Touadéra Perd La Bataille Éducative Après Dix Ans

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Touadéra Perd La Bataille Éducative Après Dix Ans
Touadéra Perd La Bataille Éducative Après Dix Ans

Africa-Press – CentrAfricaine. Malgré des statistiques officielles sorties du chapeau de Baba Kongoboro, présentant des taux de réussite encourageants, la réalité montre un système éducatif en déliquescence où les enfants peinent à maîtriser les fondamentaux.

Baboua, l’année scolaire s’est officiellement terminée avec plus de 80 % de réussite aux examens, un pourcentage qui relève davantage de la statistique cosmétique que de la réalité pédagogique. Ces chiffres cachent une vérité bien différente: les élèves qui obtiennent leur certificat sont souvent incapables de lire correctement un texte simple ou de résoudre des opérations mathématiques élémentaires. Cette situation s’explique par un système où les maîtres-parents, sans formation pédagogique appropriée, assurent l’essentiel de l’enseignement dans nos écoles.

La situation dépasse largement les frontières de Baboua et touche l’ensemble du territoire national. Les enfants désertent massivement les salles de classe pour rejoindre les chantiers miniers pour les uns, ou les autres se concentrent sur des marchés pour vendre. Ces enfants sont attirés par la perspective de revenus immédiats. Les filles disparaissent des bancs de l’école, victimes de mariages précoces qui brisent définitivement leur avenir. À Berberati, Boda, Bouar, Bambari ou Paoua, le même scénario se répète: les jeunes abandonnent l’école pour chercher de l’or, couper du bois ou survivre dans des activités informelles.

Après dix années à la tête du pays, les promesses de réformes éducatives du président Touadéra alias Baba Kongoboro restent lettre morte. Le régime annonce régulièrement des réformes et promet de renforcer l’éducation, mais les faits témoignent d’une autre réalité. Les maîtres-parents remplacent encore les enseignants formés, les infrastructures tombent en ruine et le budget alloué à l’école reste dérisoire. Le recrutement ponctuel de quelques contractuels ne change rien au fond du problème: l’État a abandonné le terrain éducatif.

L’ampleur de cet échec montre une défaillance institutionnelle complète. Le gouvernement ne protège pas les filles contre les mariages forcés, ne combat pas l’attrait des mines sur les jeunes, ne garantit aucun avenir à la jeunesse. À chaque rentrée scolaire, ce sont les parents, les enseignants et les communautés locales qui tentent de sauver ce qui peut l’être, tandis que les autorités se contentent de discours sans substance.

Partout dans le pays, l’éducation est sacrifiée. Touadéra n’a pas seulement perdu Baboua, il a perdu toute la jeunesse centrafricaine. La bataille éducative, essentielle pour l’avenir du pays, est définitivement perdue après une décennie de gouvernance inefficace et criminelle.

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