Africa-Press – CentrAfricaine. L’ambassadeur d’Allemagne au Congo, dont le pays assure la présidence du Conseil d’administration de l’Initiative pour la forêt de l’Afrique centrale (Cafi), Wolfgang Klapper, a annoncé le 16 septembre à Brazzaville, à l’occasion de la session inaugurale du Comité de pilotage (Copil), l’augmentation de sa contribution avec un montant de 124 millions d’euros supplémentaires.
Présidée par le Premier ministre, Anatole Collinet Makosso, la première session du Copil a permis aux participants de discuter des progrès réalisés dans la mise en œuvre de la lettre d’intention ainsi que les prochaines étapes ; d’identifier et définir le partage des tâches ainsi que les modalités de son fonctionnement et celui du secrétariat permanent. Le but étant de permettre au Copil d’accomplir ses missions telles que définies dans le décret et d’informer le comité interministériel qui en est l’organe de décision.
En effet, la lettre d’intention a été signée le 3 septembre 2019 à Paris, en France, entre le président de la République du Congo, Denis Sassou N’Guesso, et son homologue français, Emmanuel Macron. L’accord de partenariat entre la République du Congo et Cafi comporte des engagements articulés autour de huit objectifs et cinquante-deux jalons soulignant la volonté du pays à protéger les forêts, à gérer durablement les ressources naturelles et à accélérer la lutte contre les changements climatiques. Il s’agit donc d’aménager le territoire national au travers d’un processus multisectoriel et inclusif de planification spatiale, d’orienter les activités agricoles dans les zones de savanes, d’identifier et de ne pas convertir les forêts à stock de carbonne élevé et à haute valeur de conservation, de plafonner la conversion des forêts dégradées avec un plafond provisoire fixé à vingt mille hectares par an et de ne pas drainer ni assécher les zones de tourbières.
Pour appuyer les efforts de la République du Congo dans la conservation et la gestion durable de ses forêts, Cafi et l’Agence française de développement (AFD) ont pris des engagements financiers à hauteur de 65 millions de dollars, soit 35 700 000 000 FCFA.
Une occasion pour le troisième vice-président du Copil, Wolfgang Klapper, de rappeler la nécessité de conjuguer les efforts dans le combat de la protection de l’environnement et de mettre en place les actions en faveur de la lutte contre les changements climatiques. « Il est urgent d’accélérer la mise en place du projet Cafi. Les différentes catastrophes naturelles qu’il y a eu un peu partout dans le monde, dont les inondations au nord Congo, c’est dire que l’heure est grave, il faut agir vite. Je me réjouis de voir aujourd’hui treize ministères représentés dans ce comité, cela souligne l’engagement transversal de tous sur les préoccupations environnementales au Congo », s’est-il réjoui.
Appuyer les cinq pays d’Afrique centrale
Selon le Premier ministre, conformément à ses engagements, le gouvernement a mis en place l’architecture institutionnelle, notamment la création du comité interministériel, du comité de pilotage, du secrétariat permanent et des unités de gestion des programmes et projets dans tous les départements ministériels concernés. Tous ces organes, placés sous l’autorité du Premier ministre, sont la traduction, a dit Anatole Collinet Makosso, de la volonté politique du Congo de tenir sans coup férir les engagements inscrits dans la lettre d’intention.
« La régularité et la puissance des phénomènes extrêmes : inondations, Tsunamis, tornades, érosions appellent à une prise de conscience collective et mondiale… Le Bassin du Congo demeure une région prioritaire d’intervention pour la sauvegarde de la biodiversité mondiale et l’un des principaux puits de carbonne forestier. Il est au cœur des enjeux critiques dans la lutte contre les changements climatiques à l’échelle planétaire »
, a déclaré le chef du gouvernement.
Notons qu’au travers de financements de programmes appuyés par un dialogue politique de haut niveau, Cafi soutient ses pays partenaires (République du Congo, Cameroun, République centrafricaine, Gabon, Guinée équatoriale et République démocratique du Congo). Ceci pour mettre en œuvre leurs politiques de développement économique dans une trajectoire durable et bas-carbone sur les secteurs de l’utilisation des terres et des ressources naturelles.