Menaces de Mort au Ministère du Travail en ACFPE

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Menaces de Mort au Ministère du Travail en ACFPE
Menaces de Mort au Ministère du Travail en ACFPE

Africa-Press – CentrAfricaine. Après la publication des scandales de détournement et de mauvaise gestion par CNC, les responsables indexés promettent de tuer leurs dénonciateurs.

Les révélations explosives faite par le journal en ligne Corbeau News Centrafrique sur le chaos organisationnel et le détournement de 22 millions de francs CFA à l’Agence Centrafricaine pour la Formation Professionnelle et l’Emploi (ACFPE) ont visiblement touché une corde sensible. Plutôt que de reconnaître leurs méfaits et de rendre des comptes, les responsables indexés dans nos articles ont choisi la voie de l’intimidation et de la menace. Selon nos sources, certains directeurs et cadres de l’ACFPE ont promis de mener une “enquête discrète” pour identifier ceux qui ont fourni des informations à notre rédaction, avec des menaces explicites: “Dès qu’on retrouve la personne, on va la tuer” ou “on va la limoger”. Un comportement de petits dictateurs qui explique parfaitement pourquoi cette institution est devenue un repaire de corruption.

Pour comprendre la rage qui anime ces mafieux de l’ACFPE, rappelons brièvement ce que CNC a révélé ces derniers jours.

Dans notre premier article, nous avons documenté le désastre organisationnel du projet ICOMPETE, financé par la Banque mondiale pour former 2 000 jeunes déscolarisés. Ce projet qui devait être une bouée de sauvetage s’est transformé en cauchemar:

– Communication inexistante, délai de dépôt réduit à moins d’une semaine
– Monopolisation de la saisie par Monga Aubin, directeur de la Formation, qui a transformé le processus en machine à cash (500 FCFA par fiche de candidat saisi)
– Saisie clandestine dans les bureaux fermés avec des amis et complices
– Affichage des listes le samedi à 11h pour une composition le dimanche
– Listes catastrophiques sans ordre alphabétique, avec des milliers d’omissions et des numéros dupliqués (quatre à cinq candidats avec le même numéro)
– Composition dans le chaos: salles sales, candidats perdus parcourant des kilomètres
– Plus de 500 jeunes arrivés trop tard, privés d’une opportunité de formation

Notre deuxième article a révélé comment un budget de 22 millions de francs CFA destiné à la communication du projet a été détourné par une mafia à quatre têtes:

– Mbalanga Evodie, cheffe de communication du projet: une géographe sans formation en communication, placée par népotisme grâce à Aristide Ganabo. Elle est également membre du conseil d’administration de l’ACFPE, ce qui lui confère une impunité quasi totale.

– Aristide Ganabo, chargé de mission au ministère du Travail: le parrain qui a imposé Mbalanga Evodie et organiser le système de détournement.

– Renée Bimbo, directrice générale de l’ACFPE et sœur de la ministre du Travail: elle a validé les budgets, accepté les nominations complaisantes et certifié les rapports mensongers.

– Le directeur comptable de l’ACFPE: il a validé les dépenses fictives et fabriqué les fausses pièces justificatives.

Au lieu d’une campagne d’une semaine avec plusieurs véhicules, des spots radio et la mobilisation d’ONG, la réalité a été: 48 heures de pseudo-sensibilisation, deux véhicules (dont un appartenant déjà à l’ACFPE), aucune campagne radio, aucune ONG mobilisée. Résultat: au moins 19 millions de francs CFA détournés.

Ce qui met ces responsables en rage, c’est simple: c’est la première fois qu’ils sont nommément exposés dans la presse. Jusque-là, ils opéraient dans l’ombre, protégés par leurs réseaux politiques et familiaux. Ils volaient tranquillement l’argent destiné aux jeunes centrafricains, organisaient leurs petits trafics, monopolisaient les projets, et personne ne disait rien.

