Africa-Press – CentrAfricaine. Un ouvrier minier de Bambari reste en détention à la brigade, tandis que ses agresseurs, six ex-rebelles de l’UPC, ont retrouvé honteusement leur liberté sur la décision du commandant de la brigade.
En effet, il y a quelques jours, six anciens combattants rebelles de l’UPC, qui se sont désarmés à Maloum, localité située à 50 kilomètres de Bambari, suite à l’accord de cessation d’hostilité signé à Ndjamena le 19 avril dernier. Ces ex-combattants, qui n’ont plus rien à faire, se sont rendus sur un site d’orpaillage près de Ndassima. Sans terrain pour travailler, ils ont été accueillis par un jeune ouvrier minier originaire de la Lobaye, qui leur a cédé une partie de sa parcelle pour leur permettre de gagner leur vie.
Au départ, chacun exploitait la zone qui lui avait été attribuée. Mais rapidement, les ex-rebelles ont franchi la limite fixée, empiétant sur la portion personnelle de leur bienfaiteur. Lorsque ce dernier a tenté de leur rappeler l’accord initial, le ton est monté. Les six hommes ont sorti un couteau pour l’agresser. Le jeune ouvrier s’est défendu vigoureusement comme un buffle blessé.
L’altercation a attiré l’attention de miliciens anti-balaka opérant sous contrôle des mercenaires russes et communément appelés « Russes noirs ». Ces derniers sont intervenus sur place, ont maîtrisé les ex-rebelles et l’ouvrier, puis ont contacté la gendarmerie de Bambari. Une équipe a été envoyée pour les conduire tous à la brigade.
C’est à ce moment que l’affaire a pris une tournure incompréhensible. À la brigade, le commandant, un lieutenant de gendarmerie, a déclaré qu’il s’agissait simplement d’une “affaire de bagarre” nécessitant le paiement d’une somme pour obtenir la libération. Le montant exigé a été fixé à 50 000 francs CFA, que l’ouvrier minier a intégralement payé, tout comme les 6 ex-combattants rebelles de l’UPC.
Mais, contre toute attente, ce ne sont pas les droits de la victime qui ont été rétablis. Le commandant de brigade a choisi de libérer immédiatement les six ex-rebelles de l’UPC, ceux-là mêmes qui avaient sorti une arme contre leur bienfaiteur, et de maintenir ce dernier en détention malgré le paiement de la somme de 50 000 francs CFA.
Jusqu’à ce jour, aucune explication claire n’a été donnée sur cette décision. Plusieurs témoins avancent l’hypothèse que les ex-rebelles auraient remis une somme plus importante au commandant de brigade, ce qui expliquerait leur remise en liberté immédiate et le maintien illégal de la victime derrière les barreaux jusqu’à ce jour. Cette manœuvre qui leur permettrait de récupérer définitivement la parcelle de terrain que jeune l’ouvrier leur avait concédée, pendant que ce dernier est toujours maintenu en prison.
Cette situation dévoile clairement un dysfonctionnement grave au sein de la brigade de gendarmerie de Bambari. L’institution, censée protéger les citoyens, apparaît ici comme l’instrument d’une injustice, transformant une victime en prisonnier et laissant ses agresseurs reprendre leurs activités, en dépit total de la loi et de l’éthique professionnelle.
Source: Corbeau News Centrafrique
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