Affaire Enabel en RCA: Arrestations et Crise Diplomatique

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Affaire Enabel en RCA: Arrestations et Crise Diplomatique
Affaire Enabel en RCA: Arrestations et Crise Diplomatique

Africa-Press – CentrAfricaine. Menaces de retrait, personnel humilié. L’agence belge Enabel, acteur majeur du développement en RCA, pourrait cesser ses activités dans les prochains mois. Nous révélons pourquoi ce départ serait un séisme.

Il y a quelques semaines, un matin ordinaire du mois de mai 2025 à Bangui a viré au cauchemar pour l’équipe de l’agence de coopération belge Enabel. Ce jour, rien ne laissait présager le drame qui allait secouer les relations entre la République centrafricaine et la Belgique.

En effet, les premiers employés arrivés à leur bureau ont été immédiatement interpellés un par un par les forces de l’ordre dépêchés par le chef d’État-major, le général Zéphirin Mamadou. Leur responsable, arrivé peu après, a subi le même sort. Tous ont été emmenés sans ménagement dans les locaux de la redoutée Section de Recherche et d’Investigation (SRI) de la gendarmerie.

Certes, ils ont été libérés dans la journée, mais le mal était fait. Comment en est-on arrivé là? Comment une agence européenne de coopération respectée s’est-elle retrouvée dans le collimateur des autorités centrafricaines pour une histoire qui défie l’entendement?

Comment une organisation internationale de cette envergure a-t-elle pu subir un tel traitement?

L’affaire trouve ses racines dans le quartier même où Enabel a établi ses bureaux. La ruelle qui abrite l’agence belge n’est pas n’importe laquelle: elle longe l’ancienne résidence de feu Ange-Félix Patassé, face à l’hôtel Ledger. Un secteur où vivent des personnalités influentes, dont une maîtresse du président Touadéra.

Lorsque Enabel, paralysée depuis 7 jours à cause de problème de connexion internet, décide de réagir en installant des équipements de connexion internet par satellite sur le bâtiment. Aussitôt, la voisine, maîtresse du Président, y a vu tout autre chose. Dans son esprit, ces installations n’étaient rien d’autre que des caméras de surveillance ultra-sophistiquées, destinées à épier les mouvements du chef de l’État, voir même le capturer le moment venu. Ainsi, elle a décidé d’informer le Président: “Les Belges nous espionnent, ils préparent quelque chose contre toi!”. Une accusation grave qui, dans un pays encore troublé par l’instabilité, ne pouvait que faire mouche.

Plutôt que de vérifier la nature de ces installations par ses experts, le président Touadéra a pris la rumeur pour argent comptant comme un gros bébé, une poupée russe, ordonnant l’arrestation immédiate du personnel et la désinstallation des équipements. Cette décision présidentielle est incroyable!

Selon plusieurs observateurs de la scène politique centrafricaine, cette impulsivité du Président prouve une fois de plus un homme totalement malléable, facilement influençable par n’importe qui.

“Le président n’a pas eu une enfance comme nous autres”, confie un proche du Président joint au téléphone. Ce dernier ajoute que “le Président n’avait pas connu depuis son enfance les jeux de quartier, le football dans la poussière, ces petites bagarres qui nous apprennent à déjouer les pièges et à reconnaître les manipulateurs.”

Cette explication trouve écho chez plusieurs centrafricains: un homme qui n’a pas été trempé dans ces écoles de la rue reste vulnérable aux influences de ses amis “. C’est exactement comme ça que les Russes le manipule comme une poupée ”, glisse un diplomate africain sous couvert d’anonymat.

Face à la manipulation grossières de l’une de ses nombreuses maîtresses, Touadéra a réagi comme un enfant qu’on effraie avec des histoires de fantômes rouges.

Selon cette perspective, le président Touadéra est d’une grande naïveté, facilement manipulable.

Pour Enabel, l’affront est majeur. Cette agence n’est pas une ONG quelconque: elle représente officiellement la coopération belge en Centrafrique, au même titre que ses homologues français ou russes. Ses agents jouissent d’un statut quasi-diplomatique et investissent des millions d’euros dans la formation et le développement du pays.

Voir ces coopérants traités comme de vulgaires suspects sur la base d’une rumeur de bonne femme a provoqué un tollé à Bruxelles. “Comment peut-on humilier ainsi des partenaires qui consacrent leur temps et leur expertise au développement de votre pays?”, s’insurge un responsable européen présent à Bangui.

L’incident dépasse le simple malentendu: il révèle un mépris pour les conventions diplomatiques et une gestion erratique des relations internationales qui inquiète tous les partenaires de la RCA.

Les conséquences ne se sont pas fait attendre. Selon nos informations, Enabel aurait déjà pris sa décision: l’agence quittera la Centrafrique d’ici la fin du mois d’août prochain. Les responsables sont actuellement en train de finaliser le transfert de certains projets vers d’autres organisations avant de plier bagage définitivement.

Ce départ représente bien plus qu’une simple perte financière pour un pays qui a tant besoin d’aide au développement. C’est un signal désastreux envoyé à la communauté internationale: comment faire confiance à un État qui traite ses partenaires avec si peu de considération?

Pour la Centrafrique, déjà isolée sur la scène internationale, perdre un partenaire de la stature d’Enabel constitue un revers diplomatique majeur. Une fois de plus, par une décision précipitée basée sur des soupçons infondés, le pouvoir centrafricain “enterre” son propre pays, le privant progressivement de ses soutiens les plus précieux.

Cette affaire Enabel explique parfaitement les dérives d’un régime qui, faute de discernement, transforme ses alliés en ennemis et ses partenaires en suspects. Un bien triste spectacle pour un pays qui aurait tant besoin de stabilité et de confiance pour sortir de ses difficultés.

Source: Corbeau News Centrafrique

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