Promesse de 10 Centrales Solaires en RCA en 2020

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Promesse de 10 Centrales Solaires en RCA en 2020
Promesse de 10 Centrales Solaires en RCA en 2020

Africa-Press – CentrAfricaine.

D’ailleurs, au moment de sa campagne pour un second mandat, Touadéra promettait de transformer radicalement et définitivement le secteur énergétique centrafricain. Ses annonces impressionnaient par leur ampleur: une dizaine de centrales solaires dernière génération, trois barrages hydroélectriques capables de fournir 200 mégawatts chacun, une ferme éolienne moderne inspirée des modèles européens. De quoi alimenter en électricité Bangui et toutes les capitales provinciales, attirer des industries internationales et offrir enfin un confort énergétique minimum aux foyers centrafricains. Installer 10 centrales solaires de 50 mégawatts coûte environ 50 milliards de francs CFA chacune, soit 500 milliards au total. Construire 3 barrages hydroélectriques nécessite 200 milliards par ouvrage minimum, soit 600 milliards supplémentaires. Ces projets pharaoniques représentaient donc plus de 1 100 milliards, soit trois fois le budget national annuel. Mais ces promesses grandioses n’étaient rien de plus que des slogans électoraux savamment instrumentés, totalement dépourvus de financement identifié ou d’études techniques préalables.

Malheureusement, aujourd’hui en 2025, les coupures de courant continuent de rythmer impitoyablement la vie quotidienne des Centrafricains. Les habitants de Bangui survivent toujours entre délestages programmés et générateurs privés hors de prix, tandis que dans les provinces reculées, la quasi-totalité des villes ne dispose toujours d’aucune source d’électricité stable ou fiable. À Bouar, deuxième ville du pays, l’électricité n’existe tout simplement pas. À Berbérati, les hôpitaux utilisent encore des lampes à pétrole pour les urgences nocturnes. La promesse révolutionnaire de dix centrales solaires n’a donné naissance à aucun projet concret, pas même une étude de faisabilité. Quant aux trois barrages annoncés avec tant d’emphase, ils n’ont jamais dépassé le stade de l’imagination présidentielle la plus débridée.

Également, la ferme éolienne évoquée en 2020 comme symbole de modernité énergétique reste un pur fantasme technologique. Le pays n’a jamais possédé ni les études climatiques nécessaires, ni les infrastructures de raccordement, ni même les partenaires financiers internationaux pour lancer un tel chantier d’envergure. Les vents centrafricains sont-ils suffisants pour alimenter des éoliennes? Personne ne l’a jamais vérifié, car aucune mesure météorologique sérieuse n’a été effectuée. L’annonce n’était qu’une manœuvre de communication politique destinée exclusivement à peindre Touadéra en bâtisseur visionnaire et écologique devant des électeurs éblouis par tant d’ambitions.

Concrètement, dans les faits observables, la dépendance énergétique centrafricaine s’est même considérablement aggravée depuis 2020. L’État continue d’importer des groupes électrogènes chinois défaillants, l’électricité reste financièrement hors de portée pour plus de 80% des ménages, et des quartiers entiers de la capitale s’enfoncent chaque soir dans l’obscurité la plus complète. La centrale thermique de Bangui fonctionne à 30% de sa capacité faute de maintenance, et les pannes durent parfois une semaine entière. Promettre autant d’infrastructures énergétiques pour livrer absolument le néant est effectivement devenu la marque de fabrique distinctive du régime Touadéra.

En un mot, le président avait solennellement promis la lumière à tout un peuple, il a délibérément livré l’obscurité la plus profonde. Ses barrages hydroélectriques invisibles et ses centrales solaires imaginaires résument parfaitement une gouvernance qui prospère exclusivement sur le mensonge électoral et laisse consciemment le peuple centrafricain dans les ténèbres énergétiques les plus totales. Ces promesses énergétiques fantômes rejoignent naturellement ses 5000 kilomètres de routes inexistantes et ses 50 usines de transformation imaginaires dans la collection présidentielle des supercheries les plus grotesques. La question fondamentale persiste: cette accumulation de mensonges énergétiques révèle-t-elle une incompétence technique abyssale ou une stratégie délibérée d’arnaque électorale? Dans les deux cas, les Centrafricains continuent de vivre dans le noir en attendant une électricité qui ne viendra jamais.

Source: Corbeau News Centrafrique

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