Africa-Press – CentrAfricaine. Armel Sayo et Nourd Gregaza, extraits de prison début juillet, restent détenus à l’OCRB depuis plus d’un mois, en dehors de tout cadre légal prévu par le code de procédure pénale centrafricain.
En effet, le 4 juillet 2025, le parquet de Bangui, sur la pression du Président Faustin-Archange Touadera, signe un document autorisant l’extraction d’Armel Sayo, ancien ministre, et de son codétenu Nourd Gregaza, président du PRNC. Pourtant, leurs dossiers sont déjà entre les mains d’un juge d’instruction, et leur statut de prévenus impose une détention en établissement pénitentiaire. Malgré cela, le 7 juillet, le directeur de l’OCRB, sur instruction du conseiller à la sécurité présidentielle Cédric Gbaka et avec l’appui de mercenaires russes Wagner, se rend au Camp de Roux pour récupérer les deux prévenus.
Mais dans la nuit du 7 au 8 juillet, Armel Sayo est enlevé depuis l’OCRB par les Russes et conduit vers une destination inconnue. Pendant plus de trois semaines, aucune preuve de vie n’est fournie, malgré les déclarations rassurantes du procureur et la diffusion d’une vidéo générée par intelligence artificielle. Pendant ce temps, Nourd Gregaza reste détenu à l’OCRB.
Sous la pression diplomatique: l’ambassade de France, Président camerounais Paul Biya, CICR et autres partenaires, Armel Sayo est finalement ramené à Bangui dans la nuit du 29 au 30 juillet dernier. Ainsi, le 30 juillet, il a été présenté au juge d’instruction au tribunal de grande instance de Bangui sous forte escorte.
La violation de droit se poursuit! Après cette audience, Armel Sayo n’est pas renvoyé en prison mais replacé à l’OCRB, où il rejoint Nourd Gregaza, mais dans une autre cellule que ce dernier. Depuis, les deux hommes y sont maintenus: Gregaza depuis plus d’un mois, Armel Sayo depuis plus de deux semaines après son retour.
Pourtant, le Code de procédure pénale centrafricain est clair: la rétention dans une structure de police judiciaire est limitée à 72 heures, renouvelables une seule fois. Au-delà, et surtout après la délivrance d’un mandat de dépôt, toute détention en commissariat ou à l’OCRB devient illégale. En l’occurrence, le maintien prolongé de l’ancien ministre Armel Sayo et Nourd Gregaza relève d’une détention arbitraire, aggravée par l’usage de forces étrangères comme les mercenaires russes du groupe Wagner pour procéder à l’extraction, et par la disparition forcée temporaire de Sayo.
Malgré ces faits, le porte-parole du gouvernement, l’ex-détenu et Kitandaire Maxime Balalou continue d’affirmer que la RCA est un « pays de droit ». Pourtant, cette affaire montre clairement l’inverse: le contournement de la procédure judiciaire par le parquet, l’intervention directe de l’exécutif et la privation de liberté hors cadre légal posent la question même du respect de l’État de droit en Centrafrique.
Source: Corbeau News Centrafrique
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