«Nous voulons être une troisième voix», dit l’ex-Premier ministre Henri-Marie Dondra

4
«Nous voulons être une troisième voix», dit l’ex-Premier ministre Henri-Marie Dondra
«Nous voulons être une troisième voix», dit l’ex-Premier ministre Henri-Marie Dondra

Africa-Press – CentrAfricaine. En Centrafrique, Henri-Marie Dondra a récemment effectué son retour sur le devant de la scène politique. Silencieux depuis de longs mois, l’ancien Premier ministre de Faustin-Archange Touadéra, qui fut également son ministre des Finances de 2016 à 2021, vient de lancer sa propre formation politique, Unir. A-t-il ainsi l’ambition de se présenter à la présidentielle de 2025 ? Son parti présentera-t-il des candidats aux élections locales de l’an prochain ?

RFI : Henri-Marie Dondra, après 21 mois de silence, vous étés de retour dans le jeu politique avec ce parti que vous venez de lancer, Unir (Unité républicaine). Pourquoi revenir maintenant sur le devant de la scène ?

Henri-Marie Dondra : Si vous regardez bien mon parcours, vous constaterez que j’ai toujours, depuis mon jeune âge, participer à l’animation de la vie publique de mon pays. Ne faisant plus partie de mon ancienne famille politique, j’ai voulu poursuivre mon engagement politique à travers cette nouvelle formation qui, à mon avis, cadre avec les idéaux que j’ai toujours défendus, notamment la promotion de la paix, la justice sociale, la démocratie, l’inclusion, et être aussi une force de proposition pour le pays.

Mais pourquoi revenir maintenant ?

J’ai dû prendre le temps. Après 6 ans passés auprès du président de la République qui m’a fait l’honneur d‘ailleurs de me nommer ministre, puis Premier ministre, il fallait réfléchir. Et nous avons jugé que le temps était venu pour que je revienne sur la scène politique.

Le parti Unir sera-t-il votre rampe de lancement pour l’élection présidentielle de 2025 ?

(Rires) Non, non. Je ne pense pas. Pour l’instant, nous essayons d’implanter d’abord les organes de notre parti et notre première ambition n’est pas forcément d’être candidat aux élections présidentielles, parce que tout simplement, il y a beaucoup de priorités pour l’instant. En ce qui nous concerne, les questions de précarité, les questions de survie de nos compatriotes et nous devons déjà tout faire pour animer cette vie politique. Je pense que la question pour l’instant n’est pas d’actualité.

La scène politique centrafricaine est très polarisée. Où vous situez-vous précisément aujourd’hui ?

Nous, nous voulons être précisément au centre. Nous avons constaté que les deux extrémités ne se parlaient plus, et nous voulons être une troisième voie. Nous n’avons pas forcément vocation à faire de l’opposition systématique : accepter ce qui peut être acceptable venant du gouvernement, réfuter ce qui ne va pas. Notre culture, c’est déjà l’apaisement, la modération, c’est le rassemblement.

Cela veut dire qu’aujourd’hui, vous parlez avec tout le monde à la fois avec le pouvoir et aussi avec l’opposition ?

Oui, nous parlons avec l’opposition, nous parlons avec le pouvoir et nous voulons que cela soit ainsi. Je suis un homme assez tolérant. Et donc, j’estime pour ma part que pour construire un pays, on a besoin de tout le monde.

Votre parti participera-t-il aux élections locales prévues l’an prochain ?

C’est notre ambition. Je pense que la question sera débattue avec les membres du bureau politique. Mais je crois que c’est l’une des ambitions du parti et que nous allons tout faire pour justement participer, notamment à ces élections locales.

Le président Faustin-Archange Touadéra s’est tourné vers de nouveaux partenaires comme la Russie et le Rwanda. Que pensez-vous de ces alliances ?

Je crois qu’en tant que pays souverain, nous devrions en principe développer la coopération avec tous les pays du monde. Moi, je pense à la France, à la Fédération de Russie, la République populaire de Chine, les relations dans le cadre de la coopération Sud-Sud, les États-Unis… Donc, pour moi, qu’il s’agisse du Rwanda ou de la Russie, c’est davantage une ouverture dans le cadre de la coopération avec ces pays-là, puisque la République centrafricaine est un État souverain. Bien évidemment, ces rapports-là doivent être des rapports gagnant-gagnant, que ces rapports ne viennent pas permettre une forme de domination par rapport à notre nation et il faut assurer que la nation ne soit pas lésée dans le cadre de ces rapports-là.

Vous estimez qu’aujourd’hui, la nation centrafricaine est lésée dans certains de ses rapports ?

Je ne le dis pas puisque je ne suis pas aux commandes pour mieux apprécier. Mais j’estime pour ma part que nos dirigeants doivent veiller à ce que les rapports ne puissent pas léser nos populations.

Les États-Unis font aujourd’hui pression pour que les autorités centrafricaines se détournent de Wagner. Craignez-vous une nouvelle déstabilisation du pays ?

J’estime que les autorités ont suffisamment la maitrise de cette question pour pouvoir mieux discuter avec les États-Unis. Maintenant, je rappelle que la coopération avec la fédération de la Russie a permis quand même au président de la République de développer une autre forme de coopération qui vraiment a permis de stabiliser le pays pendant que le pays a connu quelques problèmes de sécurité.

Donc, si demain, vous-même vous reveniez aux affaires, est-ce que vous reverriez ces accords de partenariat-là ou est-ce que vous vous étendriez à d’autres pays ?

Je vous ai déjà dit que pour l’instant, cela n’est pas une priorité pour moi en ce qui concerne bien évidemment les questions liées à l’élection présidentielle à venir. Donc, si cela devait arriver, en son temps, ces discussions pourraient être soulevées.

Source: rfi

Pour plus d’informations et d’analyses sur la CentrAfricaine, suivez Africa-Press

LAISSER UN COMMENTAIRE

Please enter your comment!
Please enter your name here