Disparition D’Armel Sayo Et Responsabilité Du Cameroun

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Disparition D'Armel Sayo Et Responsabilité Du Cameroun
Disparition D'Armel Sayo Et Responsabilité Du Cameroun

Africa-Press – CentrAfricaine. L’extradition vers Bangui de l’ex-ministre Armel Sayo sans garanties de vie pose des questions sur l’engagement international du Cameroun.

En effet, tout a commencé le 17 janvier 2025, quand le colonel Armel Sayo, ex-ministre et leader du groupe armé CMSPR, a été arrêté à l’aéroport de Douala, au Cameroun. Extradé quatre mois plus tard vers Bangui, malgré les alertes sur les risques d’élimination physique qui planaient sur lui, il a été placé en détention à l’OCRB, où les autorités centrafricaines ont poursuivi leur enquête sur ses activités. On lui reproche, entre autres, d’avoir cherché à renverser le pouvoir du président Faustin-Archange Touadéra. Après plusieurs semaines à l’OCRB, il a été conduit ce mercredi 28 mai vers 15 heures à la prison centrale de camp de Roux.

Le 7 juillet 2025, le directeur de l’OCRB, le général Armel Baraba et ses éléments, l’ont sorti de sa cellule pour le ramener à l’OCRB. Dans la nuit du lundi au mardi, des éléments des forces russes l’auraient enlevé de ce lieu de détention. Depuis cette date, toute trace de lui s’est perdue. Des rumeurs insistantes font état de son exécution. Des images de mauvaise qualité circulent sur les réseaux sociaux, présentant un corps qui serait le sien.

Le gouvernement de Bangui n’a diffusé aucun communiqué officiel concernant cette affaire. Aucune autorité n’a infirmé les informations relatives à sa disparition, ce qui nourrit les suspicions d’un assassinat prémédité.

Le Cameroun, qui a organisé son extradition, connaissait pourtant parfaitement la situation sécuritaire et judiciaire à Bangui. Yaoundé était informé des activités des mercenaires russes soutenus par le pouvoir centrafricain et des conditions de détention dans les centres pénitentiaires centrafricains. Pourtant, les autorités camerounaises n’ont réclamé aucune garantie concernant la protection physique de l’ancien ministre.

En tant que signataire de la Convention des Nations Unies contre la torture, le Cameroun s’est engagé à ne pas extrader vers un pays où une personne risquerait des mauvais traitements ou une disparition forcée. En remettant Armel Sayo à un système judiciaire opaque sans exiger de protection, l’État camerounais assume une responsabilité directe dans cette affaire.

À ce jour, les autorités camerounaises n’ont formulé aucune réaction officielle face à cette disparition inquiétante. Si la nouvelle de son assassinat venait à être confirmée, la famille de l’ancien ministre Armel Sayo pourrait porter plainte contre le Cameroun devant les instances internationales….

 

Source: Corbeau News Centrafrique

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