa communauté, pointant du doigt le rôle du gouvernement dans ces actes. Ses mots reflètent un sentiment répandu parmi les Zandé: Touadera les a trahis en laissant des mercenaires russes agir contre eux.
Elle a aussi évoqué l’origine de Touadera, comme tout le monde le sait, est nigérienne. Touadera est du père nigérien et de mère centrafricaine. Mais cette mère de famille a dit que Touadera, né en Centrafrique, a grandi dans ce pays, a “bu pour la première fois de sa vie l’eau de Centrafrique”, mais se retourne maintenant contre son peuple pour le faire tuer. Cette accusation montre la profonde méfiance des Zandé envers le président Baba Kongoboro, qu’ils jugent déconnecté de leurs réalités et complice des violences.
La population centrafricaine reproche à Touadera son silence face aux drames du pays. Il ne s’exprime jamais sur les événements, que ce soit à Zemio, dans le Haut-Mbomou ou ailleurs en Centrafrique. La mère a dénoncé cette attitude, disant que Touadera laisse Wagner et les FACA tuer pendant qu’il “ferme sa bouche”. Ce silence renforce le sentiment d’abandon des Zandé.
En effet, depuis le 30 avril 2025, plus de 3 000 civils Zandé ont fui Zemio et les villages environnants pour chercher refuge en République démocratique du Congo. D’autres se sont rassemblés dans l’enceinte de l’église catholique de Zemio, formant un groupe de personnes déplacées en quête de sécurité. La ville est désormais presque vidée de sa population, à l’exception du quartier musulman où quelques habitants restent encore. Cette fuite massive illustre l’ampleur de la peur et du désespoir qui ont poussé les Zandé à abandonner leurs foyers.
Le conflit à Zemio mêle milices Zandé, mercenaires Wagner, FACA et la mission de paix de l’ONU (MINUSCA).
À l’approche des élections de 2025, la fureur des Zandé pose des questions sur l’avenir de Touadera. Beaucoup pensent que le scrutin sera manipulé, avec des résultats fabriqués pour le maintenir au pouvoir. Un observateur centrafricain a qualifié l’élection du décembre prochain de “nomination”, affirmant que Touadera n’a pas besoin des votes des Zandé ni d’autres Centrafricains, car il contrôle les urnes….
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