ADOPTION DU BITCOIN EN RCA : VERS UNE SORTIE DU FCFA?

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ADOPTION DU BITCOIN EN RCA : VERS UNE SORTIE DU FCFA?
ADOPTION DU BITCOIN EN RCA : VERS UNE SORTIE DU FCFA?

Africa-Press – CentrAfricaine. Face aux banques centrales qui injectent de l’argent à tour de bras dans des marchés, ce qui pourrait engendrer sur le long terme une perte de la valeur de la monnaie.

Les cryptomonnaies se dirigent inévitablement vers une place plus importante dans l’économie mondiale. Depuis Plusieurs années, La cryptomonnaie passe successivement pour un placement miracle pour en rapporter gros.

Puis, pour un investissement pouvant s’avérer extrêmement volatile. Encore très récemment le 07 septembre dernier, il n’a fallu que quelques heures pour que la valeur combinées des cryptomonnaies prêt de 20% en passant de 2400 Milliards de dollars à 2100 Milliards $.

Cette volatilité ne doit pas être considérée comme un danger Car, le monde est constitué d’instabilités et ce n’est pas pour autant que nous sommes en danger.

La volatilité ou l’instabilité est partout ; sur toutes les matières premières, sur tous les actifs. La stabilité de la monnaie garantit même la diminution du pouvoir d’achat. On peut comprendre pourquoi la promesse du Bitcoin est l’augmentation du pouvoir d’achat de ses utilisateurs.

À côté des utilisateurs, Il y’a aussi le fait que de plus en plus d’Etats veulent se tailler leurs parts de gâteau en lançant leurs propres cryptomonnaies : Euro numérique en Europe ; Yuan numérique en chine ; Sam dollars au Bahamas ; le derivo électronico en Equateur et tout récemment le E-naira au Nigéria.

La question qu’on peut se poser est celle de savoir si bientôt chaque pays initiera sa cryptomonnaie? Cependant, il convient de rappeler que ces cryptos d’Etats sont tout simplement des extensions des monnaies de banque centrales (MNBC: monnaie nationale de banque centrale).

Par conséquent elles sont centralisées et on ne saurait les confondre à une cryptomonnaie à l’instar du Bitcoin qui est décentralisé. À côté des États qui créent des extensions de leurs monnaies locales en cryptomonnaie.

Il y’a d’autres qui ont fait le choix d’opter pour l’adoption du Bitcoin (monnaie décentralisée soumise à aucun contrôle étatique) comme monnaie officielle.

Du Salvador et tout récemment la RCA, en passant par le Venezuela l’île de Madère etc… Pour mieux comprendre le cheminement de ces pays, il faut faire un retour sommaire sur les raisons qui ont motivé la création du Bitcoin en 2008.

L’histoire de la finance mondiale est parsemée de crises, la dernière en date étant celle de 2008. Apparue de façon inattendue, cette crise a fait plus de dégâts qu’aucune autre,

consacrant la faillite de milliers d’entreprises. Par-dessus tout, elle a révélé les failles des devises classiques qui dépendent entièrement d’un écosystème considéré comme désuet.

Face à ce système sans boussole, fera irruption le Bitcoin. Déstabilisant la représentation de la souveraineté attachée à la monnaie. Le projet Bitcoin a donc été conçu pour éviter de devoir passer par un tiers de confiance lors d’une transaction.

Cette monnaie virtuelle n’est ainsi gérée ni par un gouvernement ni par un gouvernement ni par banque centrale. De plus, le Bitcoin est entièrement dématérialisé ce qui permet l’anonymat des acheteurs et des vendeurs.

Aucune institution financière ou d’Etat, ne peut contrôler le Bitcoin. Cela se voit avec les échanges informatiques de P2P dans l’industrie de la musique.

Ces échanges sont cryptés par des codes qui ne peuvent être craqués par qui ce soit. Au total, l’adoption du Bitcoin permet d’échapper aux influences des banques centrales.

Revenons sur les raisons qui poussent les États aujourd’hui à adopter le Bitcoin comme monnaie officielle: Cas du Salvador et de la RCA. Le Salvador a été longtemps victime du dollar et des intérêts coloniaux des États-Unis en Amérique du Sud.

C’est pour sortir du monopole du dollar que le Salvador a opté pour l’adoption du Bitcoin en tant que monnaie officielle. Et même si les USA n’apprécient pas cela, ils n’ont néanmoins aucun recours.