La publication de nos articles a brisé cette omerta. Mbalanga Evodie, Monga Aubin, Renée Bimbo, Aristide Ganabo, le directeur comptable: leurs noms sont désormais associés publiquement à des scandales de détournement et de mauvaise gestion. Leur réputation est écornée. Leurs protecteurs au ministère et au gouvernement sont embarrassés. La Banque mondiale est alertée.

Cette exposition publique les terrifie. Car elle menace leur système. Si les projecteurs restent braqués sur l’ACFPE, s’ils doivent rendre des comptes, s’ils ne peuvent plus voler en paix, c’est toute leur petite entreprise mafieuse qui s’effondre.

Alors, plutôt que de reconnaître leurs erreurs, plutôt que de restituer l’argent volé, plutôt que de démissionner, ils ont choisi la menace et l’intimidation.

Selon nos informations, plusieurs responsables de l’ACFPE indexés dans nos articles ont tenu des propos particulièrement graves lors de différentes discussions avec des collègues. Furieux d’avoir été démasqués, ils ont promis de mener une enquête discrète pour identifier les sources qui ont fourni des informations à CNC.

Les menaces sont explicites: “Dès qu’on retrouve la personne, on va la tuer” ou “on va la limoger”. Ces propos, rapportés par plusieurs témoins internes, révèlent la vraie nature de ces individus. Ce ne sont pas des serviteurs de l’État soucieux de l’intérêt général. Ce sont des petits dictateurs qui se croient tout-puissants, capables de vie ou de mort sur leurs subordonnés.

Pourquoi cette arrogance? Parce qu’ils ont l’habitude de l’impunité. Ils volent depuis des années sans jamais être inquiétés. Ils placent leurs amis et leurs parents aux postes stratégiques. Ils détournent les projets de développement. Ils maltraitent les agents honnêtes. Et rien ne se passe.

Cette impunité leur est montée à la tête. Ils se croient intouchables. Ils pensent que parce qu’ils ont la protection de la directrice générale (qui est la sœur de la ministre), parce qu’ils siègent au conseil d’administration, parce qu’ils ont des appuis au ministère, ils peuvent faire ce qu’ils veulent.

Menacer de tuer quelqu’un parce qu’il a révélé la vérité sur vos détournements? C’est le comportement de mafieux, pas de fonctionnaires de l’État. C’est le comportement de petits dictateurs qui ont perdu tout sens de la mesure et de la légalité.

À ces responsables qui promettent de “retrouver la personne” et de la tuer ou la limoger, Corbeau News Centrafrique a un message simple: vous ne comprenez pas à qui vous avez affaire.

CNC, c’est comme l’air qu’on respire. L’air est partout, invisible, insaisissable. Quand vous parlez, l’air sort de votre bouche. Le voyez-vous? Non. Quand le vent souffle, le sentez-vous? Oui. Mais pouvez-vous l’attraper? Non.

Corbeau News Centrafrique, c’est pareil. Nous sommes partout. Dans vos bureaux, dans vos réunions, dans vos chambres même. Nous écoutons ce que vous dites. Nous savons ce que vous faites. Nous documentons vos magouilles. Et vous ne pouvez pas nous attraper.

Vous croyez pouvoir mener une “enquête discrète” pour identifier nos sources? Allez-y. Interrogez tous vos agents. Mettez tout le monde sous surveillance. Instaurez un climat de terreur. Vous ne trouverez rien. Parce que nos sources ne sont pas une personne, mais des dizaines. Parce que les Centrafricains honnêtes qui travaillent à l’ACFPE en ont assez de vous voir voler. Parce que même vos propres complices commencent à avoir peur de l’ampleur du scandale et parlent à CNC.

Vous croyez pouvoir nous intimider avec vos menaces de mort? Nous avons couvert les pires crises de ce pays. Nous avons dénoncé le grand dictateur mafieux et criminel Faustin-Archange Touadera, nous avons dénoncé des criminels de guerre, des mercenaires russes, des ministres corrompus. Vous pensez vraiment que quelques petits voleurs de l’ACFPE vont nous faire taire?

