Africa-Press – CentrAfricaine. La faiblesse de la gouvernance en République centrafricaine expose les PME nationales à une concurrence étrangère écrasante, freinant leur développement et l’essor économique du pays.
Le débat Patara de juin 2025 sur la radio Ndékè Luka, animé par Armando Yanguendji, a exposé les problèmes majeurs de la gouvernance centrafricaine dans le soutien aux petites et moyennes entreprises. Dieudonné Ngoumbango, économiste et entrepreneur, a dénoncé une corruption importante dans l’attribution des marchés publics, où des contrats sont souvent accordés à des entreprises étrangères incapables de les réaliser correctement, en échange de commissions illégales. Cette pratique témoigne d’un manque de patriotisme économique et d’une absence de moralisation de la vie publique, conditions nécessaires pour une concurrence équitable.
Dieubeni Antiga, secrétaire général du collectif des jeunes entrepreneurs centrafricains, a dénoncé l’évasion fiscale des opérateurs étrangers, qui échappent aux taxes et à la déclaration à la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS). Il a pris l’exemple du Carrefour de l’emploi, où une étrangère a été choisie pour organiser un événement destiné aux Centrafricains, malgré des compétences nationales disponibles. Cette préférence pour les acteurs étrangers décourage les entrepreneurs centrafricains et accentue leur exclusion.
Jean-Paul Ninguia, chargé de mission au ministère des PME, a admis des défaillances dans l’application des lois, comme le Code de commerce de 2016, qui autorise les étrangers à entreprendre sous réserve d’agréments, mais souffre d’un manque de diffusion et de moyens pour un suivi efficace. Le ministère, créé en 2016, manque même de véhicules pour aller rencontrer les acteurs sur le terrain, révélant une administration coupée des réalités. Les initiatives comme le fonds national de garantie ou le CAPMEA, censées soutenir les PME, restent inefficaces ou inaccessibles, selon les participants.
Les entrepreneurs ont également regretté l’absence de dialogue avec le gouvernement. Des propositions, comme un cabinet subventionné pour certifier les états financiers ou des exonérations fiscales pour les jeunes entreprises, restent sans réponse. Ce manque de collaboration, combiné à une gouvernance faible, laisse les PME centrafricaines sans les outils nécessaires pour rivaliser avec les entreprises étrangères, menaçant leur survie et l’économie nationale.
En un mot, sans une gouvernance renforcée et un soutien concret, l’État centrafricain continuera de sacrifier ses PME locales, compromettant ainsi l’avenir économique et entrepreneurial du pays….
Source: Corbeau News Centrafrique
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