Pressions et Intimidation au Département d’Anthropologie

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Pressions et Intimidation au Département d'Anthropologie
Pressions et Intimidation au Département d'Anthropologie

Africa-Press – CentrAfricaine. À l’université de Bangui, le département d’anthropologie est englué dans une désorganisation du jamais vue qui compromet le parcours académique des nombreux étudiants.

À la faculté des lettres et des sciences humaines de l’université de Bangui, comme dans d’autres départements tels que le droit ou l’économie, la désorganisation est devenue monnaie courante. Les étudiants font face à un manque de suivi, des enseignants souvent absents et une gestion administrative défaillante. Mais c’est au département d’anthropologie que la situation atteint un point critique, avec le cas emblématique d’un professeur, M. Tebero, dont l’attitude compromet sérieusement le parcours des étudiants.

Chargé de superviser leurs rapports de fin d’année, il néglige ses responsabilités, ignore les brouillons envoyés par e-mail, annule des rendez-vous et repousse les étudiants qui cherchent son aide, les laissant livrés à eux-mêmes. Quand ils essaient de le rencontrer, il fixe des rendez-vous qu’il ne respecte pas ou les renvoie sans les écouter, insistant pour tout gérer par voie électronique.

Ce manque d’accompagnement a des conséquences sérieuses. L’année dernière, deux étudiants n’ont pas pu finaliser leur rapport à cause de l’absence de suivi, ce qui les a conduits à rater leur année. Désemparés, ils se sont adressés au doyen de la faculté, Jean-Claude Azoumaye, pour demander un autre superviseur. Leur requête, bien que raisonnable, a été rejetée: le doyen a expliqué qu’un changement de professeur n’était pas possible.

Au lieu de chercher une solution pour ces deux étudiants, le doyen a aggravé les choses. Après avoir reçu les étudiants, il a contacté M. Josias Tebero pour lui rapporter leurs plaintes, en mentionnant leurs noms et leurs propos. Cette indiscrétion a entraîné une réponse inacceptable de la part du professeur Josias Tebero. Lors d’un cours, il a interpellé les deux étudiants devant leurs camarades, les obligeant à se lever pour les réprimander publiquement. Il leur a déclaré qu’ils n’obtiendraient jamais leur licence tant qu’il serait en poste. Ce comportement, qui relève de l’intimidation, est indigne d’un enseignant et va à l’encontre des principes d’une relation éducative.

Dans un cadre légal plus strict, de tels agissements pourraient être qualifiés de harcèlement moral, avec des conséquences judiciaires possibles. En République centrafricaine, bien que les règles soient moins claires dans le contexte universitaire, ces pratiques restent inacceptables et nuisent gravement aux étudiants.

Ces incidents ne sont pas des exceptions à l’université de Bangui. De nombreux étudiants décrivent des situations similaires: des enseignants qui négligent leurs responsabilités, des attitudes oppressives, et parfois des comportements inappropriés, sans qu’aucune mesure ne soit prise. Le doyen Azoumaye, censé garantir le bon fonctionnement de la faculté, semble au contraire maintenir ce système défaillant. Le rectorat, bien qu’au courant de ces problèmes, reste inactif, laissant les étudiants sans solution face à des pratiques qui les découragent.

Pour les deux étudiants ciblés par M. Josias Tebero, l’issue a été douloureuse: ils ont abandonné leurs études à Bangui. Certains sont partis en province, d’autres peut-être à l’étranger, cherchant un cadre plus favorable pour poursuivre leur formation. Leur départ montre à quel point ce système peut pousser les jeunes à renoncer.

En un mot, l’université de Bangui devrait être un lieu où les étudiants bâtissent leur avenir, pas un obstacle à leurs projets. Les responsables, du rectorat au ministère de l’Enseignement supérieur, doivent intervenir pour rétablir l’ordre.

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