Comprenez bien une chose: Corbeau News Centrafrique ne vous a pas cherché. Nous n’avons pas inventé le chaos du projet ICOMPETE. Nous n’avons pas détourné les 22 millions de francs CFA. Nous n’avons pas monopolisé la saisie pour toucher 500 FCFA par fiche. Nous n’avons pas affiché les listes le samedi pour une composition le dimanche. Nous n’avons pas privé des milliers de jeunes d’une opportunité de formation.

C’est vous qui avez fait tout cela. C’est vous qui avez transformé un projet de développement en machine à enrichissement personnel. C’est vous qui avez trahi la confiance de la Banque mondiale. C’est vous qui avez piétiné les espoirs de milliers de jeunes centrafricains.

Corbeau News Centrafrique a simplement fait son travail: dire la vérité au peuple centrafricain. Documenter vos méfaits. Exposer votre corruption. Exiger que vous rendiez des comptes.

Si vous voulez que CNC arrête de parler de vous, la solution est simple: arrêtez de voler. Arrêtez de détourner les fonds publics. Arrêtez de gérer l’ACFPE comme un clan mafieux. Gérez les deniers publics de l’État comme il se doit, avec transparence et honnêteté. C’est tout.

Faites votre travail correctement, servez l’intérêt général plutôt que vos intérêts personnels, et CNC n’aura plus rien à dénoncer. C’est aussi simple que cela.

En menaçant de tuer ou de limoger vos dénonciateurs, vous ne faites qu’aggraver votre situation. Vous ajoutez des charges à votre dossier déjà bien rempli.

Le détournement de fonds publics est un crime. Les menaces de mort sont un crime. L’intimidation de témoins est un crime. Vous êtes en train de creuser votre propre tombe juridique.

Et vous oubliez une chose importante: vos menaces vont être documentées. Elles vont être rapportées à la Banque mondiale. Elles vont être portées à la connaissance de ce procureur de la République gbakamandja de Boy-Rabe. Elles vont être incluses dans les dossiers de plainte qui seront déposés contre vous.

Quand vous serez finalement traduits en justice – et ce jour viendra – vos menaces de mort seront une circonstance aggravante. Elles prouveront que non seulement vous avez volé l’argent du peuple, mais qu’en plus vous avez tenté d’intimider ceux qui voulaient révéler la vérité.

Votre réaction face aux révélations de CNC confirme ce que nous disions: l’ACFPE est devenue un clan mafieux. Ce n’est plus une institution de service public. C’est un terrain de chasse pour une petite clique de prédateurs.

Une institution saine réagirait aux accusations de corruption en diligentant une enquête interne, en suspendant les responsables mis en cause, en collaborant avec la justice pour établir la vérité. Une institution saine chercherait à restaurer sa réputation en faisant la lumière et en sanctionnant les coupables.

Mais l’ACFPE ne fait rien de tout cela. Au lieu de cela, ses dirigeants menacent de mort les lanceurs d’alerte. C’est le comportement d’une organisation criminelle, pas d’une agence publique.

Cette dérive est d’autant plus grave que l’ACFPE est censée servir les jeunes centrafricains, leur offrir des formations, leur donner des opportunités. Au lieu de cela, elle est devenue une machine à enrichir quelques individus au détriment de milliers de jeunes désespérés.

Corbeau News Centrafrique sait que tous les agents de l’ACFPE ne sont pas corrompus. Nous savons qu’il y a des hommes et des femmes honnêtes dans cette institution, des professionnels qui font leur travail du mieux qu’ils peuvent malgré l’environnement toxique créé par la direction.

À ces agents honnêtes, nous disons: ne vous laissez pas intimider. Les menaces de vos supérieurs sont des actes de désespoir. Ils savent que leur système s’effondre. Ils savent que la vérité éclate au grand jour. Ils savent que leur impunité touche à sa fin.

Aux petits dictateurs de l’ACFPE qui pensent pouvoir nous faire taire avec leurs menaces, nous disons clairement: vous vous trompez de combat.

Source: Corbeau News Centrafrique

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