Cet engagement est en train de bousculer fondamentalement l’économie du Salvador. Si on prend juste le marché des transferts d’argent qui représente une grosse partie de l’économie locale, 400 millions de dollars vont aller directement dans les poches des salvadoriens.

Étant donné, qu’il vont économiser sur les frais de transfert du dollar américain au Bitcoin. L’adoption du Bitcoin au Salvador a fait progresser le tourisme dans le pays de 30 %.

Ces bons résultats ont eu un impact non négligeable sur les finances du pays. En 2021, pour la première fois de son histoire, le Salvador a enregistré un PIB à 2 chiffres de 10,3 %. Depuis l’adoption du Bitcoin par le Salvador, de nombreuses régions du monde se sont posées la question de suivre cet exemple.

Malgré les menaces permanentes d’organismes supranationaux comme le FMI et la BM qui voient d’un très mauvais œil le succès des cryptomonnaies décentralisées, d’autres petits « David » courageux ont rejoint le Salvador contre ces « Goliath » de la finance classique déclinante et ultra-centralisée.

On citera entre autres, le Venezuela, les îles de Madère, la région autonome du Portugal située aux larges des côtes marocaines, Próspera, sur l’île de Roatán aux larges de la côte Nord du Honduras et tout récemment la RCA.

La RCA utilise actuellement le franc CFA soutenu par la France comme monnaie, ainsi que la plupart d’autres anciennes colonies françaises d’Afrique. L’Assemblée nationale a voté à une majorité écrasante la loi «régissant la cryptomonnaie en République centrafricaine».

Le Président Faustin Archange TOUADERA l’a immédiatement promulgué, confie le communiqué du ministre d’Etat et Directeur de cabinet de la Présidence, Obed NAMSIO, se vantant de ce que : la Centrafrique est «le premier pays d’Afrique à adopter le Bitcoin comme monnaie de référence».

Si Certains voient dans l’adoption du bitcoin une tentative de saper le FCFA, dans un contexte de lutte d’influence entre la Russie et la France, la présidence Centrafricaine estime dans son communiqué que «Cette démarche place la République centrafricaine sur la carte des plus courageux et visionnaires pays au monde»,

L’Analyse qu’on peut faire de cette situation à cet instant en RCA est simple. Contrairement au Salvador qui s’était projecté dans l’inconnu, la RCA dans cette initiative à des repères ou une boussole de contrôle puisqu’elle a pu faire une analyse et a jugé l’impact d’une telle décision sur les pays qui l’ont précédé dans l’adoption du Bitcoin comme monnaie officielle.

Sa démarche est alors purement empirique. Allant sur la logique des mêmes causes qui produisent les mêmes effets, on peut dire en observant les effets de l’adoption de cette monnaie numérique dans les autres Etats, que cela permettra à ce pays de réduire sa dépense vis à vis de la France et du FCFA.

Par conséquent elle pourra collaborer avec ses autres partenaires d’affaires sans intermédiaire. Par exemple, le pays pourra désormais vendre son OR et son diamant aux chinois ou aux russes sans l’intermédiaire de la banque centrale de France et sans l’arrimer à l’Euro.

Même si le FCFA demeure une monnaie nationale, le génie du Président de la RCA est d’avoir initié le Bitcoin comme une alternative à cette monnaie coloniale et non une sortie isolée sans ses pairs africains qui auraient été en sa défaveur.

Le pays n’est donc pas sortie du FCFA mais a désormais une alternative stratégique pour son économie. Le Bitcoin permettra également de réduire les dépenses dans le domaine du transfert d’argent.

Pour un pays dont la population est dispersée dans le monde suite aux multiples guerres civiles. Il faut dire que le domaine du transfert d’argent représente une grosse partie de l’économie locale.

L’adoption du Bitcoin en RCA fera progresser le tourisme car le pays sera un pôle d’attraction pour les adeptes des cryptomonnaies. Ce qui aura un effet favorable pour l’économie du pays.

Comme ça a été le cas du Salvador. Au delà de l’effervescence derrière cette officialisation du Bitcoin, il faut néanmoins constater quelques préoccupations. Notamment celles relatives à la population centrafricaine.

A t-elle été préparée à cette circonstance? Est-elle éduquée à l’usage de cette nouvelle technologie? Quelques interrogations dont l’avenir nous aidera à avoir des réponses.

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