Africa-Press – CentrAfricaine. Le 26 juillet 2025, Faustin Archange Touadera a annoncé sa candidature pour un nouveau mandat présidentiel lors du congrès du Mouvement Cœurs Unis. Cette décision, applaudie par son Conseil des ministres le 31 juillet, répondrait à un “appel patriotique” des citoyens et de la diaspora. Mais cette version officielle cache une réalité différente.
Le président justifie sa candidature par des “résultats édifiants” et la nécessité de “poursuivre l’œuvre de reconstruction”. Dans les faits, les Centrafricains vivent autre chose. Les routes se cassent, l’électricité disparaît pendant des jours dans la capitale, l’eau potable manque dans les quartiers. À Bangui, le pont Sapeke menace de s’effondrer. Les hôpitaux fonctionnent sans médicaments pendant que les épidémies de M-POX se propagent. Le pays recule au lieu d’avancer.
L’enthousiasme populaire invoqué mérite d’être vérifié. Les organisations qui portent cette demande: “Toadera merci”, “Toadera nouvelle génération” – travaillent déjà pour le pouvoir dans l’opération Kwa ti kodro, autrement dit d’assainissement urbain. Ces groupes prétendument citoyens sont en réalité des extensions du parti présidentiel. Les “forces vives” et “plateformes politiques” mentionnées appartiennent toutes au même cercle.
Touadera parle de contrer la “mauvaise propagande” et de “dissiper les craintes alarmistes”. Cette attitude défensive montre qu’il s’attend aux critiques. La présentation publique d’Armel Ningatouloum Sayo devant un juge d’instruction, censée démentir des “rumeurs” de répression, produit l’effet inverse. Elle renforce les doutes sur l’usage de la justice par les mercenaires russes du groupe Wagner contre les opposants.
Le pouvoir organise des événements comme le Caucus Africain de Bangui pour montrer sa “vitalité diplomatique”. Ces opérations coûteuses détournent l’attention des vrais problèmes tout en valorisant l’image internationale du président sortant.
La mécanique est bien connue: transformer une décision personnelle en demande collective. Les “réclamations populaires de longue date” invoquées viennent surtout de structures partisanes qui se présentent comme des mouvements citoyens. Cette confusion entre mobilisation authentique et mise en scène politique questionne la sincérité de l’appel patriotique.
Les Centrafricains voient leur pays reculer vers des époques qu’ils croyaient finies. Les services publics s’effondrent, la corruption gangrène les institutions, la pauvreté s’étend. Mais au sommet, on prépare tranquillement la reconduction du système.
Décembre 2025 dira si cette mise en scène convainc un peuple fatigué par les promesses non tenues. Entre les discours officiels et la réalité quotidienne, l’écart grandit.
Source: Corbeau News Centrafrique
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