Africa-Press – CentrAfricaine. Le 14 juillet 2025, lors de la conférence de presse hebdomadaire du gouvernement à Bangui, le porte-parole Maxime Balalou a livré une réponse qui frise le délire face à une question sur les accidents de la route impliquant des véhicules militaires et officiels. Sa déclaration confuse, ponctuée de propos décousus, a choqué l’opinion publique et donné l’impression d’un gouvernement incapable d’assumer ses responsabilités.
Il faut le rappeler, le mois de juin et juillet a été marqué par plusieurs accidents graves impliquant des véhicules d’État. Le 3 juin 2025, le cortège présidentiel, en route vers l’aéroport de Bangui Mpoko pour le voyage du chef de l’État à Bruxelles, a provoqué un accident mortel au niveau du marché Combattant, causant la mort de quatre personnes, dont de policier.
Quelques semaines plus tard, sur l’avenue des Martyrs, un véhicule militaire a percuté un jeune motocycliste. Alors que le blessé était au sol et demandait à être conduit à l’hôpital, les militaires ont perdu du temps en se disputant à propos du carburant de leur véhicule, alors que l’hôpital se trouve à une centaine de mètres du lieu de l’accident.
Sur la même avenue, deux semaines plus tard, un ancien professeur de sport à la retraite, qui venait de faire le plein de carburant dans sa moto, a été violemment percuté par un véhicule militaire. Le choc a été si violent que sa jambe a été sectionnée sur place, entraînant sa mort immédiate.
Ces drames, connus de tous, n’ont provoqué aucune reconnaissance ni annonce officielle d’enquête.
Interrogé sur les mesures envisagées pour faire face à cette recrudescence d’accidents impliquant des véhicules officiels et militaires, Maxime Balalou a tenu des propos pour le moins hallucinants:
« En fait, je suis un peu surpris. On parle d’accident. Et maintenant, on pointe du doigt des véhicule de certains militaires ou véhicule de certaines personnalités, comme si l’accident n’est pas un accident. C’est un problème de sécurité routière, ok? Peut-être que l’occasion viendra où vous Posez la question aussi à mon collègue des transports. Il fait un travail formidable. Mais est-ce que partout dans le monde, on n’a pas d’accidents? Vous savez même que les taxis-moto qui nous posent de sérieux problèmes ici. Ils roulent à tombeau ouverte. Ils ne sont pas prudents. »
Plutôt que de reconnaître les responsabilités des véhicules d’État, Balalou banalise le problème en le présentant comme une fatalité mondiale. Il accuse les taxis-motos d’être les principaux responsables des drames, sans un mot pour les victimes des cortèges officiels. Ce ton défensif, presque agressif, donne l’image d’un porte-parole déconnecté de la réalité et insensible au quotidien des citoyens centrafricains.
Le porte-parole est allé jusqu’à reprocher au journaliste William Sakanga de ne pas “citer les noms” des responsables. Cette sortie est perçue comme une attaque directe contre la presse, dont le rôle est de poser des questions sur des faits d’intérêt public, et non de dresser des listes nominatives.
En niant l’évidence, Balalou insulte les victimes, leurs familles et tous ceux qui exigent une justice pour les drames causés par des conducteurs protégés par l’État.
Selon plusieurs sources interrogées par la rédaction du CNC, la nervosité du porte-parole pourrait être liée à des accidents récents impliquant son propre véhicule officiel. Rappelons que l’un des véhicules neufs remis par la Minusca au ministère de la Communication avait été confisqué par M. Balalou et ramener pour ses propres courses à la maison. Mais le 9 février 2025, ce véhicule, conduit par l’un de ses enfants, a fait un grave accident sur le pont mondial sur l’avenue de France, faisant au passage plusieurs morts. Et au cours de ce même mois de juillet, l’un de ses véhicules est impliqué dans un accident à nouveau, percutant un monsieur et une dame, qui ont dû être hospitalisées. Ces affaires, dont aucune enquête publique n’a été annoncée, pourraient expliquer le ton agressif et confus de la réponse du porte-parole à la question du journaliste.
Cette attitude nourrit le sentiment d’impunité et de mépris envers les citoyens ordinaires. Les drames de Martyrs ou du cortège présidentiel ne sont pas des fatalités, mais des conséquences de comportements irresponsables.
La prestation de Maxime Balalou a provoqué des réactions outrées. Sa manière confuse de répondre, ses phrases incohérentes et son refus de reconnaître la gravité de la situation renforcent l’idée d’un porte-parole “en plein délire”. En s’attaquant aux taxis-motos et en évitant toute remise en question des véhicules militaires, il révèle une posture de déni et un mépris inquiétant pour la vie humaine….
Source: Corbeau News Centrafrique
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