Africa-Press – CentrAfricaine. Le président du PRNC, Nourd Gregaza, agonise à l’OCRB sans soins médicaux depuis son extraction du Camp de Roux le 7 juillet dernier.
Nourd Gregaza se meurt dans les locaux de l’Office Central pour la Répression du Banditisme à Bangui. Le président du Parti du Rassemblement de la Nation Centrafricaine endure depuis des semaines des conditions de détention qui relèvent de la torture. Aucun médecin ne l’a examiné. Aucun médicament ne lui parvient. Sa famille se heurte aux refus répétés des gardiens.
L’engrenage s’est enclenché le 4 janvier dernier lors d’une fouille aux allures de mise en scène. Cédric Gbaka, conseiller du président Touadéra, débarque à la prison du Camp de Roux accompagné d’agents de la Compagnie Nationale de Sécurité et de mercenaires russes du groupe Wagner. Objectif: la cellule de Gregaza et celle d’Armel Sayo, ancien ministre. Gbaka ressort miraculeusement avec un téléphone portable et des documents qu’il présente comme un “plan de coup d’État”. Des détenus témoins affirment que Gbaka apporte lui-même ces objets. Les deux hommes clament leur innocence.
Trois jours plus tard, le général Armel Baraba, directeur de l’OCRB, procède à l’extraction des deux détenus. Armel Sayo, placé dans les geôles de l’OCRB, disparaît entre les mains des mercenaires russes après son enlèvement dans la nuit du 7 au 8 juillet dernier. Son sort demeure inconnu. Nourd Gregaza atterrit également dans les geôles de l’OCRB le 7 juillet, lieu redouté des opposants politiques.
Depuis, la santé de l’homme se dégrade à vue d’œil. Les diarrhées l’épuisent quotidiennement. Dans la nuit du 20 au 21 juillet, des céphalées violentes l’empêchent de fermer l’œil. Ces symptômes inquiètent: ils peuvent signaler des complications neurologiques graves. L’OCRB, surnommé “Guantánamo” par les détenus, ne dispose d’aucun service médical digne de ce nom. Les prisonniers dorment sur le béton nu, sans matelas ni couvertures, sauf si leur famille parvient à leur en faire parvenir.
Les proches de Gregaza multiplient les démarches pour lui apporter des médicaments de première nécessité. Peine perdue. Les autorités de l’OCRB barrent systématiquement l’accès. Cette obstruction délibérée aggrave une situation déjà précaire. Le leader politique souffrait déjà de douleurs costales avant son transfert. Les conditions de détention inhumaines ont empiré son état général.
L’incertitude plane même sur le lieu exact où agonise Nourd Gregaza ces dernières 24 heures. Se trouve-t-il toujours dans les locaux de l’OCRB ou a-t-il été discrètement transféré dans un centre de santé? Les autorités maintiennent le flou tout en admettant la gravité de son état. Cette reconnaissance implicite n’a débouché sur aucune mesure concrète pour préserver sa vie.
La détention de Nourd Gregaza s’inscrit dans une campagne plus large de répression contre les centrafricains. Depuis l’adoption de la nouvelle Constitution en juillet 2023, le pouvoir de Faustin-Archange Touadéra a durci sa posture. Cette Constitution, approuvée illégalement par référendum, consolide les prérogatives présidentielles et limite les possibilités d’alternance démocratique. Le cas de Nourd Gregaza devient emblématique des dérives autoritaires du régime….
Source: Corbeau News Centrafrique
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