Africa-Press – CentrAfricaine. Le 4 juillet, Cédric Gbaka, ministre conseiller du président Faustin-Archange Touadéra en matière de sécurité, a dirigé une opération de fouille dans la prison du camp de Roux.
Lors de cette opération, Cédric Gbaka était accompagné de deux mercenaires russes, du directeur de la Compagnie nationale de sécurité (CNS) et d’un groupe de policiers en tenue noire. Cette présence d’un conseiller présidentiel à l’intérieur d’une prison, menant directement une fouille, pousse les observateurs de notre système judicaire: depuis quand un membre du cabinet présidentiel est-il autorisé à s’impliquer dans les opérations pénitentiaires?
Au moment de l’opération de fouille, tous les détenus ont été expulsés de leurs cellules, tandis que Cédric Gbaka et ses hommes fouillaient les lieux. L’opération, présentée comme une fouille de routine, a rapidement montré qu’elle avait une cible précise: la cellule où se trouvaient Armelle Sayo et Nourd Gregaza. Les Russes, armés d’appareils détecteurs de signaux GSM, ont fouillé chaque recoin avant que Cédric Gbaka n’annonce avoir trouvé un téléphone et un document présenté comme un « plan d’attaque de Bangui ».
Tout a été minutieusement organisé , mais d’une manière moins intelligente. Les deux détenus ont nié toute appartenance aux objets prétendument découverts, mais Cédric Gbaka a insisté, filmant les deux détenus comme une pièce à conviction fabriquée. Selon des sources présentes, il aurait ensuite appelé directement le ministre de la Justice Arnaud Djoubaye Abazène pour exiger le transfert d’Armelle Sayo et de Nourd Gregaza vers l’OCRB dès le lundi 7 juillet.
Effectivement, le lundi 7 juillet le général de police Armel Barrabas a exécuté l’ordre ce jour-là, ouvrant la voie à l’enlèvement d’Armelle Sayo par les mercenaires russes dans la nuit du 7 au 8 juillet.
Depuis cette nuit, Armelle Sayo a disparu. Aucune preuve de vie n’a été présentée. Les images diffusées sur les réseaux sociaux le 17 juillet montre son corps décapité et gisant dans le sang. Ce qui font que renforcer les soupçons d’assassinat.
Pour de nombreux observateurs, l’affaire du 4 juillet n’était rien d’autre qu’une manœuvre montée de toutes pièces pour éliminer l’ancien ministre Armel Sayo.
Ainsi, on se demande si la présence du ministre conseiller du Président, monsieur Cédric Gbaka est-elle légale?Non! En droit, la fouille d’une prison est une prérogative de l’administration pénitentiaire, placée sous l’autorité du régisseur et du ministère de la Justice. La présence de Cédric Gbaka, accompagné de mercenaires russes, n’a aucun fondement légal. Pire, elle explique l’ingérence directe du palais de la Renaissance dans des affaires judiciaires et pénitentiaires, avec pour but de fabriquer de fausses accusations et faire tuer un détenu.
Ce n’est pas la première fois que le conseiller présidentiel Cédric Gbaka est impliqué dans de telles opérations. Plusieurs sources affirment que Cédric Gbaka agit régulièrement comme l’exécuteur des basses œuvres du régime Touadéra, instrumentant des arrestations, des transferts et des disparitions, souvent en collaboration avec les Russes. Le 4 juillet n’a fait que confirmer un schéma déjà bien connu, où les institutions légales sont contournées pour imposer la volonté du pouvoir exécutif.
Tout dans l’opération du camp de Roux démontre une volonté politique de neutraliser Armelle Sayo. Le scénario était prévisible: fouille illégale, « découverte » d’éléments compromettants, transfert accéléré, puis disparition. Ce théâtre, organisé au plus haut niveau, ne laisse aucun doute sur la responsabilité directe du Président Faustin Archange Touadera.
La question reste entière: comment un conseiller présidentiel, qui n’a aucune fonction judiciaire ou pénitentiaire, peut-il mener une fouille dans une prison nationale? Cette action n’était pas un simple abus de pouvoir: c’était un acte prémédité, organisé et assumé, visant à livrer Armelle Sayo aux mercenaires russes pour torture et élimination….
Source: Corbeau News Centrafrique
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