Africa-Press – CentrAfricaine.
L’Association internationale du transport aérien bloque les fonds destinés aux infrastructures aéroportuaires de Bangui suite aux malversations de Guy Roger Nelo, directeur général de la SODIAC.
La Société de Développement des Infrastructures Aéroportuaires en Centrafrique (SODIAC) traverse une crise financière sans précédent. Depuis plusieurs semaines, l’entreprise publique chargée de moderniser l’aéroport international de Bangui-Mpoko ne peut plus accéder à ses ressources habituelles. L’Association internationale du transport aérien a suspendu tous les appels de fonds après avoir découvert l’utilisation détournée des revenus par le directeur général Guy Roger Nelo.
Avant sa création, le mécanisme de financement de la SODIAC repose sur une stratégie bien définie. Il est basé sur des redevances prélevées sur chaque billet d’avion acheté par un voyageur. Le montant de cette redevance est de 10 000 francs CFA prélevée sur chaque passager au départ de Bangui. Cette contribution, intégrée dans le prix du billet, est collectée par l’IATA et versée sur un compte bancaire ouvert en suisse au nom de la SODIAC. Afin de prélever les 10 000 francs CFA collectés auprès de chaque compagnie aérienne, Un système de rapprochement est fait chaque mois par L’Association internationale du transport aérien. Ce rapprochement permet de facturer chaque compagnie aérienne selon le nombre de passagers transportés dans le mois visé. La compagnie, à son tour, verse le montant sur le compte suisse ouvert au nom de la SODIAC. De là, la société, si elle a besoin d’argent pour ses activités bien précises, elle fait un appel de fonds auprès de la banque en question.
En temps normal, la direction peut solliciter ces fonds deux fois par an pour financer les travaux d’aménagement et l’acquisition d’équipements. Les montants demandés oscillent entre 500 et 600 millions de francs CFA à chaque appel de fonds, soit environ 1,2 milliards de francs CFA par années. Ces ressources doivent exclusivement servir au développement des infrastructures aéroportuaires.
Mais depuis sa nomination en 2013, Guy Roger Nelo a dévié ces fonds vers d’autres usages personnels. Il multiplie également l’l’achat de véhicules neufs qui coûte parfois 70 à 80 millions de francs CFA l’unité. Mais à la surprise de tout, ces véhicules sont ensuite reformés au bout d’un ou deux ans d’utilisation, permettant leur vente à des prix dérisoires.
Cette procédure, officiellement encadrée par l’Inspection générale d’État, consiste à retirer un véhicule du patrimoine de l’entreprise pour le céder. Dans le cas de la SODIAC, les acheteurs sont déjà bien connus, souvent des proches ou des cadres dirigeants de la SODIAC. Ils rachètent ces voitures encore en excellent état pour 80 000 ou 120 000 CFA. Ces véhicules à faible kilométrage sont revendus à des prix symboliques avant que de nouvelles commandes ne soient passées.
Ce système, bien planifié par le DG Guy Roger Nelo, lui génère des rétrocommissions discrètes. Parallèlement, le DG affirme avoir versé mensuellement environ 5 millions de francs CFA au parti au pouvoir, le MCU, présentés comme une contribution politique.
Malgré ces détournements massifs, les projets d’infrastructures stagnent et l’aéroport demeure loin des standards internationaux requis. L’IATA, face au détournement massif de fonds par le DG Guy Roger Nelo, a réagi en bloquant définitivement les appels au fonds provenant du DG, privant ainsi la SODIAC de toute ressource pour son fonctionnement quotidien.
D’ailleurs les conséquences se font déjà sentir. Les employés cumulent trois mois d’arriérés de salaires et n’ont perçu qu’un versement partiel grâce à un découvert négocié avec la Banque Populaire Maroco-Centrafricaine. L’activité de l’entreprise est paralysée et les perspectives de modernisation de l’aéroport s’éloignent.
Guy Roger Nelo maintient sa position, convaincu que ses relations politiques et ses contributions au MCU le protègent de toute sanction. Cette confiance contraste avec la situation des agents qui attendent leurs salaires et la mission première de la SODIAC qui reste inaccomplie. La gestion de l’entreprise publique apparaît désormais guidée par des intérêts privés plutôt que par les objectifs de développement des infrastructures aéroportuaires centrafricaines….
Source: Corbeau News Centrafrique
Pour plus d’informations et d’analyses sur la CentrAfricaine, suivez Africa-Press