Pénurie De Poulets Favorise Éleveurs De Canards À Bangui

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Pénurie De Poulets Favorise Éleveurs De Canards À Bangui
Pénurie De Poulets Favorise Éleveurs De Canards À Bangui

Africa-Press – CentrAfricaine. Ces derniers mois, la pénurie de poulets motive de plus en plus d’exploitants à se tourner vers l’élevage de canards. C’est le cas de Rosya Natacha Epelaki, dont l’entreprise ROFPAL, lancée il y a trois ans, est devenue incontournable dans le contexte actuel de crise.

Dans cette concession d’un hectare, les canards sont élevés en liberté dans des cabanes en bois. L’endroit est bien aménagé, et clôturé. Née dans une famille d’éleveurs et d’agriculteurs, Natacha Rosya Epelaki s’est lancée dans l’élevage des canards, il y a trois ans. Ce matin, elle tient une vieille boîte de conserve en main et lance à la volée des graines de maïs aux canetons.

« Les canards sont rares sur les marchés en République centrafricaine. Pendant les fêtes, les commerçants ne vendaient que des poulets de chair. Ce sont nos voisins congolais de Zongo qui ravitaillent les marchés de Bangui et ils repartent avec l’argent chez eux. C’est ce qui m’a révolté à faire l’élevage des canards. Les canards sont faciles à élever et donnent moins de travail que les poulets. Ils sont forts et robustes. Ils tombent difficilement malades ».

Sur les marchés, des canards à la place des poulets

Dans sa combinaison bleue, Djiéssi Mabada, l’un des employés de l’entreprise ROFPAL, prépare son pousse-pousse pour aller à la conquête des clients potentiels. « À 5h30, on doit être là pour nous occuper des canards. Il y a beaucoup de clients à Bangui. Je sors toujours avec une vingtaine de canards, mais le soir, je rentre avec le pousse-pousse vide ».

Certains canards sont vendus aux restaurateurs, mais la plupart sont commercialisés sur les marchés de la capitale. Natacha possède actuellement quatre-vingts canards et une centaine de canetons. « Au début, j’ai démarré avec trois femelles et un mâle pour en arriver là aujourd’hui. Le prix d’un canard chez nous dépend de la grosseur de l’animal. Mais le prix minimum est de 5 000 francs CFA. Annuellement, je peux gagner 500 000 francs CFA ».

Un revenu qui dépasse le salaire minimum de 29 000 francs CFA par mois. Et si le prix du canard est plus élevé d’environ 1 500 francs CFA qu’un poulet traditionnel, les canards ont cependant plus de chairs, ce qu’apprécient les consommateurs. « Sur les marchés, les canards ont remplacé les poulets de chair parce que les éleveurs de poulets ont du mal à s’approvisionner en poussins, explique Gaëtan, ces derniers jours, je n’achète que des canards pour mon restaurant ».

Une production limitée par un manque de produits et d’énergie

Aujourd’hui, Natacha ambitionne de vendre ses canards sur tous les marchés du pays et ceux de la sous-région. Mais dans ce travail, les difficultés ne manquent pas. « Les tourteaux de soja et coton sont difficiles à trouver. Les produits vétérinaires sont chers parce qu’ils sont importés de l’étranger. Présentement, je n’ai pas de couveuse, ni d’électricité photovoltaïque pour produire assez de canetons ».

Avec son projet d’élevage de canards, l’entreprise ROFPAL a remporté en avril dernier le prix du championnat des start-up au salon de l’entrepreneuriat féminin à Bangui. Malgré les nombreux défis, elle compte créer cette année une unité de vente d’œufs de canards en palettes, une première en Centrafrique.

Source: rfi

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