Suspension USAID Impacte L’Emploi Des Jeunes

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Suspension USAID Impacte L'Emploi Des Jeunes
Suspension USAID Impacte L'Emploi Des Jeunes

Africa-Press – CentrAfricaine.

La décision de l’administration Trump de suspendre les financements de l’USAID dans le monde, en particulier en République centrafricaine en 2025 résonne comme un séisme dans le paysage économique du pays. Cette mesure, aux allures de sanction diplomatique, touche particulièrement une catégorie déjà vulnérable: les jeunes diplômés centrafricains qui voyaient dans les organisations non gouvernementales internationales leur principale porte d’entrée vers l’emploi.

Dans un pays où l’État peine à créer des opportunités d’emploi durables, les ONG financées par l’aide américaine représentaient bien plus qu’un simple secteur d’activité. Elles constituaient un véritable écosystème professionnel, offrant aux jeunes diplômés des universités centrafricaines une alternative crédible au chômage endémique qui caractérise leur génération.

L’enquête menée dans les rues de Bangui révèle une réalité saisissante “. Si par exemple les étudiants ont fini à l’université, c’est à travers les ONG qui vont vite les recevoir pour travailler parce que notre État est incapable de faire face à cette situation de la jeunesse. L’intégration vient souvent en vain”, témoigne un jeune Centrafricain, résumant avec une lucidité désarmante la situation de sa génération.

Cette déclaration montre un paradoxe tragique: dans un pays en reconstruction post-conflit, ce sont les organisations étrangères qui assurent l’intégration professionnelle de la jeunesse, palliant les défaillances d’un secteur public exsangue et d’un secteur privé embryonnaire.

Les emplois créés par ces ONG couvrent un large spectre: agents de terrain dans les programmes humanitaires, coordinateurs de projets de développement, chauffeurs pour les missions, assistants administratifs, traducteurs, ou encore animateurs communautaires. Ces postes, bien que souvent contractuels et temporaires, offrent aux jeunes Centrafricains non seulement un revenu vital mais aussi une première expérience professionnelle valorisante.

Les conséquences de la suspension des financements USAID se chiffrent déjà en milliers d’emplois perdus. Selon certaines estimations du Coordinateur de l’OCHA, près de 1 000 postes liés au secteur humanitaire pourraient disparaître en RCA, un chiffre qui prend des proportions dramatiques dans un pays de moins de 5 millions d’habitants où chaque emploi compte.

“Grâce à ce boulot que les peuples centrafricains s’avancent mieux dans ce qu’ils ont fait”, explique un autre jeune interrogé, soulignant que ces emplois dépassent la simple dimension économique. Ils représentent un moyen pour la jeunesse de participer activement au relèvement de leur pays, de se sentir utile dans la reconstruction nationale.

La brutalité de cette décision américaine ramène brutalement de nombreux jeunes Centrafricains à leur “situation d’avant”, comme le formule avec amertume l’un des témoins. Cette situation, c’est celle du chômage de masse, de l’oisiveté forcée, et potentiellement de la délinquance pour ceux qui n’auraient pas d’autres alternatives de survie.

“Si aujourd’hui ces ONG ne fonctionnent plus, beaucoup de jeunes seront encore retournés dans leur situation d’avant, qui est le chômage”, constate un autre citoyen. Cette régression sociale inquiète d’autant plus que la RCA reste un pays fragile, où la frustration de la jeunesse peut rapidement se transformer en instabilité sociale.

Cette crise révèle crûment la dépendance excessive de l’économie centrafricaine aux financements extérieurs. L’absence d’un tissu économique national capable d’absorber la main-d’œuvre qualifiée explique les défis structurels auxquels fait face ce pays post-conflit.

La RCA se trouve ainsi prise dans un cercle vicieux: son économie, affaiblie par des années de guerre civile, ne peut générer suffisamment d’emplois pour sa jeunesse, qui doit alors compter sur l’aide internationale. Quand cette aide se tarit brutalement, c’est tout un pan de l’économie qui s’effondre.

Au-delà des pertes d’emplois immédiates, c’est tout un modèle de développement qui se trouve remis en question. Les jeunes qui comptaient sur ces postes pour acquérir des compétences transférables, financer leurs projets personnels ou simplement construire leur avenir professionnel se retrouvent désormais dans l’incertitude la plus totale.

“Je crois que la décision qui est prise par le président américain Donald Trump aura beaucoup d’impact, du désavantage sur le territoire centrafricain”, résume avec justesse un citoyen centrafricain habitant à Bangui. Cette analyse populaire traduit un sentiment largement partagé: celui d’un abandon, d’un désengagement qui menace de compromettre des années d’efforts de reconstruction….

 

Source: Corbeau News Centrafrique

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