Martin Ziguelé Critique le Président Touadera

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Martin Ziguelé Critique le Président Touadera
Martin Ziguelé Critique le Président Touadera

Africa-Press – CentrAfricaine. Le député de l’opposition s’est exprimé lors d’une conférence de presse organisée par le Bloc Républicain pour la Défense de la Constitution (BRDC), au nom de l’opposition démocratique centrafricaine. Il a directement reproché au président de la République centrafricaine de ne pas respecter la Constitution et de refuser d’aborder les crises que traverse le pays. Ces déclarations arrivent à un moment où les tensions politiques s’intensifient, avec des demandes répétées de l’opposition de dialogue direct avec le Président.

Martin Ziguelé a commencé son discours par une comparaison frappante. Il a comparé l’attitude du président à celle d’un homme qui jure fidélité puis abandonne ses promesses une fois les responsabilités arrivées. Le député rappelle que le président a prêté serment de respecter et défendre la Constitution du 30 mars 2016 devant les Centrafricains et la communauté internationale. Pourtant, ses actions contredisent cet engagement solennel.

Martin Ziguelé a particulièrement visé le référendum controversé et les marches fictives organisées dans le pays en vue d’un prétendu soutien à un changement de la constitution en 2022. Il considère ces événements comme un “spectacle” destiné à créer l’illusion d’un soutien populaire pour des changements constitutionnels. Le député affirme que le président tente de détourner l’attention des vrais problèmes par ces manœuvres politiques.

« Il sait en son âme et conscience qu’il a juré de respecter la Constitution. Le monde entier l’a entendu », a déclaré Ziguelé lors de cette conférence de presse du BRDC. Il dénonce une approche qui va à l’encontre des engagements pris publiquement.

Le député Martin Ziguelé a vivement reproché au président son attitude face aux appels au dialogue lancés par le BRDC. Selon lui, le président évite les discussions en prétendant ne pas connaître les sujets à aborder, alors qu’il en comprend parfaitement les enjeux. « Il ne veut pas du dialogue pour une raison simple », a affirmé Martin Ziguelé, laissant entendre que le président a peur d’affronter les questions essentielles sur l’avenir du pays.

Le BRDC, insiste-t-il, ne cherche pas à attaquer le président personnellement, mais à ouvrir un débat sur des questions importantes: la réforme des institutions, la sécurité nationale, et la légitimité des processus électoraux. Martin Ziguelé a reproché au président de ne pas recevoir les représentants de l’opposition pour discuter directement de ces enjeux. Il souligne qu’un chef d’État devrait être accessible à tous les citoyens, comme le font d’autres Présidents africains, surtout des pays voisins qui rencontrent leurs opposants pour résoudre les crises de leur pays.

Ziguelé a longuement parlé de l’état des institutions républicaines, qu’il décrit comme « désinstitutionnalisées » et privées de moyens pour accomplir leurs missions. Il a particulièrement attaqué l’Autorité Nationale des Élections (ANE), dont l’incompétence a été reconnue par une institution mandatée par le Conseil de sécurité des Nations unies. « Ce n’est pas nous qui disons qu’ils sont incompétents, c’est une autorité internationale », a-t-il insisté, ajoutant que l’ANE n’a jamais organisé d’élections crédibles. Il qualifie le référendum de « téléphonique ».

Sur la sécurité, Martin Ziguelé a déploré l’état des Forces Armées Centrafricaines (FACA), donnant l’exemple de l’absence de moyens aussi basiques que des motos pour les militaires aux postes frontaliers. Il a critiqué la dépendance du pays envers des forces étrangères, notamment Wagner, et l’utilisation de ressources financières importantes pour des contrats extérieurs au lieu d’équiper les forces nationales.

« Avec 400 millions par semaine remis au groupe russes de sécurité privé, on pourrait acheter des camions, voire des aéronefs pour intervenir en temps réel », a-t-il suggéré, demandant une réorientation des priorités budgétaires pour renforcer la sécurité intérieure.

Le BRDC, par la voix de Ziguelé, se présente comme une force de proposition, réclamant des réformes profondes pour restaurer la crédibilité des institutions et garantir la souveraineté nationale. Il a rejeté les accusations d’anti-patriotisme portées contre l’opposition, expliquant que critiquer les dysfonctionnements, comme l’absence de moyens pour les militaires, vise à améliorer la situation du pays. « Ce qui fait mal, ce n’est pas qu’on en parle, c’est qu’il n’y ait pas de moto », a-t-il lancé….

Source: Corbeau News Centrafrique

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