Africa-Press – CentrAfricaine. En Centrafrique, un meeting de l’opposition a été empêché, ce samedi 31 mai, sur le terrain de l’Ucatex dans le VIIIe arrondissement de Bangui. Depuis un mois, les opposants réunis au sein du Bloc républicain pour la défense de la Constitution (BRDC), ont annoncé cette manifestation pour dénoncer les difficiles conditions de vie des Centrafricains et la mauvaise gouvernance des autorités. Alors que ce meeting autorisé devrait se tenir à 15h, un groupe de jeunes s’y est opposé violemment, en organisant un match de football sur le terrain.
À 13h, ce samedi 30 mai, le périmètre est déjà bloqué par les organisateurs du match de football. Empêchés d’atteindre le terrain, des manifestants rebroussent chemin. Dans les alentours, c’est la confusion: altercations, insultes et bagarres. Maître Crépin Mboli-Goumba, coordonnateur du BRDC dénonce une violence organisée: « Les bus qui acheminaient nos militants qui habitent la périphérie de Bangui ont été lapidés. Certains de nos militants arrivés autour du terrain depuis 10h ont été agressés physiquement. Nous déplorons l’hospitalisation de deux de nos militants au moment où nous parlons. C’est bien la preuve que c’est la démocratie qui est, aujourd’hui, bafouée. »
La « Fête des mères »
Pour le BRDC, c’est le mouvement Coeur uni, le parti au pouvoir qui a organisé cette violence. Accusation démentie par Christian, l’un des organisateurs du match: « Ce match n’est pas organisé par les organisations qui soutiennent le président Faustin-Archange Touadéra. Nous représentons la jeunesse du VIIIe arrondissement. On a organisé ce tournoi à l’occasion de la Fête des mères. Nous devions jouer la finale la semaine passée mais à cause des intempéries on a pas pu jouer la finale. C’est pourquoi on a organisé cette finale aujourd’hui. »
Autorisation
Selon Maître Crépin Mboli-Goumba, le BRDC avait reçu l’autorisation de tenir son meeting. Il dénonce la partialité des forces de l’ordre: « Il y avait des forces de l’ordre sur le terrain qui ont pris manifestement fait et cause pour ceux qui nous agressaient. La Minusca avait promis d’assurer la sécurité de nos militants, il n’en a rien été. Donc nous nous interrogeons. Nous sommes laissés à nous-mêmes. Malgré tout, nous sommes déterminés à nous battre pour restaurer la démocratie dans notre pays ». Le BRDC promet d’autres actions dans les prochains jours.
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