Thaïs Brouck
Africa-Press – CentrAfricaine. Après Alassane Ouattara, c’est la Tanzanienne Frannie Leautier, ancienne vice-présidente de l’institution panafricaine, qui a décidé de soutenir le candidat mauritanien. Une nouvelle brèche dans l’unité de la région SADC qui se mobilise en faveur du Zambien Samuel Maimbo ? Coulisses.
De l’avis de tous, Frannie Leautier aurait fait une excellente candidate. Mais en août 2024, en choisissant le Zambien Samuel Munzele Maimbo pour la présidence de la Banque africaine de développement (BAD), la Communauté de développement d’Afrique australe (SADC) en a décidé autrement. Par conséquent, la Tanzanienne a renoncé à briguer le poste.
L’ancienne première vice-présidente de l’institution panafricaine entend néanmoins peser sur le résultat final. Selon nos informations, Frannie Leautier qui fut également vice-présidente du groupe de la Banque mondiale et qui a occupé plusieurs postes au sein du groupe Trade and Development Bank (TDB), aujourd’hui pilotée par Admassu Tadesse, s’apprête à publier une tribune appelant les actionnaires de la BAD à voter pour… Sidi Ould Tah.
Initiative personnelle
L’actuelle PDG de SouthBridge Investments, le fonds d’investissement cofondé par Donald Kaberuka et Lionel Zinsou, estime que le Mauritanien possède toutes les qualités requises pour un tel poste. Selon cette experte reconnue du monde de la finance du développement, ses réalisations en tant que ministre des Affaires économiques et du Développement de la Mauritanie, puis au sein de la Banque islamique de développement (BID) et enfin, en tant que président de la Banque arabe pour le développement économique en Afrique (Badea) depuis juin 2015, démontrent qu’il a les épaules pour mener la BAD dans la bonne direction.
Si cette tribune est une initiative personnelle et ne présage en rien du vote de la Tanzanie de Samia Suluhu, elle reste néanmoins une mauvaise nouvelle pour le Zambien Samuel Munzele Maimbo. Déjà, en octobre 2024, l’Afrique du Sud de Cyril Ramaphosa avait porté un coup à l’unité de la SADC en maintenant la candidature de Swazi Tshabalala, ancienne première vice-présidente d’Akinwumi Adesina. Ainsi, à trois mois de l’élection, l’Afrique australe affiche plus que jamais ses divisions.
Alassane Ouattara derrière lui
Alors qu’il fut l’un des derniers à officialiser sa candidature, Sidi Ould Tah continue d’engranger les soutiens. Comme Jeune Afrique le révélait fin janvier, il a les faveurs de la Côte d’Ivoire d’Alassane Ouattara.
En plus des trois candidats déjà cités, Amadou Hott pour le Sénégal et le Tchadien Mahamat Abbas Tolli, le candidat choisi par la Cemac, sont également sur les rangs de cette élection qui aura lieu le 29 mai, en marge des assemblées annuelles de la BAD organisées à Abidjan.
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